Chapitre cinq : Obsession

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— Encore ? Combien ? Fit-il, appuyé contre le dossier de son siège en cuir, une main passant lascivement sur son visage fermé. J'arrive... soupira-t-il finalement.

Katsuki raccrocha. C'était déjà le troisième groupe d'assassins qui pénétrait dans sa demeure en moins d'une semaine. Les tensions avec la famille rivale s'intensifiaient de même que le nombre de tentatives de meurtres à son encontre. Bien évidemment ses gardes et membres de son groupe - voire de sa famille - le protégeaient à chaque assaut, mais ce petit jeu commençait à l'agacer. Il n'avait pas la tête à s'occuper d'eux. Son esprit était ailleurs depuis une semaine maintenant. Le jeune homme avait l'esprit habité par un visage rond couverts de tâches de rousseurs. Le chef de famille ne parvenait pas à ôter ce garçon de ses pensées. Il y avait pris place sans qu'il ne l'y invite. Il était là lors de ses repas, lors de ses nuits et même lors de ses règlements de comptes.

Arpentant ses longs couloirs, Katsuki se demandait bien pourquoi ce garçon aux cheveux verts - qui mériteraient en bien un coup de peigne selon lui - le hantait ainsi, sans arrêt. Une main dans la poche de son pantalon de costume noir, l'autre sur sa nuque, il n'y comprenait rien. Le chef yakuza se rendit dans son habituel jardin où il écourtait la vie de ceux qui désiraient faire de même avec lui, mais aujourd'hui encore, le cœur n'y était pas. Il traversa un couloir ouvert sur l'un de ses jardins composé de divers bassins. Un vent léger glissait à travers les feuillages des arbres plantés là. Le Soleil se reflétait sur l'eau de ses bassins tandis que quelques oiseaux gazouillants venaient s'abreuver et se nourrir aux perchoirs qu'il avait fait installer sur ses arbres. Et puis, au milieu de tout cela, une silhouette élancée vêtue de blanc, les cheveux doucement fouettés par le vent et les mains tendues vers le ciel. Katsuki s'arrêta brusquement en manquant de trébucher. Abasourdi, croyant rêver, il se frotta les yeux, délogeant quelques cils, avant de regarder à nouveau sous la cime des arbres. Personne.

— Évidemment qu'il n'est pas là... bordel... ressaisis toi... murmura Katsuki, fixant vainement l'endroit où son esprit l'avait imaginé. Putain...

— Eh, qu'est-ce que tu fais là ? Fit Denki. Tu n'es pas censé aller dans le jardin des cerisiers ?

— Je fais ce que je veux chez moi, déclara Katsuki en se tournant vers son subordonné. Et j'y allais.

— Tu avais plutôt l'air d'avoir vu un fantôme.

— Peut-être... Allons-y.

Katsuki passa devant Denki sans lui adresser un regard. Le voilà maintenant avec des hallucinations. L'avoir constamment dans son esprit ne suffisait plus, il devait aussi apparaître devant lui tel un mirage qu'il ne pourrait jamais atteindre, ne jamais posséder entre ses mains. Mais il ne savait rien de lui à part son nom : Midoriya Izuku. Angélique et magnifique, il n'avait jamais croisé d'homme aux allures si pures et délicates que lui. Comme une fleur qui aurait éclos au milieu d'un désert aride. Sa fougue et son tempérament l'avaient marqué. Katsuki désirait le revoir, le croiser par hasard au coin d'une rue puis l'inviter à boire quelque chose avec lui. Bien évidemment, ce n'était pas une mince affaire entre ses affaires officielles et illégales, Katsuki était un homme occupé mais Izuku prenait tellement de place dans ses pensées qu'il serait prêt à tout pour le revoir à nouveau.

Perdu dans sa contemplation imaginaire, Katsuki ne remarqua pas immédiatement qu'il se trouvait debout, face aux quatre hommes venus pour lui ôter la vie et avoir la main mise sur le territoire et le pouvoir des Bakugo. Il ne s'en rendit compte que lorsque Denki lui tendit son katana. Il se sentait étrange. Tuer des hommes ne lui donnait plus envie. Katsuki fixait l'herbe à leurs pieds, se disant que les cheveux de ce garçon avaient ce même ton de vert.

— Quelque chose ne va pas ? Demanda Denki à nouveau inquiet quant au comportement étrange de Katsuki.

— Finissons-en. Je dois parler à tête d'orties, fit-il avant de sortir son arme de son fourreau.

Tu m'appartiens [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant