Les lieux étaient plongés dans la pénombre. Les rideaux tirés, les rayons du Soleil peinaient à peindre les courbes de ceux qui s'y trouvaient. Le vieux tourne disque dans un coin, crépitait sur les notes d'un vieux jazz sur fond de rythme and blues bercé par la voix tendre et suave de Nat King Cole. Quelques notes de piano accompagnent les paroles du chanteur de jazz américain décédé. Cette voix si pure et significative couvrait à peine les gémissements d'un homme agenouillé là. Son corps entier tremblait comme si un froid glacial l'habitait, mais en réalité, c'était la peur qui dominait son corps. La peur qu'il ressentait torturait son ventre, sa gorge était sèche et des larmes s'échappaient de ses yeux. Ses reniflements accompagnaient la voix de Nat King Cole, remplaçant les quelques notes de piano qui se jouaient encore, effaçant complètement la présence du violon.
Les doigts liés et les coudes posés sur le bois de son bureau entourés de diverses lames aiguisées, Katsuki affichait un sourire mauvais tandis que son regard était braqué sur celui qui tentait de cacher ses excès de peau avec un tee-shirt trop petit pour lui. Il ne voyait en cet homme qu'un porc malodorant et transpirant qui était en train de salir son tapis avec sa transpiration et ses larmes. Il excédait sa présence au sein de son domaine, ne ressentant qu'un sentiment de dégoût pour celui qui tremblait de peur en sa présence. Une odeur de vieille huile et de transpiration se dégageait de son corps flasque.
Eijiro lui avait amené cet homme il y a plus d'une heure de cela, pieds et poings liés, et depuis, Katsuki se contentait de rester silencieux, profitant simplement de son disque vinyle de jazz favoris. Il ne connaissait rien de mieux. Celui qui tremblait en face de lui, était le dirigeant du combiné au coin de la sixième rue où se rendaient habituellement ses hommes chaque soir après leurs services. Son visage était tuméfié par les coups reçus avant d'être abandonné devant le bureau massif du yakuza. Le chef de famille était au courant de ses mœurs légères mais ne s'était jamais attardé sur ses agissements car ses hommes ne se plaignaient jamais du magasin - sûrement grâce au sourire commercial que leur offrait toujours l'employé de nuit. En revanche, maintenant qu'il avait fait la rencontre de cet employé du nom d'Izuku et qu'il avait appris que son employeur ne valait pas mieux qu'un rat d'égout, Katsuki avait décidé de sortir de l'ombre pour prendre les choses en mains.
Il prenait le temps de se délecter de cette peur qu'il faisait ressentir à ce patron de supérette. Katsuki était supérieur à lui, il le savait et jouait de sa supériorité pour terrifier davantage cet homme avec un seul regard dans sa direction. Que cela pouvait être jouissif de posséder tout le pouvoir, de posséder l'ascendant sur un être humain, le transformant en objet au creux de sa main qu'il pouvait écraser quand il le souhaitait. Katsuki se redressa, s'appuyant sur le dossier en cuir noir de son fauteuil. Le grincement du dossier fit sursauter l'homme trentenaire qui se mordit les lèvres, terrifié. Katsuki saisit l'un des couteaux posés devant lui avant de le jeter avec force à quelques centimètres du genoux de l'autre homme dans la pièce, plantant profondément la lame dans le parquet. Katsuki riait presque de le voir se couvrir lentement d'urine, tétanisé par la peur. Il en prit un autre, jouant avec entre ses mains en tournant l'arme en argent entre elles.
— Pi-pitié... bafouilla l'homme qui sentait l'urine en plus de la transpiration provoquant une expression de dégoût chez Katsuki. Je ne comprends pas... je ne comprends pas ce que je fais ici... J'ai...
— Ta gueule gros porc. Ta présence est trop suffocante pour que tu puisses te permettre de l'ouvrir. Je n'ai aucune envie de supporter ton haleine fétide, fit-il en jetant le couteau qu'il tenait entre ses mains. L'arme vint se planter à côté de la cuisse gauche tremblante de son homologue. Quoi ? Tu vas te vider entièrement sur mon tapis ?
— Pi-pitié... j'ai... j'ai...
— Tu n'as rien, pas même une prostituée à baiser quand tu rentres du travail. Tout ce que tu as, c'est ce pauvre magasin misérable rempli de rats.
VOUS LISEZ
Tu m'appartiens [EN PAUSE]
FanfictionBakugo Katsuki, chef d'une des plus grandes familles de yakuza du Japon, a jeté son dévolu sur un jeune étudiant fauché aux yeux émeraudes. Contenus sensibles (viol, violence, langage)