Chapitre un : Beauté et pouvoir

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La nuit était tombée depuis plusieurs heures, les étoiles illuminaient le ciel de leur faible lueur blanche autour de la Lune qui veillait sur la ville endormie. Néanmoins, le temps était glacial. Des courants d'air à vous glacer le sang circulaient entre les trous causés par la rouille dans les parois du vieil hangar au sud de la ville. Un homme y était attaché à une chaise, immobilisé par des cordes qui lui brûlaient la peau, au centre de l'immense hangar abandonné. Son visage était tuméfié par les nombreux coups reçus, l'on ne pouvait à peine discerner la moindre émotion sur ce visage couvert de bleus, de coupures et de sang. L'homme respirait lourdement. Son torse était légèrement penché en avant alors qu'il peinait à trouver de l'air pour respirer, pour survivre. Ses poumons le brûlaient atrocement, il avait l'impression qu'on lui perforait le torse à chaque inspiration. Les plaies sur sa poitrine le torturaient dès qu'il parvenait à prendre de l'air. Son corps entier était parcouru de frissons tandis que la douleur qu'il ressentait était si forte qu'elle lui semblait inexistante. L'homme dont le costume avait été à moitié déchiré par les coups infligés, savait qu'il vivait ses dernières minutes.

— Tu ne comptes toujours pas parler ? Fit une voix dissimulée dans l'ombre du hangar.

— Plutôt... Plutôt mourir...

— Si c'est ce que tu souhaites., Répondit cette voix grave avant que son propriétaire ne claque des doigts. Qui suis-je pour refuser le dernier souhait d'un mort ?

Un homme s'avança parmi les autres. Il ôta la veste de costume noir qu'il portait avec l'inscription du sceau de la famille pour qui il travaillait. Ses manches de chemise retroussées, il brandit une arme à feu munie d'un silencieux, collant la bouche de cette dernière au front de l'homme qui tremblait de peur.

— Tu es sûr ?

— Il ne dira rien. Fais-le. Je ne supporte plus d'être dans cet endroit miteux.

- À tes ordres.

Puis il tira. Le corps à présent mort de l'homme qui appartenait à une famille rivale à la leur s'écroula en avant, retenu par les cordes autour de ses poignets et de son ventre. On apporta au tireur une serviette chaude pour nettoyer sa main des résidus de poudres avant qu'il ne soit rejoint par son employeur. L'homme portait un costume bordeau dont la veste était simplement posée sur ses épaules. Il posa son bras sur l'épaule du tireur, observant le corps qui se refroidissait devant eux.

— Nous sommes vraiment qu'un tas de chair, fit-il en sortant un cigare de la poche de sa veste avant de le coincer entre ses lèvres.

— Il en viendra d'autres, tu le sais.

— Oui mais je sais que tu seras là pour les faire disparaître pour moi tête d'orties.

— T'es sûr que je ne peux pas changer de nom de code ?

— Ça te va parfaitement bien, lui répondit l'homme avant de se retourner vers le reste de ses hommes. On fait le ménage et on se casse ! Je ne veux laisser aucune trace de notre présence ici.

— À vos ordres ! Répondirent à l'unisson les membres de son groupe.

— Et lui ?

— On va le laisser là. Pour le message, sourit-il avant de partir, allumant son cigare. Ils vont apprendre qu'il ne faut pas se frotter à nous.

L'homme de vingt-quatre ans sortit du hangar recrachant la fumée après avoir inspiré un peu de tabac. Néanmoins il se mit à tousser avant de jeter le cigare encore chaud derrière lui.

— C'est vraiment dégueulasse ce truc, fit-il avant de tousser à plusieurs reprises, ne supportant pas le goût du tabac.

Il prit de grandes bouffées d'air frais avant de partir laissant ses hommes nettoyés derrière eux. L'homme qui dirigeait l'un des plus grands empires yakuza du Japon profitait de la vue qui lui était donnée de la ville où siégeait son groupe durant sa descente jusqu'à la voiture anglaise qui le conduirait jusqu'à son domaine en contrebas.

Tu m'appartiens [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant