Chapitre dix-huit : Juste un au revoir ?

1.4K 155 51
                                    


Ce réveil avait un goût amer. Katsuki était étalé sur son lit, poussant des soupirs plus désespérés que les précédents. Il était bien conscient qu'il ne pouvait rien faire ou dire pour le retenir car cela ne ferait qu'aggraver la situation, mais il ne voulait pas le voir partir. Izuku s'était remis de ses blessures au bout de deux semaines, et bien que son traumatisme soit encore présent, il tenait à quitter sa maison et bientôt la ville.
Le yakuza se frotta le visage, désemparé pour la première fois. Il vivait son premier chagrin d'amour et c'était loin d'être quelque chose d'agréable, bien au contraire. Lui d'habitude si fier, manquait à présent de confiance en lui en plus de plus savoir quoi faire.

— Je suis vraiment qu'un minable… pensa-t-il.

Pris dans ses pensées les plus noires, Katsuki fut surpris par son chat qui bondit sur son ventre nu avec élégance avant de s'y allonger. L'animal lui donnait l'impression de ressentir son désarroi. Il prit le félin dans ses bras puis il se leva. C'était le départ d'Izuku, il ne pouvait pas se permettre d'être un traînard au lit. Katsuki ne voulait pas lui donner l'impression de ne rien en avoir à faire.
Il arpenta les couloirs de sa demeure, son animal de compagnie ronronnant contre son torse nu. Après quelques minutes de recherches, il trouva Izuku dans une des cuisines, chantant alors qu'il se préparait le petit déjeuner. Ils avaient passé ces deux semaines à se tenir à l'écart l'un de l'autre, et bien que ce fut la décision de Katsuki de lui laisser de l'espace, il le regrettait à présent que l'étudiant allait le quitter. Peut-être que s'il avait fait l'effort de lui montrer ses bons côtés durant ces jours-ci, Izuku aurait peut-être changé d'avis, mais Katsuki savait que c'était pour son bien alors il s'était éloigné.

Le yakuza regardait Izuku se trémousser au rythme d'une chanson de la culture pop japonaise, appuyé contre le chambranle de la porte. Il caressait le félin qui se tortillait à son tour pour recevoir davantage de caresses sur son pelage, mais le regard de son maître était ailleurs. Katsuki regardait le pansement blanc sur le cou d'Izuku avant d'être pris de remords, se rejetant la faute. S'ils ne s'étaient pas rencontrés, Izuku aurait pu continuer à vivre une vie normale, sans être mêlé à ses histoires, mais c'était trop tard maintenant. Katsuki finit par s'avancer dans la cuisine, Izuku le prendrait sûrement mal s'il le surprenait à le regarder sans se manifester. Il s'approcha de lui puis il posa l'une des pattes de son chat sur l'épaule d'Izuku qui sursauta, n'ayant pas entendu qui que ce soit arrivé. L'étudiant se tourna vers Katsuki qui le saluait en agitant la patte du félin qui semblait se dire que son maître était un idiot.

— Bonjour… bafouilla Izuku, gêné d'avoir été surpris.

— Bonjour.

Après ce court échange, un silence s'installa entre eux. Izuku partit éteindre son téléphone portable où la musique continuait de tourner, gêné. Il n'avait pas prévu que Katsuki vienne le voir alors il ne savait plus où se mettre maintenant qu'ils étaient dans la même pièce. Et le mutisme du yakuza le rendait encore plus anxieux.

— Je suis désolé pour la musique…

— C'est rien, ça ne tue personne.

— Ah… oui, effectivement.

Katsuki ne le montrait pas mais sa réponse lui donnait l'envie de se cogner lui-même. Parler de tuer après ce qu'Izuku avait vécu, le yakuza se détestait pour être aussi maladroit d'autant plus qu'il avait toujours su maîtriser les conversations, mais aujourd'hui, il avait l'impression d'être un collégien devant son bégin. Et tandis qu'il pestait intérieurement sur sa maladresse, Izuku le regardait du coin de l'œil puis il esquissa un sourire fin. Katsuki laissait plus facilement transparaître ses émotions qu'avant alors Izuku pouvait facilement lire en lui. Finalement, l'ambiance entre eux n'était pas si désagréable, sûrement car voir un homme comme Katsuki en pleine débâcle intérieur avec un chat dans les bras avait quelque chose de divertissant. Izuku laissa même échapper un rire léger en voyant l'animal, pris d'ennui, tenter d'attraper la bouche de Katsuki dans ses pattes.

Tu m'appartiens [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant