Son corps était flottant et nu, entouré d'une abyme noire et profonde qui ne semblait avoir ni fin ni début. Il était simplement tenu par une force invisible, dans un vide sans forme et silencieux. Bien qu'il ne sache pas où il se trouvait, Izuku se sentait apaisé pour la première fois depuis des jours. Son esprit semblait en paix, loin de ce qu'il avait vécu, loin de ses souvenirs macabres. Il se contentait de rester immobile, respirant profondément l'air doux autour de lui. Il se dégageait de ce lieu si mystérieux, une légère odeur de bougie qui devait sans nul doute, être allumée quelque part mais cela l'importait peu. Izuku avait simplement l'impression de sentir sa chaleur contre sa joue, comme une caresse légèrement brûlante et réconfortante. Même s'il était entouré d'obscurité, l'étudiant se sentait en sécurité et hors d'atteinte d'un quelconque danger. Cependant, sa peau se mit à frissonner comme si un vent frais venait de s'engouffrer dans ce lieu paisible, chassant la chaleur de la bougie. Ce froid peu à peu désagréable, l'obligea à se recroqueviller sur lui-même pour tenter de se tenir chaud. Le front contre ses genoux, ses bras autour de ses jambes, il se laissait flotter comme une goutte de pluie tombant infiniment sans jamais s'écraser contre une feuille d'arbre. Tout était si calme. Bien qu'il se savait être en train de rêver, Izuku ne voulait pas être tiré de sa rêverie. Il préférait rester dans ce noir profond pour se reposer encore un peu. Seulement, la main qui transperça ce voile sombre en avait décidé autrement. Comme un guide, elle lui saisit l'une des siennes afin de le mettre debout puis plus doucement, il ouvrit les yeux, suivant encore endormi, cette main délicate qui le précédait.
Izuku papillona des yeux quelques instants afin de s'habituer à l'éclat de la bougie dont la fonte avait été bien entamée, posée sur la table de chevet. Néanmoins, cette petite bougie blanche n'était pas la seule source de lumière qui vint déranger les yeux épuisés de l'étudiant. Il voyait briller, dans un coin de la pièce, un léger point rougeoyant. Cela ressemblait à une goutte de feu flottant comme son corps il y a quelques instants. Celle-ci se mit curieusement à bouger avant de revenir à son point de départ. Il se redressa légèrement en position assise, grimaçant à cause des douleurs lancinantes qui parcouraient son corps encore fragile. Izuku se sentait sale et répugnant. Même s'il était inconscient la plupart du temps lorsque ces hommes se servaient de lui comme d'un outil, il se souvenait toutefois des moments où il était lui-même. Izuku avait l'impression de sentir encore leurs mains dégoûtantes sur son corps tremblant de froid et de terreur. Il avait l'impression que ce corps n'était plus le sien. On l'avait dépossédé de son être. Et ce qui l'effrayait le plus était qu'il ne parvenait pas à pleurer, rien ne sortait, il se contentait de fixer ses jambes sous cette épaisse couverture blanche immaculée et ses bras bandés posés dessus, repensant aux mains des hommes qui avaient abusé de lui. Puis soudain, alors qu'il était prêt à vomir, une odeur de fumée le fit regarder devant lui. La lueur rouge qu'il avait aperçu provenait en réalité d'une cigarette portée aux lèvres de Katsuki. Le yakuza était appuyé contre le mur opposé à Izuku, rejetant les bouffées de fumée à travers la porte vitrée qu'il avait entrouverte. Le jeune homme était silencieux, fumant sa cigarette sans pour autant quitter Izuku des yeux. Izuku remarqua qu'il était vêtu simplement, ne portant qu'un pauvre tee-shirt noir troué à la poitrine et un pantalon de sport sans forme particulière. Cet ensemble paru étrange sur Katsuki, lui qui était toujours élégamment habillé d'un costume en sa présence.
Les deux hommes se fixèrent sans un mot. Izuku ne parvenait pas à distinguer l'expression que pouvait arborer Katsuki, la lumière de la bougie était trop faible pour y voir clair. Seulement, il percevait sans mal l'éclat des yeux du yakuza. Un éclat rouge comme le sang de l'homme qu'il avait tué pour le sauver.
Katsuki finit par jeter sa cigarette à l'extérieur de la pièce sans pour autant bouger de là où il se trouvait. Il s'adossa au mur avec à ses côtés une armure de samurai enfermé dans une vitrine qui reprenait curieusement la position du yakuza ou était-ce Katsuki qui copiait l'armure sans s'en rendre compte.
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Tu m'appartiens [EN PAUSE]
FanfictionBakugo Katsuki, chef d'une des plus grandes familles de yakuza du Japon, a jeté son dévolu sur un jeune étudiant fauché aux yeux émeraudes. Contenus sensibles (viol, violence, langage)