Chapitre dix : La séduction des sages

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À la suite des derniers événements qui ont affecté sa vie et sa tranquillité, Katsuki s'est rendu à son bureau. Il n'avait pas pris la peine d'enlever le sang séché sur son corps ni sur son unique vêtement. Le yakuza s'était simplement écroulé sur son fauteuil de manière lasse. Sa journée était entamée seulement de moitié, les carillons sonnant midi mais il espérait qu'elle se termine au plus vite. C'était parfois difficile de prendre du temps pour soi quand chaque minute était calculée et additionnée pour qu'il puisse s'exécuter à chacune de ses tâches. Être à la tête d'un groupe comme le sien n'était pas de tout repos et même la masturbation ne pouvait pas l'aider lorsqu'il était dans cet état. Tuer des hommes, vendre des drogues, exporter des marchandises illégales comme des armes dans les pays en difficulté, tout ça pour du profit, pour de l'argent. Katsuki était parfois fatigué de cela puis il se rappelait le plaisir qu'il éprouvait à tuer un homme de ses mains, la satisfaction qu'il avait de contrôler son environnement et l'ombre du Japon grâce à l'argent et à son pouvoir. Le jeune homme de vingt-quatre ans était fait pour être à la tête d'une des plus grandes puissances de la mafia japonaise. Le vice et la manipulation coulaient dans ses veines.

Katsuki se redressa sur son fauteuil, les coudes sur son bureau. Il entendit des pas se rapprocher de son bureau, puis un toquement se fit sur sa porte. Malgré son manque de tenue, Katsuki conservait son charisme, accentué par les traînées de sang sur son corps à moitié nu, offrant le droit d'entrée à son visiteur. Deux hommes firent leur entrée, l'un après l'autre. Chacun faisait une tête de plus que Katsuki, mais le jeune yakuza n'en restait pas moins impressionnant. Ils portaient des costumes noirs sans distinction particulière qui aurait pu permettre à Katsuki de les évaluer comme étant des ennemis à abattre avec le stylo plume devant lui, ou comme des alliés venus parler affaires. Les deux hommes aux allures d'armoire à glace encadraient l'entrée laissant passer un troisième homme plus petit accompagné de Eijiro. L'homme avait des cheveux bruns grisonnants, des rides à côté de chaque œil encadré par une épaisse paire de lunettes noires. Il portait lui aussi un costume un peu plus sophistiqué de couleur bleu roi. Katsuki se leva de son siège puis s'inclina en un angle droit.

— Bonjour, père, fit-il avant de se redresser. Il plongea ses yeux dans ceux noisettes de son père.

— Katsuki, comment vas-tu ? Demanda le vieil homme tout en offrant un doux sourire à son fils unique.

— Ça va. La vieille est là ? Répondit Katsuki. Si sa mère n'était pas là alors il pouvait se détendre.

— Non, ta mère a décidé de s'offrir un séjour d'un mois au onsen familial pour se détendre.

— Comme si elle en avait besoin... murmura-t-il, inquisiteur. Qu'est-ce que tu veux ?

— Combien étaient-ils Katsuki ?

— Tu leur as dit tête d'orties ?!

— Du calme, Kirishima-kun n'y est pour rien. Quand tu ôtes la vie d'un homme, penses néanmoins à nettoyer les traces qu'il laisse sur toi. Si elle t'avait vu ainsi, ta mère ne t'aurait pas laissé tranquille.

— Je vais parfaitement bien.

— Je n'en doute pas, mais tu sais bien à quel point elle a eu du mal à te léguer le groupe alors ne lui donne pas un prétexte pour le reprendre. Souviens-toi, tu dois être irréprochable.

— Je sais.

— La raison de ma venue est simple. Je rends simplement visite au fils unique que j'ai laissé aux commandes d'un groupe de mafieux très puissant. Ta mère le dirigeait certes à ma place mais il appartient d'abord à ma famille alors je sais le poids que cela peut être, surtout quand on est seul.

Tu m'appartiens [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant