Chapitre 28

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Alors que les deux amants étaient en train de reprendre leur souffle, Sandre luttait pour rester réveillée. Elle n'avait pratiquement pas dormi de la nuit et les dernières heures s'étaient avérées très éprouvantes. De plus, au vu de la situation dans laquelle ils se trouvaient, ils n'avaient pas de temps à perdre. Mais entre la fatigue, le plaisir dans son corps et la douceur de l'étreinte de son amant dans la tiédeur des draps, tous les instincts de la voyageuse semblaient vouloir l'entraîner vers un délicieux sommeil réparateur. Fuir quelques heures. Dao ne disait rien, son visage arborant cette lumière de bonheur mêlé de fatigue, qu'il avait souvent après leurs ébats, et qui la rendait heureuse.

Elle lui caressa les cheveux affectueusement et se sentit fière de lui. Ils avaient bien failli avoir une dispute extrêmement violente, mais Dao avait réussi à rester calme et désamorcer la situation, alors qu'elle était en train d'exploser. Il avait fait du chemin depuis leurs premiers temps ensemble. Et puis, il avait raison, cette histoire d'espérance de vie n'était pas vraiment prioritaire au vu de tout ce qui se passait autour d'eux. Et de toutes façons ils ne pouvaient effectivement rien y faire, alors autant ne pas perdre de temps avec ça.

Par contre, la générale elfe et ses menaces était bien tangibles.

- On a pas fini notre discussion.
- C'est vous qui m'avez interrompu. Qui suis-je pour m'opposer à vos désirs ?

Sandre eut un petit rire et déposa un baiser affectueux sur la joue du jeune elfe.

- Il fallait qu'on se détende un peu.

Il se contenta d'un sourire lumineux et ravageur pour toute réponse.

- Merci d'être resté calme. On a bien failli s'entre-tuer à cause de cette histoire de durée de vie. C'est vraiment pas le moment.
- On s'était promis d'essayer de se comprendre. Je... je suis désolé, j'aurais dû aborder ce sujet avec vous plus tôt, mais je n'en n'avais pas le courage.
- Pas grave. On a plus urgent à régler.

Il se blottit contre elle avec contentement et elle respira son odeur avec bonheur. Elle voulut attendre encore un peu avant de lancer la suite des hostilités pour lui faire accepter l'offre de Ioni. Ce ne serait pas une discussion facile, même si le fait d'être enlacés dans leur lit et à nouveau complices adoucissait un peu la situation. Elle voulait profiter des derniers moments de douceur, mais ce fut Dao qui rompit le silence.

- J'ai réfléchi à notre problème. Enfin à Ioni. Vous avez raison quand vous dites qu'on ne pourra pas faire face. Elle peut de toute évidence nous atteindre facilement. Je n'ai même pas entendu quand vous êtes partie cette nuit. Et tout ce que vous avez dit est vrai : toutes sortes d'horreurs auraient pu se passer lors de votre rencontre pendant que je dormais. Nous ne sommes pas de taille pour réagir à ce qui pourrait venir.

Il marqua une petite pause, mais Sandre resta silencieuse. Il déposa un baiser léger sur ses lèvres et se redressa un peu. Il avait une petite lueur combative au fond du regard que la voyageuse trouva très charmante.

- Donc, plutôt que d'attendre en ne sachant pas à quelle sauce on va être mangés, passons à l'attaque !

Sandre haussa un sourcil peu convaincu.

- On est pas très bons pour subir les attaques surprises, je vous l'accorde bien volontiers, mais je pense qu'on a tout ce qu'il faut pour monter une opération d'exécution discrète. Une petite équipe, de nuit, dans le campement de Terregrise. On élimine leur générale, et le problème est réglé.
- Un peu comme l'attaque de Lochkov qui a déclenché la guerre ?
- Exactement ! Mais en mieux. En réussissant. Avec les ressources du convoi et de quelques Lochkovites, on peut rassembler toutes les informations dont on a besoin. Et, bon sang, nous sommes plusieurs à être des prêtres de Gham, ça n'est pas rien !

T3 - L'Incarnat (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant