Chapitre 8

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Au vue du temps de traitement – extrêmement long – il ne me reste plus qu'à réserver une chambre pour les jours à venir. Sans oublier de retrouver Tony dans son bureau, pour l'informer du changement, de ma date de départ mais également pour prendre des nouvelles de mon chapitre.

Le téléphone à beau exister, on peut exclure son utilisation dans certaines situations. Celle qui m'inquiète actuellement, est la descente des services de la B.R.I (1), aidés dans leurs enquêtes par les R.G (2) ; Ils font tomber les clubs, alliés ou ennemis, sur toute la région Parisienne !

Des « bruits de couloirs » sont même allés dire que les chapitres Marseillais seraient les suivants. Dans tous les cas, toute cette agitation et se remu ménage, nous permettent également de détecter les faille de notre organisation, quelque soit le niveau ou le poste.

Trois coups donnés sur la porte, suivi d'une voix rauque m'autorisant l'entrée, et me voila dans l'antre de la bête ! Je retrouve Tony installé derrière son bureau, ses lunettes visées à l'extrémité de son nez ; Plongé dans un tas impressionnant de papier en tout genre. Je m'assois sur l'un des angles extérieurs du bureau, celui où se trouve le moins de bordel.

- Je vais rester un peu plus longtemps !

- Hummm ....

- T'as des nouvelles de Dom ??

- Nope !

Je relève mes yeux sur lui. Comme beaucoup d'hommes, il est loin d'aimer faire « causette », mais à ce point ! Ça n'est jamais arrivé, en tout cas depuis que je le côtoie.

- C'est quoi le problème ???

Il se fige, laisse tomber son stylo, souffle un bon coup tout en passant nerveusement les mains dans sa barbe, puis dans ses cheveux.

- C'est la vrai merde.... Avec les descentes sur Paris, va falloir s'attendre à avoir de la visite très prochainement. Du coup, je revérifiais les comptes, histoire d'être certain qu'ils ne pourrons rien nous reprocher ! Mais .... J'ai zappé qu'on avait blanchie soixante-milles, qu'on avait facturé en vente sur un modèle de créa, modèle que nous n'avons pas !!!!!

- T'as renseigné quel modèle sur la facture ???

- Une Phantom custom...

- T'as toutes les pièces en stock ???

- Heuuu, ouai je crois ! Pourquoi ?

- Je vais te la fabriquer ta Phantom ! A quoi me servirai mon diplôme d'ingénieur motoriste sinon ?!?!

- Mais t'es pas bien ??? Ça te prendra des semaines, et on à pas le temps pour ses conneries .... !

- D'une : n'insulte jamais mon art ! et de deux : je compte t'emprunter quelques gars ! Et puis... Je crois ne vous avoir jamais déçue ! Alors fait moi confiance !

Un hochement de tête plus tard, et me voilà partie en direction de l'atelier mécanique ; situé dans le bâtiment adjacent au bar.

Je croise rapidement Ange, un mec incroyable au physique plus ou moins effrayant et au visage inexpressif. Nous nous sommes rencontrés, il y a quelques années, lors d'un salon sur les vieilles cylindrées. C'est également un super pote de Matt. Son truc à lui, ce sont les vieux, voir même très vieux modèle de deux roues ! Actuellement il restaure une Harley Davidson JDH 74 ci – 1200 cm- de 1928. C'est l'un des meilleurs dans son domaine.

- Salut !

- Bonjour !

- J'ai un projet ! Un coup de pattes ??

- Peut se faire.... Va voir si tu trouves ton bonheur !

Ange, ange, ange..... Des comme lui, on en fait plus ! Je pars donc sans plus tarder en direction du lieu de stockage des pièces détachées. La partie du moto se décompose en un certain nombre d'éléments : Le cadre, la fourche, le bras oscillant, la direction, le freinage, la roue, le pneumatique, et pour finir le carénage.

Nous commençons donc par le cadre de la moto ; pour le fabriquer, il nous faut des tubes en aciers, qui supporterons les contraintes de torsions et de déformation à laquelle est soumise une moto en mouvement. Quitte à en fabriquer une, je veux que cette dernière soit fonctionnelle.

Mais d'abord, il me faut un chariot pour tout stocker. Mon graal trouvé, j'y pose mes tubes. Maintenant au tour de la fourche – elle doit amortir les chocs transmis par la roue avant -, ensuite la direction, les amortisseurs pour la suspension arrière ; et ainsi de suite, jusqu'à ce que le chariot comporte toutes les pièces dont j'ai besoin.

Je fini par me retrouver dans une des partie de l'atelier, assez à l'écart ; juste ce qu'il me faut ! Le coin possède un établi, avec tous les outils dont j'aurais besoin, et même plus ; une table de travail centrale, multi modulable.

Je dépose les pièces une par une sur l'établi ; ne me reste plus qu'a griffonner sur papier un modèle, suivi d'un tableau de mesure – n'étant pas seule par la suite à travailler dessus -.

- Tiens, tiens .... Mais regardez ce que le vent nous ramène !?! Si j'avais su, j'aurais pris mon balais, histoire de nettoyer l'endroit .... !!


(1) La brigade de recherche et d'intervention (BRI), communément appelée brigade antigang ou simplement l'antigang, est une unité d'enquête et d'intervention de la police judiciaire française.

(2) La direction centrale des Renseignements généraux (DCRG), souvent appelée Renseignements généraux (RG), est un ancien service de renseignement français dépendant de la direction générale de la Police nationale (DGPN).

Un cœur pour troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant