Chapitre 18

630 53 15
                                    


PDV Démon

C'est escorté du chien des Enfers, que je pénètre enfin dans le QG des Hell's d'Orleans. Un tour rapide des lieux, me conforte dans le fait que rien n'est vraiment changé ici, malgré les années écoulées. Je vois également que le Prés à engager de nouvelles hôtesses.

Depuis que je fais partie du club, on m'a sans cesse rabâché qu'une, des choses les plus importantes pour la survie du club étaient d'avoir un bon cheptel. J'ai longtemps pris cet adage à la rigolade. Sauf que nos anciens avaient plus ou moins raison. Ce qu'ils n'ont pas spécifié, c'est que des problèmes insignifiants de bonne femme peuvent prendre des proportions faramineuses. Et je n'exagère pas .... Il n'y a pas pire au monde qu'une femme se sentant bafouée ou humiliée.

J'ai du plus d'une fois régler des situations devenues invivables. Malheureusement certaines brebis, s'attachent trop à un des gars, ou bien prennent rapidement leurs aises et ainsi s'octroyer une place qui ne sera jamais la leur. Sans oublier d'un homme reste un homme, et il n'y a pas plus idiot qu'un mec accro à une bonne chatte. Les femmes se sont toujours servi du sexe pour avoir ce qu'elles désiraient, et ça ne date pas d'aujourd'hui. C'est pour cela que main droite et main gauche son mes meilleures amies, et si la pression devient vraiment insupportable, je paie une professionnelle pour régler le souci. Mais rassurer-vous, jamais dans la même ville. Et pour pallier le risque d'une déchirure de capote, car soyons honnêtes, le risque zéro n'existe pas, je me suis offert une vasectomie il y a environ trois ans. Car malgré ma gueule déchiquetée, plus d'une a déjà tenté de prendre la place-t-en convoitée de première Dame, en sortant l'excuse de la grossesse surprise. Manque de pot Mesdames, la place restera inoccupée autant de temps qu'il le faudra avant que ma légitime ne revienne !

La succession de nos pas, nous mène rapidement devant la porte du bureau du Prés. J'ai été étonné d'apprendre que Tony conserve toujours son titre de président. À l'époque il rabâchait sans cesse, à qui voulais le savoir, qu'arrivé à cinquante cinq ans, il pendrait une retraite bien méritée. Profitant ainsi de son temps libre pour voyager à moto à travers le monde, et baissant sa femme jusqu'à ce que mort s'ensuive. En parlant de femme, et selon les bruits de couloir, il paraîtrait, qu'il serait encore uni à la même femme, malgré les merdes qu'ils ont dû traverser. Personnellement je n'ai rencontré la première Dame que rarement, toujours occupée sur un projet différent, elle ne met pas souvent les pieds au club. C'est sûrement pour ça qu'ils ne vont pas tarder à fêter leur quarantième anniversaire de mariage.

Je suis rapidement tiré de mes pensées quand Cerbère donne une impulsion entre mes omoplates, me signalant de pénétrer dans la pièce.

Je n'ai pas le temps d'observer le lieu où je me trouve, qu'on me décroche une droite magistrale, en pleine mâchoire. C'est dans ses moments-là que je dois dire merci à ma génétique ; avec tous les coups que j'ai pu recevoir durant ma courte existence, je n'ai perdu aucune dent.

En tant que haut gradé, mais surtout, c'est blessé dans mon ego, que je me redresse, le regard plus meurtrier que jamais, les narines frémissantes, les poings serrés. Je cherche le regard de celui qui a osé poser sa main sur moi.

- De quel droit, tu as osé lever la main sur moi ?? Demandais-je, la voix grondante, en regardant Tony droit dans les yeux.

- Je ME donne le droit de corriger une personne, quel que soit son grade ou son sexe, si ce dernier manque de respect à l'un de mes hommes et qui plus est, sur mon territoire. Me répond-il, tout en avançant vers moi, le regard dur, déterminé Ce n'est pas un petit con, imbu de sa personne qui me fait peur !

- Tu ne sais pas qui je suis... Mais tu seras, que j'assume toujours mes actes !

À la fin de ma phrase je le vois légèrement tiquer.

- J'ai eu un premier topo sur toi Démon ... Et puis de toute façon, elle est assez grande pour te faire payer ton manque de respect ! Maintenant ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi venir à nous ? Demande-t-il, tout en ce dirigeant vers son fauteuil.

- L'organisation a été infiltrée. Et la vermine se reproduit rapidement. Les emmerdes ne font que commencer, c'est pour cela que je suis là aujourd'hui ; pour trouver l'aide qui fera pencher la balance.

- Et donc tu es ici uniquement pour ça ???

- La famille passe avant tout ! Non ??

- Je vais être sincère avec toi ! Les flics nous mettent la pression et nous colle au cul chaque seconde qui passent. Donc je ne pourrais t'aider sans mettre mes hommes en danger...

Sa réponse s'abat sur moi tel un coup de massue. J'ai besoin d'eux pour sauver ma famille et réparer les erreurs du passé. Contre toute attente, il continue sa phrase.

-Mais ...une personne pourrait t'aider. Seulement, elle est elle-même sur une pente savonneuse.

- Et qui donc ?? Demandais-je reboosté.

- Celle qui deviendra ton pire cauchemar ... et pour répondre à ton interrogation, je parle bien de Red.

- Je croyais qu'aucun de tes hommes ne pouvait m'aider ! Je demande confus.

- Tu dois savoir une chose... Red est un membre dit « fantôme », elle occupe le poste de Road Capitain, depuis plus de quatre ans maintenant ; et depuis tout ce temps, elle a réussi à rester inconnues auprès des services des renseignements. Ce qui est un exploit en soi.

- Elle a dû avoir un bon professeur...

- Détrompes-toi, elle s'est faite toute seule ! Tu dois savoir pourquoi elle ... et pas un autre « fantôme » !

Il ouvre un tiroir de son bureau et en sort un dossier, qu'il jette dans ma direction. En l'ouvrant, je tombe sur des photos qui me semblent presque irréelles. Je lis rapidement le dossier « recherches » et je suis estomaqué par ce que j'y lis.

- Elle risque quoi ? demandais-je les dents serrées.

- Elle risque l'expulsion du territoire au mieux, et si procès il y a, elle risque la mort pour la trahison de Nathan.

Un claquement de langue s'élève à travers la pièce, nous rappelant la présence de l'autre gugusse. Au même moment la porte s'ouvre, laissant passer un homme, à l'aura dangereuse. Sa tête me dit quelque chose, mais je ne sais plus vraiment ...

- Elle ne peut pas partir avec lui Prés ! S'énerve-t-il.

- Et pourquoi pas ??? Je rétorque, agacé de le voir toujours ramener sa belle gueule.

- Tu ne connais rien de sa vie, et tu ne serais pas capable de gérer ses crises !

- Je ...

- La ferme Marcus ! Hurle le prés, à présent non loin de nous.

- Pour la sauver elle, mais aussi notre famille, il la prendra comme régulière ....

Tous sonnés par la dernière affirmation de Tony, nous nous jaugeons du regard. C'est à peine si l'on entend les coups portés à la porte. Quand on parle du loup ... Nous observant tour à tour, elle doit se demander ce qui se passe. Moi j'affirme que ce n'est que le début des emmerdes ...

Un cœur pour troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant