Chapitre 13

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Nous nous retrouvons tous dans la salle de réunion, attenante au bureau de Tony. Tom attend patiemment de pouvoir commencer l'exposé de ses trouvailles. Au vue de la lueur d'excitation qui a prit place au fond de son regard, je dirais qu'il a hâte de commencer. J'ai l'impression de voir un gamin, attendant de faire la « révélation » fracassante du moment. Un raclement de gorge nous intime le silence. Comme un seul homme, toutes les têtes se tournent en direction de Tom.

- Si je vous ai tous réunis aujourd'hui, c'est parce qu'après un mois de recherches acharnée, nous avons réussi à résoudre certaines pièces du puzzle ! Mais d'abord, nous allons résumer les points importants, pour ceux n'étant pas présent lors des faits ! Je laisse la parole à Red...

- Mais quelle galanterie ! Rigolais-je, tout en lui envoyant un clin d'œil. Il y a de ça un mois, lors de mon arrivée pour la livraison mensuelle, je suis tombée sur celui que je surnomme « Big D », montrant à qui le voulais son service trois pièces. J'ai profitée de ses atouts lors d'une soirée privée. C'est au cours de cette fameuse soirée qu'Alban et moi sommes « tombé » sur ce fameux boitier, caché dans le col de son blouson en cuir. Nous l'avons donc mis en cellule, le temps d'apporter l'objet en question à Tom pour analyse. En parallèle « Big D » se faisait interroger par les garçons. Ne voulant pas cracher le morceau, je me suis jointe à la petite sauterie, accompagnée de Marcus pour reprendre l'interrogatoire. Il n'a rien voulu avouer ; seules des absurdités ont traversées ses lèvres. Il a donc subit le supplice du sarcophage !

Je traverse la pièce afin de rejoindre Tom et l'aider à exposer les infos récoltés, sur l'écran géant, affichant chacune de ses trouvailles à la lumière du jour. Reprenant ensuite mes explications :

- Tom a donc, en premier lieu, lancé une analyse sur l'ensemble du boitier : taille, caractéristiques, matériaux, technologies utilisées, fabriquant, distributeurs et j'en passe. Nous avons étudiés chacun de ces points et avons découvert ...

- Nous avons découvert .... Reprit Tom ; que la technologie utilisée est présente sur de nombreux modèle en vente dans le commerce ! par contre ce modèle n'est pas distribué pour le grand public. Le fabriquant l'a conçu uniquement pour équiper nos services d'ordres : police, gendarmerie, militaire.

Beaucoup de nos frères froncent les sourcilles, essayant de comprendre la situations dans laquelle s'est retrouvé l'un des nôtres. Je continu de transférer les résultats des recherches sur le grand écran, quand Tom reprend :

- La première question qu'on c'est tous posés est « pourquoi portait-il un enregistreur caché sur lui ? » ; J'ai donc lancé une recherche dans les différentes bases de données sur son identité. De son nom : Daniel Riffe, seul un casier pour délits mineurs est apparu ! Mais.... En me souvenant de l'interrogatoire, j'avais l'impression de manquer quelque chose. J'ai donc poussé les recherches plus loin. Me la jouant « aux Experts », j'ai relevé ses empreintes et lancé une recherche, en simultanée, dans tous les services de l'ordre existants. Et JACKPOT !!!!!!!

Tom tape du plat de la main le bureau, pour accompagner son cri de joie, faisant sursauter plus d'un biker. Il s'approche ensuite de moi, m'indiquant le prochain dossier à afficher.

- Nous avons tout d'abord eu une correspondance avec son identité. A ce moment-là, tout est normal. Sauf qu'une fenêtre c'est ouverte furtivement, pour disparaitre aussitôt. Après des jours de recherches, j'ai réussi à remonter à la source, et devinez quoi ??? Nôtre homme ne s'appel pas Daniel Riffe mais Pascal Labour : quarante-deux ans, célibataire, sans enfants, fils unique de parents maintenant décédés. Mais le plus beau c'est qu'il travaillait en tant qu'infiltrer dans notre club depuis un peu plus de trois ans, pour le compte des forces de police, plus précisément : la BRI (1)

Je vois chacune des personnes présentent assimiler le discours de Tom, je pense que certain côtoyait régulièrement Big D. Découvrir la trahison d'un membre que l'on considérait comme son frère doit être un déchirement. Jamais il me viendrait à l'idée de trahir les miens, même pour tout l'or du monde !

- ATTENDS !!!! Cri l'un des frères. T'es entrain de nous dire, qu'on avait une taupe chez nous depuis tout ce temps ?????

- Effectivement ! Et il n'était pas seul.... Plusieurs ont déjà été découvert à travers nos différents chapitre de l'hexagone, étalé sur plusieurs années maintenant !

Les pièces du puzzle s'emboitent tout doucement. Je comprends mieux maintenant pourquoi, il y a autant de descente de flics dans nos clubs. Mon chapitre étant basé à Auxerre et ne comprenant qu'une petite quinzaine de membres, il n'intéresse pas vraiment les autorités. Nous sommes tout de même surveillés, mais nous ne sommes pas considérés comme étant une menace. Nos seules activités sont : notre bar, notre magasin de moto et bien entendu notre service de transport. Le tout étant bien entendu déclaré, pour plus de transparence. Cela nous permet de garder les autorités à distances. Le chapitre d'Orléans accueil pas loin d'une cinquantaines de membres, et c'est implanté dans divers bisness, plutôt lucratifs.

Tony peut essayer de camoufler ses activités derrières des commerces légaux, finira un moment où il y aura une couille dans le potage, tellement grosse, qu'elle sera impossible à cacher.

Un bruit de chaise me permet de sortir de mes pensées. Je vois les bikers sortirent de la salle de réunions. Par contre je suis étonnée de voir les gradés rester assis. J'étais persuadée que la réunion était terminée.

Quand je capte les regards qu'ils se lancent, j'ai l'impression d'avoir loupée un épisode. Surtout quand je vois Tom se diriger vers moi, un dossier à la main.

- En creusant dans les dossier de la BRI, j'ai trouvé ça ! souffle-t-il en déposant le dit dossier devant moi. Je suis vraiment désolé Red....

Au moment où il prononce ces dernier mots, un frisson glacial remonte le long de mon échine, suivi d'une remontée acide. Un poids, pesant d'un seul coup sur mon estomac menace d'exploser.

Mes yeux se posent sur le dossier. Mes doigts ne résistent pas longtemps à la tentation, de découvrir ce que renferme cette boite de pandore. Quand mon cerveau finit de déchiffrer les premières lignes, je crois simplement à une blague de mauvais goût. Ma respiration s'accélère lorsque je découvre la succession d'informations présentes dans ce dossier.

Mon monde s'effondre, lorsque je tombe sur une photo de « lui », embrassant une femme, un enfant dans les bras.

C'est impossible. Pas lui. Pas l'homme de ma vie. Mais le dossier est clair, Nathan était un membre de la Brigade antigang, marié et père de famille. Malheureusement, la femme de la photo, ce n'est pas moi ......


(1) La brigade de recherche et d'intervention (BRI), communément appelée brigade antigang ou simplement l'antigang, est une unité d'enquête et d'intervention de la police judiciaire française. 

Un cœur pour troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant