Chapitre 11

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Comment arrive - t-on à se débarrasser de ses démons ?? Pourtant sur le papier, cela paraît tellement simple, que ça en devient risible.

Mon regard se pose sur l'impressionnante collection de lames que possède Marcus. Passant du couteau le plus basic, déchirant grossièrement la chaire, à celui plus travaillé, élaboré et dont l'éclat à lui seul fait suinter chaque pores de ma peau, promettant mille et un sévices. Impossible de résister, mon index caresse délicatement ce chef d'œuvre, laissant dans son sillage, un souvenir de mon passage.

- Es-tu prête ???

Je hoche la tête de façon automatique. Je ne supporte plus de faire, ce que Marcus attend de moi. Mais d'un autre côté, je sais que c'est une des seules manières qu'il a trouvées pour retenir la bête ! Quand je regarde son corps couvert de cicatrices, je me dégoute encore plus, pour ce que je me prépare à lui infliger. Je ne me reconnait plus. Ma petite voix intérieure me hurle que ce n'est pas en combattant le mal par le mal que cela ira mieux ! Ou alors se sont les séances de psychanalyse avec Dakota, qui portent enfin leurs fruits ! Va savoir...

- Tu t'es jamais demandé pourquoi la vie avait si durement jouée avec nous ? Demandais-je à Marcus, le cœur au bord des lèvres.

- J'ai perdu ma femme et ma fille en jouant au con .... Aujourd'hui, la douleur que je m'inflige me rappel ce qu'elles ont endurées avant de mourir. Et nourrir la bête me permet de la garder sous contrôle ! Tel est mon fardeau, ma croix ....Par contre j'aimerai que tu me raconte, la tienne, d'histoire ! Et la vrai !!

Je redresse la tête, plantant mon regard dans le sien. Il est vrai que peu de monde connait mon histoire. Pour la plupart des membres du club d'Orléans -et des autres- ils m'ont toujours connue tel que je suis actuellement : Froide, détachée, minutieuse et sadique. Je me dirige vers le vieux canapé situé au fond de la pièce, invitant mon ami à me suivre. Une fois correctement installée, je ferme les yeux, respire un grand coup, puis me lance, avec l'espoir de ne pas y laisser les derniers fragments de mon cœur.

- Mon vrai prénom estAurore ! J'ai grandit dans l'Yonne, avec des parents aimants, dans unepetite maison de ville, tout ce qui a de plus banal. J'ai jamais vraiment eutrop d'amis. Trop introvertie disait ma mère, mais cela mettait égale, je vivaispour ma passion : La mécanique. Je vivais, respirais pour ça ! Pourla suite de mes études, il m'a donc paru normal de suivre le cursus le plus prochede ma passion. C'était vraiment enrichissant pour moi. J'ai obtenue le diplôme d'ingénieur motoriste avec quelques options supplémentaires. Ma soif de connaissance n'avait plus de limite...

Un soir, alors que je rentrais d'un congrès sur les dernière évolution en matière de robotisation, j'ai reçu un appel ... Ce soir-là, je perdais mes deux parents dans un accident de la route !

Je sens les doigts de Marcus essuyer les larmes silencieuses qui dévalent mes joues, et prends le courage de continuer ; le plus dure restant à venir.

- Après leur décès, j'ai arrêtée la suite de mes études, je passais plusieurs certification en robotique, et j'ai commencée à chercher du boulot. Manque de pot, être une femme dans un milieu d'hommes, n'est pas toujours facile. On ne me proposait que des poste d'assistante payé une misère ou bien des stages non rémunéré sans option d'évolution possible. J'ai donc cherchée en tant que barmaid, aillant déjà effectuée ce poste durant toute mes études et donc ayant une expérience conséquente.... C'est comme ça que j'ai rencontrée Dom, sa femme Dakota, leur fils Max , Vicky et ... Nathan !

Rien que de repenser à notre première rencontre j'éclate de rire, sous le regard curieux de Marcus.

- Nathan était quelqu'un de distant, froid et pas très causant ! J'ai mis plusieurs mois pour percer sa carapace d'Ours mal léché ! J'étais raide dingue de lui, j'avais trouvé mon âme-sœur et j'étais la plus heureuse du monde ! En parallèle, j'avais découvert les activités du club et surtout le poste qu'occupait Nathan : il était sergent d'armes, tout comme toi ...mais je m'en foutais royal, ils étaient ... ils sont ma famille. Au bout de deux ans de relation, il ma revendiquée officiellement, m'offrant le blouson du club estampillé « propriété de Nathan ». Durant les trois années qui suivirent, le voyait rentrer dans des états pas possible. Les problème au du club au niveau national devenait critique, mais je ne connaissais pas les détails. Un matin j'ai reçu un courrier qui allait changer notre vie. J'étais enceinte... Enfin !!! A un peut plus de mes cinq mois de grossesse, Nathan a disparu pendant prêt de deux mois, pour ensuite réapparaître dans un été proche de la mort. Je me suis occupée de lui pendant les semaines qui suivirent. Mais ce n'était plus vraiment lui, comme si c'était quelqu'un d'autre, comme au début de notre rencontre. Arrivée à mon huitième mois de grossesse, nous avions décidés de faire un tour dans sa famille, mais ... nous ....

Sa y est les vannes étaientouvertes. Ça faisait tellement longtemps que ça n'était pas arrivé. Marcus meretourne et me prend dans ces bras faisant reposer mon dos contre son torse. Ilest tellement doux, que je ne peux qu'accepter ce câlin. Le léger balancement de nos corps me calme peu à peu, me permettant de reprendre mon récit.

- Peu de temps après notre départ en voiture, je me suis assoupie. A mon réveil impossible de savoir ou j'étais. J'avais chaud, très chaud. J'avais énormément de mal à respirer et je sentais l'odeur du sang autour de moi. J'ai commencée à paniquer, quand une voix ma expliquée que nous avions eu un accident de voiture. J'avais glissée du siège et étais coincée sous le tableau de bord, le bras gauche bloqué dans la ceinture de sécurité plus haut. C'est à ce moment là que je me suis souvenu de mon bébé, mais impossible de savoir comment elle allait ! J'ai perdu connaissance face à ma difficulté a respirer. A mon réveil j'étais intubée et complètement shootée, impossible de me repérer dans le temps ou dans l'espace. Lors d'un énième réveil, on ma expliquée être au service de réanimation et qu'un médecin n'allait pas tarder à passer me voir, pour tout m'expliquer.

Je me surprends à ne plus pleurer. Le fait d'en parler me fait du bien, surtout, à une personne ayant subit une perte toute aussi tragique. Une pression sur mes doigts m'encourage à continuer.

- Le verdict est tombé : Triple fracture de l'Humérus gauche avec pose d'une endoprothèse, dix côtes cassées avec déplacement, perforation du poumons d'où ma cicatrice du a un drain thoracique. Sternum défoncé avec déchirure de tissus cardiaque, qui à induit à une greffe de cœur. Mes jambes ne répondaient plus, cela était du au plaies et au énormes hématome qui ornaient ma chair. Il m'ont fait une césarienne d'urgence, car ma petite puce était en détresse avancée. Malheureusement, elle n'a pas survécu. Quand j'ai demandée des nouvelles de Nathan, il ma répondu qu'il n'avait pas survécu à ses blessures, et qu'étant compatible, il m'avait greffé sont cœur avec accord de sa famille

Quand j'ai été transférée dans le service des soins continue, j'ai été interrogé par les gendarmes. Il n'ont pas retrouvés le conducteur de la voiture qui nous est rentrée dedans, d'ailleurs cette dernière a été déclarée volée vingt-quatre heures avant. Par la suite, j'ai jonglée plusieurs mois entre les séances de psy, de rééducations et de soins. Depuis ce jour, malgré le fait que je porte une partie de lui, je me sens seule, perdue, vide. C'est une sensation tellement profonde qu'elle en est indescriptible. Ce jour-là j'ai perdu l'envi de vivre, mais avant je doit retrouver le coupable et assouvir ma vengeance...

Un cœur pour troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant