Bungou Stray Dogs - Dazai x OC // Sayonara

Chapitre 10

-Odasaku m'a dis que tu étais parti ce matin pour aller travailler... Tu as eu le temps de faire quelque chose, au moins?

Au début, à la vue du grand sourire que lui adressait Dazai, elle s'était attendue à ce qu'il joue l'innocent jusqu'au bout, en déniant totalement les faits, ou dans le pire des cas en prétextant qu'il ne savait pas de quoi elle parlait. Mais non.

-J'ai eu le temps de faire une inspection et de parler avec quelques hommes, j'ai quand même fait quelque chose! répondit-il fièrement tout en s'asseyant sur la chaise que Chuuya venait de quitter. Mais j'étais tellement heureux d'apprendre que tu t'étais finalement réveillée que j'ai accouru aussi vite que j'ai pu.

-... en laissant ton travail derrière, si je comprends bien?

Le brun pencha la tête sur le côté, faisant appel à ses meilleurs talents cachés afin de paraître le plus innocent possible, la regardant avec des yeux de chien battu.

Elle était là, la réaction qu'elle attendait depuis le début.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, ma petite Nora en sucre... Ça me blesse que tu penses cela de moi, vraiment...! se lamenta-t-il en serrant tragiquement sa chemise, là où se trouvait son cœur.

C'était dans ces moments-là qu'elle compatissait entièrement avec le pauvre Chuuya. Elle ne travaillait pas souvent avec Dazai à ses côtés, mais ce n'était pas le cas de Chuuya.

Le roux était très souvent jumelé avec Dazai, au grand désespoir de chacun. S'ils parvenaient à s'entendre pour quelques secondes, ils étaient incroyablement puissants et leurs ennemis ne faisaient pas le poids bien longtemps.

Mais, si l'un des deux venait à dire quelque chose de travers, c'était la catastrophe totale et instantanée. Entre Dazai qui passait son temps à énerver Chuuya, tout particulièrement sur sa taille, et ce dernier qui partait au quart de tour à la moindre occasion, la cohésion était bancale et de ce fait extrêmement précaire.

Le cerveau et la brute, comme elle aimait les appeler secrètement.

-Plus sérieusement... Je suis venu prendre ton témoignage concernant l'incident d'il y une semaine... Tu te sens prête pour tout raconter, ou bien pas encore?

La capacité de Dazai à changer soudainement d'attitude avait toujours eu le don de la surprendre. Il se plaisait souvent à déblatérer des âneries dix fois plus grandes que lui, et pouvait l'instant suivant être aussi sérieux que lors d'un enterrement.

-J'ai déjà abordé superficiellement les faits avec Chuuya, mais je n'ai pas été dans les moindres détails et il n'a rien noté... C'est le seul, cependant ; je voulais attendre de voir si ces infos étaient confidentielles ou pas, songea-t-elle en fixant le plafond, songeuse.

En l'absence d'ordres, les informations qu'elle détenait exclusivement ne devaient pas fuiter, par simple mesure de précaution : l'on ne savait effectivement jamais dans quelles oreilles indiscrètes elles pouvaient tomber. Pour le moment, personne n'avait encore connaissance des fils et des œufs, mis à part l'unique spectatrice : elle-même.

-Je peux tout te raconter sans problème, ça ne me dérange pas. Je suppose que c'est Mori qui veut savoir ce qu'il s'est passé exactement?

Elle vit Dazai hocher la tête avec un sourire, heureux que son amie ait compris du premier coup pourquoi il était là. Effectivement, Mori lui avait demandé de recueillir le témoignage de Nora dès son réveil, sachant la gravité de la chose.

Leur meilleure médecin, à la tête de toute leur section médicale, avait failli perdre la vie suite à une attaque, perpétrée par une ou plusieurs personnes qui restaient pour l'heure totalement inconnues. Mori avait ainsi envoyé son cadre le plus fiable pour l'interroger, prenant en compte le fait qu'il était très proche de la blonde et que les choses seraient ainsi plus simples et plus naturelles entre eux.