Côtoyer la mort à longueur de journée, voilà quel était le quotidien de Nora depuis des années. Alors que ses émotions s'anesthésiaient en même temps qu'elle accomplissait ses tâches, elle avait tout d'abord cru pouvoir se débarrasser complètement d...
A/N: bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour un nouveau chapitre, cela faisait tellement longtemps...! Certains doivent le savoir, mais je suis dans l'obligation d'espacer la publication de mes chapitres, tout simplement car je suis actuellement hospitalisée, depuis plusieurs mois déjà... Je fais de mon mieux, mais malheureusement je ne suis pas en mesure de promettre quoi que ce soit concernant les publications. J'espère sincèrement que la qualité de l'écriture ne sera pas impactée ! Je vous souhaite une excellente lecture :)
Attention, présence de sang, au fait!
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Elle aurait tout donné pour que cette scène d'horreur insoutenable ne soit qu'un vaste cauchemar, inventé de toutes pièces.
Mais la stimulation excessive et nauséabonde de tous ses sens lui prouvait, bien au contraire, qu'il s'agissait malheureusement de la triste et cruelle réalité. Son précieux laboratoire, cet endroit où elle avait passé tant d'instants si chers à ses yeux, où tant de vies avaient été sauvées par les mains habiles de ses précieux et nombreux élèves...
Était à présent méconnaissable, défiguré à tout jamais. Le couloir dans lequel elle avait débouché était tapissé de fils noirs et épais, dissimulant ainsi les murs, intégralement blancs en temps ordinaire, à la vue de la blonde. Mais également, et surtout... Recouvert d'une dizaine de cadavres, qu'elle reconnaissait parfaitement malgré tout le sang qui les recouvrait et les expressions de terreur figée qu'ils arboraient : il s'agissait, ni plus ni moins, de ses chers subordonnés, ceux qu'elle avait recueillis et formés de ses propres mains.
Mue par une sorte d'espoir, ou plutôt par un désespoir, Nora vint s'accroupir auprès de l'un de ses hommes, couvert de sang plus ou moins sec selon les endroits. Elle tendit deux doigts tremblants dans la direction du cou de la personne face contre terre, et plus précisément dans la direction de sa jugulaire...
Avant que son dernier rayon d'espoir ne se fane définitivement.
Rien. Aucun pouls, aucun signe de vie.
En proie au désarroi, elle reproduisit le même geste auprès d'autres victimes... Sans succès là également.
Elle dû se frayer un chemin parmi les cadavres et les fils noirs, qui ralentissaient sa progression au sein des longs couloirs régis par l'ombre et l'odeur de la mort. En passant devant les portes béantes qui longeaient les allées, elle ne conserva guère longtemps l'espoir de voir quelques personnes vivantes, même une seule ; encore et toujours, des cadavres à ne plus savoir qu'en faire, baignés d'une mer de fils et d'une odeur nauséabonde de chair à vif et de sang écœurant.
Il n'existait plus âme qui vive dans ce qui avait justement été, quelques heures auparavant seulement, un lieu débordant de vie.
Elle sentait ses tripes se nouer, tandis qu'elle posait ses yeux sur ces scènes insoutenables, qui lui auraient volontiers fait recracher son dernier repas si seulement elle n'avait pas déjà tout vomi en voyant sa pauvre mère être victime d'une liquéfaction totale.
