Côtoyer la mort à longueur de journée, voilà quel était le quotidien de Nora depuis des années. Alors que ses émotions s'anesthésiaient en même temps qu'elle accomplissait ses tâches, elle avait tout d'abord cru pouvoir se débarrasser complètement d...
N/A : Bonjour à tous! J'espère que quelques personnes répondront présent malgré cette looongue absence, et je vous remercie infiniment d'être là! Ce chapitre contient des scènes matures et graphiques qui peuvent heurter la sensibilité de certains, lisez donc avec prudence! Bonne lecture à vous~
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Elle n'avait jamais conduit aussi rapidement de sa vie, et encore moins aussi dangereusement. Mais penser à sa sécurité et à celle de parfaits inconnus était le cadet de ses soucis à l'instant présent ; elle gagna ainsi son laboratoire en quelques minutes seulement, malgré la circulation dense en cette soirée balayée par une brise hivernale.
Elle se gara derrière le bâtiment, devant la double porte qui servait à acheminer les corps jusqu'à sa salle d'autopsie, que personne n'utilisait jamais mis à part elle et les "ambulanciers". Ainsi, elle gagnerait du temps à aller chercher son matériel médical sans avoir à passer par l'entrée principale, qui était certainement bondée de monde malgré l'heure tardive.
Ses mains étaient fébriles tandis qu'elle cherchait la clé lui permettant d'ouvrir son laboratoire personnel, cachée parmi toutes les autres qu'elle possédait, ne faisant qu'augmenter sa frustration et sa nervosité. Elle n'avait pas de temps à perdre, et paniquer était la dernière chose dont elle avait besoin à cet instant.
Oda était en danger, et elle devait faire vite. En tant que médecin, mais également et avant tout en tant qu'amie. S'il arrivait quelque chose à d'autres personnes chères à son cœur, elle ne pourrait jamais vivre avec cette culpabilité supplémentaire sur la conscience. Elle le savait.
Elle parvint finalement à déverrouiller la porte, se forçant par la même occasion à calmer ses battements de cœur et ses tremblements. Elle ne devait pas oublier qu'elle était médecin ; le maître mot de sa profession était précisément la maîtrise de soi. Ainsi, elle entra dans le bâtiment d'un pas décidé, nouvellement assuré, toute trace de nervosité reléguée au second plan. La vie de ses proches dépendait peut-être de sa seule efficacité, alors elle ne devait pas se laisser aller.
Ses talons claquèrent sur le carrelage immaculé de la salle d'autopsie, dont les lumières s'allumèrent automatiquement sur son passage, révélant une pièce à l'air aseptisé, étincelante de propreté. Sans tergiverser, elle se dirigea vers les quelques placards entièrement blancs qui se trouvaient dans un coin de la salle, où était stocké l'intégralité de son matériel médical.
Mais, au moment où elle ouvrit la porte de l'un des casiers labelisé "matériel de suture", elle eut la désagréable surprise de tomber sur...
Rien. Rien du tout. Le casier était totalement vide ; pourtant, c'était Nora elle-même qui prenait grand soin de ranger ses fournitures médicales après chaque autopsie dans ces mêmes placards. Et les placards suivants, malheureusement, étaient dans le même état ; tout s'était comme volatilisé.
Pourquoi maintenant? Alors que chaque seconde la rapprochait possiblement d'une autre tragédie? Elle avait peur de réfléchir davantage à cette énigme, et de laisser sa raison l'emporter. N'était-ce pas ainsi qu'elle avait vécu toute sa vie, après tout?
