Chapitre 24 (2ème partie)

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- Bordel de merde, mais quel torchon ! M'exclamais-je tout seul.

Je n'en lis pas plus, grimaçant de plus en plus au fil de ma lecture. Je n'aime pas ce qui est écrit, et encore moins le fait qu'il insiste sur le fait que je dois sortir avec une femme. C'est bien pour ça que je déteste lire ces conneries. Ils ne font que ressasser des ramassis de mensonges. Dès qu'ils peuvent inventer, ils le font. Ils ne connaissent pas la vérité, mais ce n'est pas grave. Ils font du mal aux gens, mais personne ne dit rien. Pris d'une colère noir, je déchire page par page. Je les mets en boule et je les mets dans la poubelle à moitié pleine.

Quand même inquiet pour mes parents, j'envoie un message à mon père. J'espère sincèrement que ce con de journaliste n'a pas réussi à interviewer mes parents. Je regarde le dessin que j'étais en train de faire, et remarque vite que je n'arriverais plus à me concentrer dessus. Je soupire, d'un long sifflement qui pourrait fendre un cœur de guimauve. La seule chose que j'ai retenue, est qu'ils n'ont pas pu entrer dans la cité, les jeunes du quartier l'ayant empêché. Ce qu'ils ont du mal à comprendre, c'est que ces jeunes ont beau être des abrutis finis, ils n'aiment pas les gens qui ne connaissent pas et qui viennent fouiller chez les autres.

Je sursaute quand mon téléphone bip, me signalant qu'un nouveau message est là. Je le prends, le déverrouille et regarde qui est le destinataire. Un petit sourire apparaît quand je vois le nom de dada sur l'écran. Je lis rapidement le message et un rire m'échappe quand les points d'exclamations se mélangent avec les smiley. On ne dirait pas que c'est mon paternel, mais un adolescent. Le soulagement déride mes épaules quand j'apprends que personne n'est venu les interroger. Quand je leur ai acheté la maison, à l'époque j'avais déjà pensé à tout. C'est une petite maison avec un petit terrain, dans une petite banlieue calme et paisible.

Pour les protéger, j'y vais presque jamais, préférant que ce soit eux qui fassent la route. Quand ils viennent chez moi, ils sont protégés par les gardes qui sont à l'entrée. Dire que moi si j'y vais, je les expose aux paparazzis et aux journalistes. C'est une chose que je ne veux pas, je veux qu'ils soient en paix et qu'ils ne se retournent pas à chaque fois qu'ils doivent sortir. Je veux savoir qu'ils sont tranquilles.

Je n'ai pas vraiment le temps de m'arrêter dessus, que mon secrétaire rentre une deuxième fois dans mon bureau et de son petit air gêné, il me prévient que Mr Delarge est ici. Je hoche la tête, me lève et vais le chercher dans la petite salle d'attente. Nous, nous sourions mutuellement. J'aime travailler avec lui, on n'a pas besoin de se parler pour réussir à se comprendre. Il s'installe sur le siège qui est devant mon bureau et lui propose un café ; ce qu'il refuse. Je fais alors comme lui, je m'assois sur mon siège de bureau et sors les plusieurs dossiers.

On arrive à se mettre d'accord sur notre prochain défilé, et je dois céder sur le fait que je monte sur le podium pour faire un discours. Je n'aime pas ça, parler devant une tonne de gens. Je ne sais pas aussi bien manier les mots que lui. Je bute sur certains et cherche des synonymes pour d'autres. Il a ri quand mes joues sont devenues rouges et qu'une gêne évidente est apparue. J'ai essayé de bredouiller des excuses, mais rien n'a vraiment fonctionné. Presque aussi vil qu'un serpent, il a réussi à retourner tous mes arguments contre moi. J'ai soupiré, et après avoir pesé le pour et le contre, j'ai fini par accepté.

On a vingt mannequins grandes tailles, qui vont faire deux fois leur entrée avec de nouvelles tenues, et la dernière avec moi, elles derrière moi, me suivant. C'est un défilé chic, ce seront des robes de grandes coutures, avec sac à main et chapeaux de différents styles. Elles auront pour la première fois des baskets qui viennent d'un autre styliste qui travaille avec Mr Delarge. Ce défilé se passe ici, dans la ville, dans l'amphithéâtre qui se trouve à quelques pâtés de maisons d'ici. Il m'a assuré qu'il fera tout le reste : tout ce qui est réception, petits amuse-gueules, alcool, des portiers et des voituriers. Il se passera dans trois mois, le temps de pouvoir tout mettre en place et de trouver les employer. Je le raccompagne sur le pas de la porte une fois notre rendez-vous terminé, on se sert la main et je le laisse partir sur le fait qu'on se tienne au courant sur l'avancée du défilé.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant