Chapitre 25

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Chapitre 25 :

(Wyatt)

Je suis en train de dormir, un rêve se jouant. Je grogne quand une chose râpeuse vient me mettre de la bave sur tout mon côté droit du visage. Je tâtonne pour prendre ma couette, sauf que je tombe sur des poils. Je les caresse, marmonne quelque chose tandis que la langue continue de me laver la moitié du visage. J'arrive à trouver ma couette et tire comme je peux dessus. Je me recouvre jusqu'en haut et soupire de soulagement quand je ne sens plus cette chose baveuse.

D'un coup, j'ai ma respiration qui se bloque quand une masse lourde se laisse tomber sur moi. Je sens des coups sur mon torse et des petites aiguilles qui essayent de me pincer. La masse se pousse et arrive finalement à se faufiler jusqu'à moi. Elle m'attaque de coup de langue partout où elle le peut. Je soupire et maintenant que je suis bien réveillé, je repousse la couverture dans un grand mouvement et tombe nez à nez avec le gros museau d'un chien. D'un saint-bernard. Je sursaute, ne m'y attendant pas et me recule d'un bond quand il approche sa tête. C'est à ce moment-là que j'entends un rire. Je tourne ma tête vers la porte de ma chambre, et vois Shawn. Il est dans ma chambre, appuyé contre le mur, regardant la scène avec un sourire.

Cela fait plusieurs jours que je ne l'ai pas vu. Monsieur a disparu des radars sans donner de nouvelles. Il venait au restaurant quand je n'y suis pas, m'évitent le plus possible. Et maintenant, il est ici, chez-moi, avec son chien en train de se foutre de ma gueule. J'ai tout arrêté ce qu'il avait commencé : je n'avais aucune envie de manger, la faim m'ayant quittée. Je suis allé chercher de quoi boire, principalement de la bière, en canette car elle me coûtait moins cher que les autres alcools. J'ai beau ne pas aimer le goût amer, je n'ai pas pu faire mon difficile. J'en ai d'ailleurs toujours dans mon placard du haut, avec les paquets de pâtes.

Je sors de mes pensées moroses par le saint-bernard qui vient me renifler le visage. Je ne fais rien quand il vient me lécher le visage. Sa langue pleine de bave part de mon menton, passe sur mes lèvres et s'arrête sur mon nez. Je serre mes lèvres entre elles, tandis que le chien se fait une joie de me laver le visage.

- Le monstre ! Laisse donc Wyatt tranquille ! Ordonne ce styliste amusé. Va te débarbouiller, je vais finir de faire le petit-déjeuner, me dit-il doucement.

Je n'ai qu'une seule envie : c'est de l'envoyer chier. Je n'ai aucune envie qu'il me parle, et surtout qu'il soit chez-moi. J'aimerai qu'il me laisse seul, et qu'il arrête de jouer avec moi. Pourtant, mon cœur me dit le contraire. Il a fait un bon quand j'ai reconnu son rire. Mon cœur se réchauffe quand il est prêt de moi, mais mon esprit me dit d'être en colère contre lui, et de ne pas me laisser faire. Je suis coupé en deux : mon corps et mon cœur me disent d'aller me coller contre lui et de l'embrasser à pleine bouche, que des moments compliqués il y en aura plein. Je ne dois absolument pas baisser les bras et le laisser faire. Mais de l'autre côté il y a ma raison et mes pensées. Elles me disent bien souvent en ce moment que je ne suis rien, juste un pantin et un jouet pour lui. Que les sentiments que je commence à éprouver pour lui, il n'y a que moi qui les ressens. Dans ces moments-là, je n'ai qu'une envie : c'est de tout arrêter. J'en ai marre et ma lame de rasoir m'appelle.

Je ne le regarde pas, n'ayant aucune envie de tomber sur ses iris. Ses yeux en amande que j'aime tant d'habitude, me mettent en colère. Je ne dis rien, je soupire juste, essayant de lui faire comprendre qu'il me fait chier. Sauf que monsieur ne comprend pas, ou alors il fait semblant de ne pas comprendre. Il ne m'écoute pas, faisant ce qu'il lui chante. Il appelle son chien pour qu'il le suive et se dirige vers la cuisine. Moi, je me lève de mon lit à contre cœur, prends le dernier boxeur qui est dans mon tiroir et me dirige vers la salle de bain. Je me douche assez vite, prenant un peu le temps sous l'eau chaude. Je m'essuie avec une serviette qui était sur le lavabo. Je m'essuie de haut en bas, laissant quelques gouttes sur ma peau. Je me lave les dents et par chance, je n'ai jamais eu besoin de me raser, mon visage étant imberbe.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant