Chapitre 5

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Note : Je tiens à vous prévenir qu'il y a des scènes un peu hôte. Bonne lecture.

Chapitre 5 :

( Wyatt )

Ce soir, je ne travaille pas, mon service se finissant à 14 heure. J'ai fait le service de midi, et je dois avouer qu'aujourd'hui, il n'y avait pas énormément de monde. Le patron était d'ailleurs présent, il faisait le service au bar, parlant aux habitués. Il m'étonnera toujours : malgré toutes les difficultés qu'il a eu dans le passé, il a toujours le sourire et la pêche. Malgré le nombre de fois où il a fallu baisser les bras et qu'il ne l'a pas fait, m'impressionne. C'est un homme fort et courageux avec un grand cœur bien généreux. Quand j'ai commencé à travailler pour lui, je n'avais aucune expérience, et pourtant, il ne m'a pas laissé. Il m'a appris tout ce qu'il savait, à être souriant et courtois même avec des clients trop exigeants. Il a aussi toujours été là quand mes parents m'ont foutu à la porte à cause de mon orientation sexuelle. Il m'a logé, nourrit puis m'a aidé à trouver un logement. Les quelques meubles que je possède, sont la plupart à lui. Ce sont ceux qui ne se servaient plus et qui traînaient à la cave. Je ne le remercierais assez jamais, surtout qu'on ne se connaissait pas beaucoup. Je lui dois tout, ma réussite au bac et ma réussite au travail.

Cet après-midi, je pensais rester pépère chez moi, affalé sur le canapé, à réfléchir ou à essayer de dormir vue que je n'ai pas de télé. C'est d'ailleurs le patron qui doit m'en donner une, mais je crois qu'il a oublié et je n'ose pas lui refaire repenser. Mais non, j'ai repensé que je devais aller à ce petit magasin pas trop loin de chez moi et qui vende des habits d'occasions. J'en ai besoin, car j'ai usé trois de mes jeans sur cinq que j'ai. J'ai essayé de les recoudre, mais comme je suis un pied en tout ce qui est la couture, mais surtout, j'ai deux mains gauches. J'ai donc dû les mettre à la poubelle, ils avaient des trou au niveau des genoux et entre les jambes. Je me lève du sofa, soufflant tout l'air que j'avais gardé en moi, n'ayant pas du tout le courage. C'est dans ces moments-là que j'aimerais avoir de la magie, il faudrait juste que je claque des doigts pour que des habits apparaissent devant moi et à ma taille bien évidemment. Je prends mon portefeuille, qui ne contient pas grand chose et mets mes baskets qui sont trouées un peu de partout. Je descends les marches une par une, prenant mon temps. Quand j'arrive dehors, je prends une grande goulée d'air frais. Aujourd'hui, j'ai de la chance, il ne fait ni trop chaude, ni trop froid. Le soleil est présent, mais ses rayons restent assez tièdes, ce qui me permet d'avoir ma petite veste qui ne ferme pas, sans qu'elle soit gênante. Avant de me mettre en marche, je sors mon paquet de cigarettes et en prends une, c'est d'ailleurs la dernière. Je grimace à ce constat, je vais devoir d'abord passer par le tabac. Je dois m'y reprendre en plusieurs fois pour réussir à brûler le bâton, avec le vent frais qui se lève. Je recrache ma première taf, ce qui apaise mon esprit torturé par mes pensés noirs. Je marche tranquillement dans la rue, une main dans la poche de mon petit blouson et l'autre qui soutient ma cigarette qui est entre mes lèvres. Celle-si est plus en train de se consumer qui je la fume, préférant regarder les gens qui passent à mes côtés. Il y a ceux pressés et qui marchent vite, il y a ceux qui solitaire et qui marche comme moi, sans se presser et qui porte des écouteurs ou en groupe, bavardant tout en rigolant et ceux avec des enfants. Il y a des vieux, ceux dans la fleur de l'âge, ceux de la trentaine ou de la vingtaine, des ados et des jeunes ados et des enfants, pour cela, de tout âge.

J'arrive au tabac, devant la porte, je tombe sur une jeune femme avec un petit garçon d'à peu près trois ans. Galant, je leur tiens la porte et leur souris quand ils me remercient, surtout au gamin avec son sourire laisse apercevoir ses petites dents de lait. Je rentre à l'intérieur et l'odeur si particulière me prend directement au nez. L'odeur de cigarette et celle des gens se mélangent, me faisant grimacer d'inconfort. Je déteste cette odeur, je suis toujours obligé de me dépêcher, surtout, je ne veux pas vomir. J'ai de la chance, il n'y a personne au comptoir, je ne serais pas obligé de faire la queue et d'attendre des plombes. Je m'avance vers le mec qui tient son poste, c'est un gaillard d'une cinquantaine d'années avec ses cheveux gris et son sourire toujours chaleureux. Il me connaît depuis le début, depuis ma première cigarette et de mon premier paquet finit. Je n'ai plus besoin de faire ma demande, il me prend deux paquets au hasard, sachant très bien que je ne suis pas difficile. Juste le temps que j'ai de quoi fumer, cela me va. Il a de la chance, j'ai jeté celle que j'avais juste avant de venir, l'écrasant et laissant le mégot dans une des poubelles de la ville. Il n'essaye pas de faire la conversation, sachant très bien que je ne suis pas bavard, s'il vient à avoir un sourire de ma part, c'est déjà bien. Je lui paye ce que je lui dois puis pars, ne voulant pas m'attarder déjà plus qui le faut. Sans pouvoir m'en empêcher, j'ouvre l'un des deux paquets, prenant un bâton de nicotine. Je sais qu'il va me falloir une vingtaine de minutes pour arriver au magasin « tout revendre » et que pour fumer, il va me falloir à peu près la moitié du trajet voir moins.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant