Chapitre 27

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Chapitre 27 :

( Wyatt )

Hier, j'ai reçu un message de Shawn, sauf que je n'ai pas répondu. Je n'avais pas la force, j'ai pris plusieurs bières et je me suis avachi dans mon lit. Je les ai bu comme du petit lait. J'ai fini raide mort, allongé sur mon lit. J'ai divagué, parlant dans le vide, au mur en face de moi. Je ne sais plus trop ce que je disais, mais je sais que ce n'était pas aimable. Je me suis endormi, laissant ma quatrième canette presque vide tomber sur le sol. Le liquide a sali mes draps déjà grade puis s'est échoué au sol, la canette en aluminium faisant du bruit quand elle touche le sol. Je n'entends plus rien, je suis perdu trop profondément dans mon sommeil. Mes très chers voisins peuvent faire du boucan, mais j'en ai rien à foutre. Depuis un petit moment, je ne les ai pas croisées. Cela fait longtemps qu'ils ne m'ont pas cassé la gueule. À ce moment-là, je me dis que cela me manque, car je n'ai pas plus le courage que ça de le faire. Je me suis tailladé qu'une seule fois le poignet, et depuis je n'ai jamais eu le courage de le refaire. Je ne suis qu'un lâche, et alcoolique avec ça.

Je me réveille avec un mal de tête. Je grogne et gémis dû à la douleur. Je comprends vite que la douleur apparaît quand je bouge, j'arrête alors tous mouvements. Je me mets dans une position où je suis bien. Je suis sur le côté, en face de la porte de la chambre ouverte. Je laisse mes yeux vairons divaguer. Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça, je sais juste que je sursaute quand j'entends quelqu'un toquer à la porte. Je n'ai aucune envie de me lever, je laisse donc la personne derrière la porte toquer. C'est quand j'entends la voix de mon patron qui râle car il est toujours dehors, que je me décide enfin de sortir de mon cocon.

Je m'assois doucement sur le bord de mon matelas et grimace quand mes pieds nus touchent la bière qui a coulée. Je donne un coup de la canette qui va rouler plus loin dans la chambre. Je frotte mon pied sale contre mon jogging et finis par me mettre debout. Je rote un bon coup et frotte salement le derrière de ma cuisse, prêt de mes fesses. Quand j'arrive devant la porte, je la déverrouille. Mon patron rentre dans mon appartement, je me pousse justement pile au bon moment pour ne pas recevoir le montant dans la tronche. Quand il voit mon état pitoyable, son sourire retombe et l'inquiétude reprend ses traits. Il referme la porte avant de me prendre dans ses bras, me serrant le plus possible contre lui. Je cache mon visage dans le creux de son épaule et laisse mes larmes couler ; c'est la première fois que je craque , que je laisse ma tristesse sortir.

Avec mon patron que je considère comme mon père, on a fini notre discussion. On a mis tout sur la table. Je me suis énervé, j'ai crié et con comme je suis, j'ai eu du mal à l'écouter. Comme un chouette paternel qu'il est, il a gardé son calme et m'a laissé m'exprimer. On a mis bien deux heures pour tout nous dire, mais maintenant que ça va mieux, j'en suis heureux. Tout n'est pas vraiment redevenu comme avant, mais aujourd'hui, il est présent pour moi. Quand Shawn a commencé à se faire distant, j'ai pu lui parler. Il m'a écouté et soutenu. Il ne m'a pas jugé. Malgré qu'il soit son ami, il n'a pris parti pour aucun de nous deux, il m'a juste écouté avec une oreille attentive.

On se détache quand mes larmes se tarissent et que mes sanglots deviennent moins forts. Il embrasse doucement mon front puis nous amène dans le ridicule coin cuisine. Il dépose le sac qu'il avait sur la table puis farfouille dans les placards pour sortir tout ce qu'il nous faut pour manger. Je fronce les sourcils et regarde l'heure qui est sur le petit réveil que j'ai sur un meuble. Il est plus de 20h, j'ai dormi autant de temps !

Je me frotte les yeux et je zieute le réveil, et oui, il est bien plus de 20h. Passé le choc, je vais voir ce que contient le sac en plastique que mon patron a amené. Je sors des barquettes chaudes et froides, que je dépose sur la table. Je les ouvre une par une. Et si mon estomac ne tanguait pas comme si j'étais dans un bateau sur la mer prêt à vomir, je me serais régalé de l'odeur qui s'en sort. Il y a bien longtemps que je n'ai plus ressenti cette faim, mais plutôt de dégoût. Malgré tout, je fais un effort et regarde ce qu'elles contiennent, ayant fermé les yeux auparavant. Il y a des pâtes à la sauce aux crevettes, des lasagnes faites maison et pour les barquettes froides, il y a du tiramisu aux spéculoos ainsi que de la mousse aux trois chocolats.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant