Chapitre 3

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Chapitre 3 :

( Wyatt )

Je suis au travail, ma chemise blanche et mon gilet de costume sont rempli de sueur. La ceinture de mon pantalon trois quarts me sert un peu trop ma taille, me faisant mal quand je fais un pas, mais ne dis rien et continue mon service. Une fois dans le couloir qui est prêt des cuisines, je desserre mon nœud papillon et enlève mon premier bouton de chemise. Je passe une main dans mes cheveux, les mettant en bataille et essuie la sueur avec mon avant-bras gauche. Je soupire, commençant à avoir mal au pied à force de piétiner. C'est enfin ma pose, je pose le plateau que j'avais dans les mains sur un banc une fois que je suis dans les vestiaires et laisse claquer la porte sur mon passage quand je suis ressorti. J'ai pris mon paquet de clopes à moitié entamé avec mon briquet et ma petite veste. Je prends la sorti de derrière qui amène aux poubelles dans une petite rue sans issue. Le temps s'est un peu refroidi comparé il y a quelques jours. Aujourd'hui, le temps est nuageux avec quelques gouttes de pluie qui tombent, ce qui me fait râler, détestant ce fichu temps. J'ouvre mon paquet de cigarettes, j'en prends une entre mes lèvres gercée, remets le paquet dans la poche de ma veste puis prends le briquet. J'allume la flamme que j'approche sur le bout du tube et le brûle. Je l'amène à mes lèvres et tire une long taf, me détendant enfin.

Ce soir, il y avait du monde et je commençais en avoir marre. Plus que ça même et je commençais en avoir ras-le-bol. J'avais besoin de cette clope, j'étais sur les nerfs et envoyais bouler tout le monde, même les clients. Je leur répondais agressivement, attirant des regards, beaucoup trop de regards sur moi. Tellement en manque de nicotine que mes mains se sont mises à trembler que j'ai tout lâché : tous les verres vides sont tombés au sol, se brisant lors de leur rencontre avec le sol ainsi que les bouteilles en verre, faisant retourner les clients qui étaient autour sur moi, me faisant marmonner des mots super doux. Je reviens à moi et finis ma cigarette, je laisse tomber la fin que j'écrase avec la semelle de mes baskets noir. Toujours pas calmé, j'en sors une autre, que je mets direct entre mes lèvres et l'allume. Sauf que pour la, j'ai pu prendre le temps de la fumer, celle-ci non. Il commence à pleuvoir, et un peu trop à mon goût. Les petites gouttes se transforment en un torrent d'eau, refroidissant l'aire au passage, le laissant froid et austère. J'y touche à peine que je l'éteins, hésitant entre la garder pour pourvoir la rallumer plus tard ou alors je la jette, n'appréciant pas du tout de reprendre là où je me suis arrêté. D'accord sur ma dernière pensée, je la jette au sol, devenant plus qu'une pauvre feuille blanche avec du tabac non-réutilisable à cause de la pluie. Je rentre à nouveau à l'intérieur, vais poser ma veste puis reprends le plateau noir. Je me redirige en salle, recommençant mon service du soir. Mon collègue me prévient qu'il a déjà servi plusieurs tables dont je devais m'occuper, je le remercie puis m'avance vers une table prise, qui est dans mon secteur. Je prends une grande inspiration puis plaque un faux sourire sur mon visage pour faire bonne figure avant d'arriver vers les clients. Une fois vers eux, s'est un petit couple de jeune, se souriant amoureusement et se parlant doucement, la jeune femme riant pour un rien des blagues de son compagnon. Je suis obligé de me racler la gorge pour les prévenir de ma présence. La femme me sourit gentiment tandis que l'homme me regarde de travers, n'appréciant pas d'être dérangé pendant sa drague de merde. Je laisse alors apparaître un sourire au coin, un peu goguenard puis un petit clin d'œil à la femme qui ne fait que de me regarder. Ils me disent leur commande, je repars en cuisine et dépose le papier après lui avoir dit les repas.

Après la fin de mon service, qui a été long à mon goût, je me change. Je troque ma chemise, mon nœud papillon ainsi que le veston par un pull large noir, mon pantalon trois quarts par mon jean usé, troué au niveau de mes genoux et de mes cuisses. Je remets mes baskets que j'ai, troué dessous la plante du pied et mets ma petite veste. Je sors ensuite de la petite pièce, laissant la porte outre-ouverte, salue le reste de mes collègues qui ferment la boutique puis sors. Je grimace et peste un petit moment quand les trombes d'eau qui continue de tomber. Je n'ai pas de capuche et en plus, je risque de tomber malade. Je prends sur moi et sors de sous le petit porche et je reçois directement l'eau sur ma tête. Mes cheveux me tombent devant les yeux et cachant complètement le front. Mon manteau ne me sert à rien, car il ne se ferme plus depuis longtemps donc l'eau rentre à l'intérieur, mouillant mon pull noir. Il commence à venir me coller à la peau, ce qui me dérange. C'est bien pour cela que je n'aime pas faire le service du soir et encore moins la fermeture ou l'ouverture, car il n'y a plus de transport en commun. Le patron bien trop gentil, me paye ainsi qu'à plusieurs d'entre nous un abonnement. Il nous retire quelques sous sur notre petit salaire en compensation, mais cela reste raisonnable. Je sors mon portable de ma poche, c'est un vieux machin qui date de mes ancêtres, l'écran qui ne se casse jamais malgré ses nombreuses chutes. J'ai d'ailleurs de la chance d'en avoir un, ce sont mes connards de parents qu'ils me l'avaient acheté, et malgré mon petit salaire, j'arrive à me payer un tout petit forfaite. Je garde l'heure sur l'écran et soupire.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant