Chapitre 16

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Chapitre 16 :

(Wyatt )

Le riche styliste part enfin du bar. Je ne sais pas si c'est moi ou pas, mais je dirais bien qu'il vient juste pour me voir. Quand il vient au restaurant, je le vois toujours zieuter longuement la grande pièce pour tomber sur moi. Quand ces yeux tombent sur moi, un sourire prend place sur son visage puis il s'avance toujours dans ma direction, faisant des grands pas. Il s'installe sur une chaise haute, commande une boisson alcoolisée pour lui et pour moi un soda ou alors un cocktail, puis me parle comme si de rien n'était. Au début, j'avais beau être désagréable, mais petit à petit et sans le vouloir, je lui ai laissé plus de manœuvre pour qu'il puisse me connaître. Depuis la première fois que je l'ai vue dans son beau costume, je n'ai qu'une envie, c'est de l'avoir dans mon lit. Presque à chaque fois qu'il vient me parler, je me retiens le plus possible de bander. Ce soir, je suis avec mes béquilles, j'ai l'autorisation du kiné pour rester plus longtemps sur mes jambes, mes multiples entorses guérissent bien. Je suis toujours assis contre le bar, mon coude sur le bar et ma tête prenant appuie sur ma main. Je rêvasse, je ne peux pas m'en empêcher. Mes yeux vairons ne fixent personne en particulier dans la grande pièce, où s'enchaîne les musiques récentes et moins récentes. Je sors de mes pensées quand je sens une main venir frôler mon épaule. Je me redresse et me tourne complètement vers la personne qui ose poser sa grosse main sur moi.

Je tombe sur un regard coquin d'un mec. Il me détaille de la tête au pied, penchant la sienne sur le côté comme un chien le ferait. Quand mes iris tombent sur ses lèvres, je le vois se mordre celle du bas. Je déglutis et plus alerte que tout à l'heure, je le regarde ce déhanché. Quand il remarque qu'il a toute mon attention, il bouge un peu plus sensuellement ses hanches. Il se trémousse sur un vieux rock, arrivant à trouver un bon équilibre avec le rythme de la musique. Il s'approche de moi, ses pieds frôlant à peine le sol, ressemblant à un félin. Je vois sur son visage déterminé qu'il est en chasse, et la proie s'est moi. Franchement, j'adore ça, je ne peux pas détacher mon regard du sien. Si je pouvais bouger à ma guise, je me serais levé de ma putain de chaise pour déguerpir, adorant qu'il me prenne vraiment en chasse comme ferait un animal sauvage. Avec ces mains, il vient d'abord frôler mes genoux. Il fait cela plusieurs fois. Ayant marre de son manège, j'arrive à agripper ses doigts, crochetant les siens avec les miens et lui tire dessus. Il se rapproche de moi, j'écarte les jambes pour qu'il vienne s'y mettre entre. Mais il ne fait pas ce que je veux et continue son petit manège avec ses hanches. Sans le vouloir, je lui montre mon impatience en grognant, ce qui le fait sourire ce con. Il se penche alors vers moi, ses mains prenant appuient sur mes genoux osseux pour que sa tête soit à la même hauteur que la mienne. Son visage se rapproche doucement du mien, et avec la plus grande lenteur du monde, il vient poser ses lèvres sur les miennes. C'est un long baiser, juste lèvres contre lèvres et rien d'autre.

C'est qu'il arrive à me frustrer ce con ! J'aimerais tellement lui enlever ces airs supérieurs qu'il a, mais je ne peux pas. Je suis coincé sur cette foutue chaise et il a l'air d'aimer ça ce connard en plus ! Son sourire qu'il ne cache plus me montre bien qu'il a vue mon mécontentement, et ça l'amuse bien. Je n'entends plus la musique qui bat fort dans les enceintes du bar et je remarque plus les regards peux discret des gens qui sont autour, je ne vois plus que cet homme qui me regarde droit dans les yeux et qui commence à me faire bander. Je m'en fous royalement des gens avec qui je travaille et qui ne savait pas mon orientation sexuelle, qui va dès que je vais partir, chuchoter des choses qui vont être totalement fausse. Je ne sens plus leurs regards sur nous, je me concentre juste sur le mec qui me fait du charme. Il n'y avait que mon patron qui savait que je préférais les hommes, car je ne voulais pas que ça s'ébruite. Je me doute que dès demain, j'aurais le droit à des questions indiscrètes, voulant en savoir plus. Mais pour l'instant, je les laisse digérer cette nouvelle.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant