Chapitre 20

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Chapitre20 :

(Wyatt )

Je suis au travail, j'y suis retourné hier, c'était lundi. Le seul truc, c'est que je ne m'approche de personne, faisant juste mon travail. J'évite le monde qui essaye de me parler, même mon patron, ce qu'il s'avère compliqué. Aujourd'hui, par chance, je fais 14 heures, 18 heures. Je sers juste les boissons pour les gens de passage, ce qui me soulage complètement. Je finis de servir trois femmes et leur réponds poliment. Je n'ai de toute façon pas trop le choix, il faut que je reste poli, et souris le moins faussement possible. Quand j'arrive à me sortir de leurs griffes, je prends presque mes jambes à mon cou. Je prends ma première pose. Je dépose mon plateau noir sur le bar en bois vernis et vais dans les vestiaires prendre mon paquet de clopes et mon briquet. Je me dirige vers la sortie de secours et me retrouve dans la ruelle sans issue. J'allume ma clope et en respire ma première bouffée. Cela me détend directement. Mes épaules se décrispent et mes muscles se détendent, arrêtant la douleur qui se diffuse sur ma nuque.

Je ne reste pas longtemps tout seul. Je vois le styliste reconnu venir vers moi, mais il n'est pas tout seul. Son père l'accompagne ainsi qu'un gros chien. Ils marchent dans ma direction et je ne peux pas faire comme si je ne les avais pas vues. Je n'ai rien pour m'occuper l'esprit, même mon vieux téléphone qui dort dans le vestiaire, ne me servira pas à grand chose.

En ne gagnant pas grand chose en salaire, je ne peux pas me permettre de m'acheter un ordinateur, tablette ou téléphone dernier crient, ni même une télévision. Je n'ai pas internet, coûtant trop cher pour moi. Je ne peux pas me permettre une telle dépense. Je n'ai pas non plus tout ce qui est ces réseaux sociaux : Facebook, instagram, snapchat, tiktok ou autre. Je ne suis pas non plus les médias que cela soit sur ces fichus réseaux ou sur papier. Tout cela ne m'intéresse pas. Je m'en fous de ce qui peux se passer ailleurs dans le monde, j'ai déjà mes problèmes, ce n'est pas pour m'apitoyer sur le sort des autres. Je grimace quand je pense que Shawn Taylor doit être suivi par des millions de personnes sur tous les réseaux sociaux et qu'il doit avoir énormément de gens qui lui envoient des messages. Que cela soit d'amour, d'amitié ou bien de drôle de demande. Je parie qu'il ne doit pas tous les lire et qu'il doit en rire de certains. Enfin, je dis ça, mais je ne sais pas s'il a toute cette merde, ne se souciant pas de ce qu'on pense de lui.

J'ai un sourire qui naît sur mes lèvres quand le gros chien vient buter contre mes jambes quand ils sont prêts de moi. Il me renifle le pantalon, et ces coups de museaux me font reculer de quelques pas. Je m'agenouille devant lui après avoir recraché ma bouffée de cigarette. Le styliste est obligé de le lâcher quand il se rapproche un peu plus de moi pour me sentir. Je le caresse sur le haut de la tête et le laisse continuer à me sentir. Je tombe au sol quand il essaye de s'installer sur mes jambes. Je me retiens comme je peux, et m'installe un peu plus correctement. Je pose mon cul sur le béton et entends mes jambes devant moi. Le saint-bernard s'allonge dessus, mettant ses grosses pattes de devant sur chaque côté de mon corps. Je finis le tube de nicotine, que je vais écraser au sol derrière moi et souffle la fumée en détournant le visage. Un rire sort d'entre mes lèvres quand une langue mouillée et râpeuse vient me lécher tout le long de ma joue, s'arrêtant sur mon menton.

Je ne déteste pas les animaux, mais je ne les adore pas. Je les apprécie, je peux m'arrêter dans la rue pour en caresser un quand je suis dans ma bonne humeur. Je n'ai jamais vraiment eu l'habitude d'avoir un animal de compagnie, mes parents trouvant cela inutile et trop cher. Quand j'étais plus jeune, j'en, en avais voulu un, un chien, mais mon père m'a vite remis les idées en place. J'ai eu ma correction pour la vie, et je m'en souviens encore. Ils étaient tellement contre, je me rappelle d'être rentré une fois à l'appartement avec des poils sur les habits. Je devais avoir une dizaine d'années et un labrador était venu se frotter contre mes jambes pour que je le caresse. Ce que j'avais fait et il ne m'a pas lâché tout le temps que je traverse le petit parc. Je devais le traverser, même si cela me rajoutait des minutes en plus. J'aimais bien y marcher, je pouvais laisser mon esprit vagabonder sans crainte de me faire tabasser par-derrière. Quand je suis rentré, ma mère m'a directement giflé et mon père m'a déchiré mes vêtements. Je me suis retrouvé en sous-vêtement et il m'a tabassé plusieurs fois. Pour que cela me rentre dans le crâne, disait-il. J'ai arrêté, juste le temps de partir.

Les deux hommes ne disent rien et restent debout. Je vois le styliste zieutait son père, ne sachant sûrement pas quoi dire. Je ne m'attarde pas dessus et baisse mes yeux sur le chien qui renifle bien mes poches. C'est vrai que j'avais laissé un gâteau dans ma poche et que je l'ai jeté il y a quelques jours. Je le repousse, rentre rapidement à l'intérieur. Je vais en cuisine, prends deux gâteaux et un petit pot de glace à la vanille. Je vois le cuisinier me regarder, et me lance un sourire avant de continuer de cuisiner, il achète quelque stock pour nous, les employés, quand nous faisons nos pauses. Je ressors à l'extérieur et me rassois au sol. Il revient lui aussi s'installer sur mes jambes, essayant de prendre ce que j'ai dans les mains.

- Ne me dit pas que tu vas tout lui donner ? Grogna le styliste, pas très content.

- Toi, tu fermes ta gueule ! Tu n'as rien à dire ! Lui claquais-je.

Il ne rajoute plus rien, mais soupire longuement. Je lève la tête juste le temps pour le faire un sourire moqueur. Je lui fais une grimace moqueuse avant d'ouvrir un gâteau. Je laisse l'emballage sur le côté, le coupe en deux et le donne au monstre qui est sur mes jambes. Il le sent à peine avant de la gober. En quatre bouchées, il me finit les deux biscuits. Il me lèche les mains, ne laissant aucune miettes dessus. J'ouvre avec difficulté le petit pot de glace, avec les coups de museau pleine de bave qui pousse mes mains. Il lèche et repasse sa langue le petit pot, n'ayant plus dedans. Je laisse le pot de glace sur mes jambes, essuie mes mains sur mon pantalon noir et sors une deuxième clope. Je l'allume et aspire une longue bouffée de nicotine. La porte de derrière s'ouvre d'un coup et mon patron montre le bout de son nez. Il fronce les sourcils, s'apprête à parler, avant de refermer sa bouche. Je pensais qu'il allait faire demi-tour, mais non, il sort et va rejoindre le styliste qui parlait à voix basse avec son père. Le monstre s'enlève de mes jambes et court vers mon patron. Celui-ci rit et le caresse quand il lui saute dessus. Je me relève, enlève les poils qui sont sur mon pantalon noir et grimace quand la bave qui colle sur le tissu de mon bas ne disparaît pas.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant