Chapitre 26

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Chapitre 26 :

( Shawn )

Je suis perdu ! Je ne sais plus quoi faire et je n'ose pas en parler. Un coup je m'éloigne du plus jeune et de l'autre je reviens. Je vois bien que cela lui fait mal, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je vois bien que cela le mine, que son morale est instable. Sauf que je n'arrive pas à me mettre d'accord avec moi même. Dans mon for intérieur, je ne sais pas comment réagir. Dans mon cœur, je sais que j'ai une attirance pour lui, et pas qu'une petite. Dans ma tête, la peur prend le contrôle et me fait faire n'importe quoi. Je n'aurais jamais dû lire ce vulgaire magazine people. Je n'aurais jamais dû écouter Ash et laisser ma curiosité l'emporter. Maintenant je m'en veux, et je ne sais plus quoi faire.

Malgré mon inconfort, j'essaye de rester en contact avec le serveur. Il me manque, mais je ne peux pas faire comme il me plaît. Je vais le rejoindre chez-lui en changeant de voiture et bien souvent il fait nuit. La première fois, j'ai pris le monstre pour qu'il ne me rejette pas. C'était un matin très tôt, la journée ne s'était pas encore totalement levée et pour une fois, j'ai eu de la chance car monsieur ne travaillait pas. C'est bien la première fois que je voyais le saint-bernard aussi proche d'une autre personne que ceux qu'il côtoie tous les jours. Il ne l'a pas lâché d'une semelle, venant lui laver le visage dès qu'il le pouvait. Quand je le vois, il fait toujours froid et Wyatt met de la distance entre nous.

A chaque fois que je suis chez-lui, il prend son courage à deux mains et me hurle dessus. Il me dit de me barrer et d'arrêter de jouer avec lui. Je sais qu'il a mal et qu'il ne sait plus sur quel pied danser. Je voudrais tellement le prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien, sauf que je ne peux pas. Notre différence de milieu social est un grand frein pour notre début de relation ; et malgré que je ne le dis pas, on sait très bien tous les deux que c'est une grande partie à cause de ça. Je ne veux pas me faire voir avec un homme de rang inférieur et cela quoique j'en dise, je sais très bien que ça risque d'infecter mon travail. Il a eu du mal à me donner sa confiance, mais maintenant, elle commence à se briser.

Je sais très bien qu'il ne vit pas bien de mon comportement. J'ai beau me dire que je viens du même quartier et qu'au début que j'ai commencé, j'étais comme lui. Mais je n'arrive pas à faire abstraction. Mon cerveau reste focalisé sur cette découverte et de comment mon entourage va réagir. Au travail, je n'en parle pas. Ash a essayé, mais je l'ai méchamment envoyé boulé. J'ai fini par m'excuser en fin de journée et je lui dis que je ne voulais pas en parler. Je suis toujours en train de lui demander si un autre magazine est sorti et s' il vient me parler de moi. À chaque fois, mon secrétaire me rassure, il secoue sa tête négativement et me rassure en me disant qu'il me préviendrait si cela devait se faire. Je sais que je me voile la face, mais je ne peux m'en empêcher.

Maintenant, je suis dans ma chambre, dans le noir en train de déprimer. Ce matin, je me suis fait porter pâle et Ash l'a très bien compris. Il ne m'a pas posé de question, il m'a juste prévenu qu'il me reportait tous mes rendez-vous que j'avais pour les derniers jours de la semaine à la semaine prochaine, m'alourdissant celle d'après, me je m'en fous. Je suis sous ma couette, écoutant Matthew qui est dans le salon en train d'aider Sacha qui là exceptionnellement. Ma porte est fermée, je peux entendre le monstre pleurer derrière celle-ci. Je finis par me lever et lui ouvrir cette fichue porte. Il rentre tandis que je referme la battant en bois. Je le rejoins sur le lit et me cache sous la couverture. Je la remonte jusqu'en haut de la tête et je craque : je me mets à pleurer.

Je sanglote, et mes larmes coulent à flots sur mes joues. Mon nez se met vite à couler et je renifle sans arrêt. Je laisse ma colère et ma peine sortir. Je suis perdu dans ces méandres et mon cœur se serre. Ma respiration se fait laborieuse et forte. Ce sont les coups de langue du saint-bernard sur mon visage qui me font sursauter. Le monstre a réussi à passer en dessous de ma couette et il est allongé à mes côtés presque sur moi. Je passe mes bras autour du chien et vais blottir mon visage contre son pelage chaud. Je déverse tout ce que je peux, ayant marre de faire gaffe devant tout le monde. Ce sont des coups à la porte qui me réveillent, je ne m'étais pas rendu compté que je m'étais endormi. Sacha n'attend pas mon accord pour rentrer. Elle traverse ma grande chambre et va ouvrir les volets. Je grimace et ronchonne quand la lumière du jour éblouit mes yeux. Mon nez plein et bouché m'empêche de bien respirer. Mes anciennes larmes ont séché et laissent des sillons sur mes joues.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant