Chapitre 8

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Chapitre8 :

(Shawn )

En colère, voilà ce que je suis. Je suis chez moi toujours remonté contre ce foutu serveur qui s'est permis de faire plus que son métier lui permet. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on me pose cette question, mais elle m'énerve toujours autant. Ce n'est pas parce que je peux m'habiller chic, que je n'aime pas la simplicité. Les gens ne me connaissent pas, mais pourtant se permettent de me juger, est ce que moi, je le fais ? Je ne me suis pas permis de dire au serveur : pourquoi fais-tu ce métier ? Je parie que tu dois habiter dans un petit appartement merdique avec un loyer que tu dois payer bonbon. Je souffle essayant de détendre mes muscles qui sont tendus, mais je n'y arrive pas. Je fais des allers/retours dans mon grand salon, un verre d'alcool dans ma main. J'en bois une petite gorgée, grimaçant quand la brûlure de l'alcool coule dans ma gorge ainsi que mon œsophage. Ce n'est pas parce que je porte un costume classe que je l'ai toujours été. À une certaine époque, je ne pouvais pas me le permettre. Bien tout le contraire, j'ai dû économiser pour pouvoir m'acheter mon tout premières trois pièces. J'ai dû me battre pour en être là où j'en suis maintenant, j'ai dû monter les échelons petit à petit, me battant bec et ongles pour arriver au sommet.

Toujours remonté, je finis mon verre et dans un autre accès d'énervement, je le jette. Il atterrit contre le mur, se brisant en mille morceaux quand il va s'exploser au sol. Les deux rottweilers sursautent au bruit et partent de la pièce en couinant, passant par la trappe qui leur est réservé. Comme cela, ils peuvent rentrer et sortir à leur guise quand je ne suis pas là ou qu'il fasse mauvais. Je monte mes mains pour aller me tirer les cheveux, j'en prends deux grosses poignées et tire fort dessus. Je m'arrache un petit crie de douleur, mais ne lâche pas les deux touffes que je tiens. Je vois toujours rouge, j'arpente un peu plus vite le grand salon, pire qu'un animal qui est enfermé dans un gage trop petit pour lui. Les seuls bruits dans la pièce, ce sont me pas que font mes pieds toujours chaussés de mes Italiennes, de ma respiration rapide, de mes grognements ainsi que mes mots presque incompréhensibles, traitant tout bas le serveur de tous les noms. Je m'énerve pour rien, mais je n'y peux rien. Je ne devrais pas en venir là juste pour une phrase qu'un serveur m'a posé et qu'il ne devait pas être méchant dans le fond. Tout ce que j'ai envie de faire maintenant est de tout casser, c'est ce que je fais. Je marche à grand pas vers la cuisine, contourne l'îlot central et ouvre en grand les portes du placard et prends tout ce qui est à porter de main. Je prends assiettes et verres que je balance au sol. Ils font un bruit fracassant quand ils touchent le sol carrelé. Une fois fini dans les placards, je marche sur les débris, lance une chaise qui est sur mon passage. Je balance un coup dedans, la dégageant de mon passage et me redirige vers le salon. Je balance des bibelots qui étaient sur des étagères, par chance, certains ne se cassent pas et d'autres un peu moins. Je m'approche des vases que l'ont m'a offert et qui me sont cher à mes yeux. Je les prends en pleine main, les contemple un peu, regardant les dessins fait mains avec attention avant de faire pareil que les autres objets. Je n'ai pas de remords, je me défoule juste, j'en aurais demain, quand je serais plus calme. Les larmes que j'avais réussi à contenir jusque-là, débordent de mes yeux et se mettent à couler. J'ai la rage pour ça, je ne devrais pas être aussi pitoyable, surtout pour une phrase aussi minable que l'homme qui la sorti. N'en pouvant plus, mes larmes ne voulant pas cesser de couler, je me mets à hurler. Les hurlements viennent du plus profond de mon être. Ils viennent du fond de mes triples, remontant par mon cœur et finissant par la voix, sortant plus fort quand chaque seconde passent. Quand ma crise de nerf se finit, je suis épuisé, ma respiration est irrégulière, mon cœur bat à une allure phénoménale et mes cries laissent place à un mal de gorge qui me fait grimacer. D'un pas las, je vais prendre la bouteille d'alcool que j'ai épargné comme par miracle et vais me laisser tomber sur le tapis moelleux entre le grand espace de la table basse et le canapé. Je bois le reste de la bouteille avant de me laisser tomber en arrière complètement saoule. Avant de sombrer dans le noir, je sens les chiens venir se mettre à mes côtes, se blottissant contre mes jambes.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant