Chapitre 18

212 13 2
                                    

Attention scène de sexe non consentante

..................................................................................

Chapitre18 :

(Wyatt )

Cela fait déjà deux semaines que j'évite le plus possible mon patron. Je vais au travail, fais mon service, me change rapidement et repars dans le petit appartement que je paye. Bien évidemment, je croise mon patron, mais comme le peureux que je suis, je baisse la tête et détourne le regard. Je dois avouer qu'il me manque, et quand je repense à ma connerie, j'ai une envie de pleurer. Je sens bien son regard sur moi quand j'ai le dos tourné, mais jamais il a fait un geste ou dite une parole envers moi. Je n'y vois que de l'indifférence, comme si je n'étais pas ce jeune homme qu'il a aidé il y a quelques années. Je l'ai déçu, et même plus que ça, je crois. J'ai bientôt fini mon service, j'étais du matin et malheureusement, il fallait que le gérant soit là. J'ai été mal à l'aise pendant toutes les heures où je travaillais. Je suis même jusqu'à aller me terrer dans la cuisine pour ne pas le croiser. Je ne prends pas mes poses obligatoires, ayant peur qu'il me reproche que je feignasse de trop. Je débarrasse les assiettes d'une table, évitant à tout prix de ne pas relever la tête, car le boss est derrière le bar, servant la clientèle.

Il y a une semaine, une soirée mondaine est passé à la télé. Bien évidemment, comme il y avait le styliste reconnu et ami de le patron du bar, on a dû se manger le bal. Cela a durée plus d'une heure, retranscrivant chaque détail de ce qui se passer. Entre chaque table que je servais, car j'étais du soir ce vendredi-là et j'ai bien bavé devant de Shawn Taylor. Il est venu avec l'une de ces jolies voitures, sortant du côté conducteur, car MONSIEUR ne veut absolument pas de chauffeur personnel. J'en aurais presque bandé quand j'ai vu dans quelle tenue, il était si je ne savais pas qu'il allait débarquer à tout moment pour me tuer. Un très joli jean noir avec des chaussures italiennes cirées noir également, une chemise élégante blanche, un nœud papillon noir et une veste de costume sombre. L'ensemble bien taillé, qui lui va à ravir. Son ventre plat et ses épaules carrées épousent à la perfection le haut en entier. Sa barbe de trois jours très bien taillée et qui ne fait pas tâcher sur lui. Ces cheveux fraîchement lavés et coiffé dégagent son visage. Celui d'ailleurs qui est fermé, aucun sourire ne prend place sur ces lèvres qui sont tentatrices, ces sourcils froncés lui donnent un air plus vieux et plus aigre qu'il est déjà. Sa montre en or qu'il porte à son poignée et qu'il ne met qu'en rare occasion ainsi qu'une chevalière en or elle aussi. Beau, magnifique même !

Quand il a monté les marches avec un tapis rouge, il respire l'élégance. Il les monte une par une, droit et fier. Il se tourne vers les journalistes seulement à la dernière, se tournant complètement. Encore plus sublime quand il passe une main de ses cheveux. Tous les journalistes s'affolent, les flashes des appareils photo n'arrêtent pas ainsi que les questions. Après un petit sourire, que je dirais, charmeur, il continue sa marche pour rentrer à l'intérieur. Je n'ai ensuite rien pu voir de plus, devant continuer mon service. Avant que 14 heures sonnent, j'ai pu entre apercevoir le riche styliste à plusieurs reprises. Il a serré les dents quand il le voyait rire et parler avec d'autres personnes, souvent trop près pour lui. Ou encore avec un verre d'alcool, dansant avec d'autres personnes connus. Quand l'horloge sonne l'heure d'y aller, je dépose tout ce que j'avais dans la cuisine et me dirige rapidement vers les vestiaires. Je mets mes habits de serveur en boule dans mon casier et me change. Je prends la porte de derrière et prends la route pour rentrer chez moi. Dans un mouvement automatique, j'en sors mon paquet de cigarettes. J'en prends une entre mes lèvres puis l'allume. La première taffe que je prends, me revigore assez rapidement.

Aujourd'hui, j'ai de la chance, je ne crois personne dans le quartier. Quand j'arrive devant ma porte, je remarque assez vite qu'on m'a encore laissé des tags sur la porte d'entrée. Une grimace prend forme sur mon visage, me disant qu'ils n'innovent pas leurs insultes. Je sors mes clefs et ouvre mon appartement, rentre à l'intérieur et referme derrière moi. Je soupire, lasse de tout. Je fais le tour de l'appartement, recherchant des produits ménagers, pour tout effacer. Dans ma tête, je sais très bien que je n'ai rien dans les placards. Je me mords fortement la lèvre du bas, geignant doucement et me tirant les cheveux, m'arrachant quelques mèches au passage. Je réfléchis comment je vais faire : car je sais très bien que je vais devoir faire un choix. Soit j'achète des produits et une brosse pour enlever toutes les merdes qui sont sur le battant et me restreins entre nourritures et cigarettes. Enfin surtout sur les dernières. Depuis que je suis revenu, je fume un peu plus, le paquet de trente cigarettes me faisaient une semaine et demie, maintenant, il me fait à peine quatre jours.

Je prends deux billets que je cache dans mon armoire à moitié détruite entre deux pulls. Je respire bruyamment, me mords la paume de ma main gauche jusqu'à m'en faire saigner et recrache le morceau de peau que j'ai arraché. Je m'essuie sur le pull que je porte le sang qui dégouline et ne prends pas la peine de bander la plaie que j'ai faite. Je sors finalement de mon taudis, ferme la porte et descends dans le hall. Je mets ma manche devant mon nez quand l'odeur d'urine se fait sentir. Une envie de vomir me prend et les larmes me piquent quand l'odeur se fait plus forte. Je sors dehors et ferme les yeux. J'essaye de ne plus voir les murs tangués, noirs par la fumée de je ne sais quoi, des boites aux lettres qui ne ressemblent plus à cela ou alors plus de portes. L'odeur de pisse et de merde ainsi que de joint. Des mecs qui foutent la merde ou alors avec des meufs en train de baiser.

Je marche assez rapidement, arrivant au magasin le plus proche. Je rentre à l'intérieur, traverse tout le magasin pour aller au rayon produits ménagers. Je ne sais pas quoi prendre, je reste donc plusieurs longues minutes devant les produits. Je prends de l'ammoniaque, de la javel et du White Spirit. Je regarde ensuite ma morsure et me dirige vers le rayon des produits hygiéniques. Je prends de l'alcool, des bandages et des compresses. Je prie pour que j'ai assez, même si j'ai tout pris à prix réduit. Je passe en caisse, j'ai de la chance, il n'y a presque personne. Je prends un sac en plastique pas trop cher et le mets en premier. Je range tout dedans et grimace quand je vois le prix. La caissière souriante, me rend le peux de monnaie qui me reste, me souhaite une bonne après-midi avant de passer à la femme derrière moi. Je ne prends pas la peine de lui répondre et sors rapidement. Dehors, je me grille une clope et la fume, prenant de longues tafs. Je me remplis les poumons de nicotines et mes nerfs se calment instinctivement.

Je rentre dans mon petit appartement, ce taudis que je hais. Je bloque ma respiration quand je suis dans le hall et monte les escaliers par deux. Devant ma porte, je sors ma clef et rentre chez moi. Je dépose tout au sol, je sors tout ce qu'il faut pour me soigner puis va vers la salle de bain. J'imbibe une compresse d'alcool puis la mets franchement sur ma morsure. Je couine sous la douleur, mais la laisse quelques secondes, tapotant un peu dessus. Une fois bien nettoyer, j'en reprends une, puis enroule la bande autour. Je l'accroche comme je peux, grognant et insultant quand je dois m'y reprendre à plusieurs reprises. Une fois finis, je jette tout à la poubelle puis sors tous les produits que j'ai acheté. Je prends le White Spirit, lis la notice puis vais chercher un t-shirt déchiré que j'ai dans mon placard. Je suis en train de frotter comme un forcené la porte taguée quand mon téléphone sonne. Je me demande qui cela peut-être ? Je n'ai personne dans mon répertoire à part mon patron, mais il m'appelle que pour le travail. Je fronce mon sourcil, enlève la sueur qui coule de mon front et vais chercher l'engin de malheur qui n'arrête pas de faire du boucan.

un amour difficileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant