Chapitre 10

29 2 0
                                    

Je me levai dans une chaleur inhabituelle et étrangement relaxée, je me sentais comme sur un nuage. J'ouvris lentement les yeux, me rappelant que j'étais dans le lit de Cassandra. Je pouvais entendre l'eau couler dans la salle de bain, elle était probablement en train de se préparer pour la journée. Je roulais sur mon dos, et me levai progressivement, sortant de cette bulle confortable. C'était nouveau mais j'aimai cela, je voulais que ça dure à tout jamais.

Je m'étais toujours demandée quelles étaient les choses qui rapprochaient les gens entre eux. Était-ce le destin ou juste la vie ? Parce que de toutes les personnes que j'avais rencontrées, beaucoup n'avaient été que des mauvaises influences. Mais depuis mon arrivée ici, je commençai à changer d'avis sur les gens en général.

Je pensai que je ne voulais plus personne, pas d'amis, pas de petit copain, etcétéra, au plus profond de mon cœur. Mais les choses changent avec le temps et de nouvelles personnes amènent de nouveaux points de vue. Cassandra m'avait montré beaucoup d'amour, elle s'intéressait vraiment à moi et faisait de son mieux malgré mon caractère difficile. Juste pour cela, elle méritait tout le bonheur et l'amour du monde. Elle avait l'air vraiment sincère. Je commençai à la considérer comme une amie, m'ouvrant un peu à elle à petits pas. Et c'était une grande étape pour moi après toutes les amitiés par lesquelles j'étais passée. Je n'aurai jamais imaginé pouvoir réellement appeler quelqu'un mon ami, mais j'y étais, en train de me questionner sur une possible amitié.

Je ne voulais pas retourner dans le monde extérieur, sortir de cette chambre, me balader dans ces lieux... Il y avait une raison à cela, Rayan. Après ce que je lui avais dit hier, je voulais m'enterrer dans un trou et mourir. Les mots de Mathéo et sa réaction rejouaient dans ma tête et je réalisai que j'avais peut-être sous-estimé la dangerosité du garçon. J'allai possiblement me retrouver en face d'un vrai psychopathe et je ne savais pas trop comment réagir.



Je pris une inspiration profonde et m'assis à ma place. Il y avait quelques personnes déjà installées et elles discutaient entre elles alors que je me noyais dans mes pensées. J'essayai de garder la tête hors de l'eau, mais c'était comme si une main essayait de me noyer. Comment pourrais-je ne pas réagir comme cela après ce que j'avais dit ? Comment ne pas avoir ce sentiment d'avoir une menace constante pesant sur ma tête ? Il voulait probablement me décapiter et était prêt à m'assassiner. Et comme une idiote j'étais seule, enfin, il y avait des gens autour, mais personne qui pourrait m'aider si Rayan passait cette porte et décidait de démarrer les hostilités.

Et honnêtement, j'en n'avais pas grand-chose à faire, oui j'avais peur, mais pas de mourir, je redoutais la douleur. J'avais souvent pensé à la mort, de maintes et maintes façons, pour tellement de raisons différentes. Je m'étais résignée à la chose et cela ne me dérangeait plus. J'étais prête à mourir si la faucheuse venait me chercher aujourd'hui. Et je ne suis pas une experte, mais je suis presque sûre que ce n'est pas le signe d'une bonne santé mentale. Je ne pense pas que j'ai vraiment déjà eu ce genre d'équilibre, mais ma santé mentale s'était détériorée avec les années, et après ma redescente.

Les gens auraient tendance à penser qu'après avoir été sevrée des drogues et être passée par le manque, je me sentais automatiquement mieux et que j'allais devenir heureuse et pleine de vie. Ce n'est pas totalement vrai... Les choses ne sont pas si faciles, j'ai l'impression que les drogues m'avaient aidées un peu avec mon côté sombre. Pas sombre dans le mauvais sens, plus dans sa dimension triste. Ce côté de mon esprit est le pire, j'essaies de l'éviter autant que possible, mais je n'ai pas beaucoup de contrôle sur celui-ci. C'est dur de résister, ça me colle à la peau peu importe ce que je fais, surtout quand il n'y a pas d'avenir radieux auquel se raccrocher.

Saint GeorgesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant