(Image : Rayan)
Je décidais d'aller dans ma chambre pour récupérer un peu de sommeil avant les cours de l'après-midi. Je sentis quelqu'un m'attraper par le bras pour m'arrêter dans ma lancée. J'essayais de cacher la douleur, car c'était le mauvais bras. Heureusement qu'il refonctionnait depuis quelques heures. Je me retournais, agacée, et vis le visage de Rayan.
« Qu'est-ce que tu veux ? »
« Je te cherchais, je me faisais du souci parce que t'étais par retournée en classe », il répondit.
« J'ai séché, je suis une grande fille, je fais ce que je veux, et on n'est pas potes donc je ne comprends pas ton inquiétude »
« T'avais l'air malade, je pensais que t'avais besoin d'aide puisque t'as personne sur qui compter ici », il expliqua avec une voix étrangement douce.
J'étais coincée entre le mur et lui et la situation devenait inconfortable. J'essayais de me dégager, mais il se rapprocha davantage. Je ne tentais pas plus, consciente que même si je savais me défendre, il était sacrément grand et baraqué et qu'il fallait tenter la médiation.
« Laisses moi partir maintenant, t'as eu ta réponse », je l'interpellai avec une voix plus grave que d'habitude et assurée.
« Je suis surtout là parce que je peux t'aider à faire taire la douleur »
Son ton était si invitant que je faillis tomber dans le panneau, je savais pertinemment ce qu'il voulait dire par ça, ce n'était pas la première fois qu'on me proposait de la drogue.
« Va te faire foutre ! »
Il claqua sa langue contre son palet, secouant légèrement sa tête de gauche à droite. Il n'avait pas l'air de vouloir abandonner, mes yeux étaient fixés sur lui, baisser le regard voudrait dire céder à son désir de domination et ce n'était pas mon genre. Je tremblais légèrement à cause de la redescente et de la douleur qui l'accompagnait. Le sourire sur son visage n'était pas rassurant, je l'avais vu de nombreuses fois, Noah avait le même et il avait réussi à m'entraîner dans ses mauvaises habitudes. Mon cœur battait la chamade alors qu'il prit mon menton entre ses doigts, je secouais la tête pour le faire lâcher prise. « Oh non, tu ne m'auras pas comme ça. Une fois mais pas deux », pensais-je.
« Pose encore tes mains sur moi et tu pourras dire adieux à ton joli minois. Difficile de charmer les belles demoiselles avec un nez de travers », je le menaçai.
Il se mit à rire, mais je ne rigolais pas du tout. Je le frappai directement dans l'entrejambe avec mon genou, mon visage restant de marbre, alors qu'il se tordait de douleur.
« Je t'avais prévenu »
Je fermais la porte du dortoir en la claquant de toutes mes forces, enragée par cette interaction. Revoir quelqu'un qui me rappelait tellement Noah avait le don de jouer avec mes nerfs, parce que je savais combien ce genre d'hommes pouvaient être mauvais, mais aussi parce que je me connaissais, ce genre de danger m'attirait. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur que je remarquai que Mathéo et Cassandra étaient déjà là et me regardaient avec de grands yeux. Le fait que je tremblais de tout mon corps n'aidait pas du tout la situation.
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé Zoé ? »
La voix de Mathéo n'était pas sombre mais douce comme de la soie, je sentais qu'il essayait de prendre des pincettes. Je le regardai et tombai dans ses yeux inquiets.
"Rien de grave, No... non, Rayan, sacré énergumène celui-là », je répondis, encore secouée par la ressemblance.
« Qu'est-ce qu'il a essayé de te faire ? », continua Mathéo, rempli de haine désormais, regardant mon bras que je tenais à cause de la douleur.
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Saint Georges
Novela JuvenilAprès l'incarcération de son père et la mort de sa mère dans un accident de voiture, Zoé arrive à Saint Georges, un lycée pour les jeunes délinquants ou turbulents perdu en pleine campagne. Faisant face aux blessures de l'accident et aux séquelles d...