Chapitre 13

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J'avais eu énormément de mal à fermer les yeux cette nuit, le sommeil ne voulait pas m'accueillir, le retour de Noah me déstabilisait. Comment pouvait-il mettre les pieds ici à nouveau après tout ce qui s'était passé et après notre conversation ? Il n'y avait que lui pour faire ce genre de choses et c'était la raison pour laquelle il était une mauvaise influence, il ne savait pas s'arrêter. Durant toute la matinée, je cru avoir tout halluciné, il n'y avait aucune trace de lui dans la classe ou dans les couloirs. Je me doutais que Mathéo, Cass et Rayan avaient remarqué mon trouble, puisqu'ils étaient plus collants que d'habitude. Ils marchèrent à mes côtés jusqu'à la cantine pour le repas de midi.

On s'assit à la table et je commençai à me dire que j'avais perdu la boule. Je me relaxai un peu et mangeai mon repas en paix. En tout cas, jusqu'à ce que le moment que je redoutais le plus arrive, Noah apparu dans mon champ de vision et je me gelai sur place à nouveau. Il me lança son plus beau sourire, s'asseyant à une table pleine d'amis qu'il semblait déjà s'être faits. Comment était-il arrivé ici ? Il s'était fait choper pour la drogue qu'il vendait ? Mathéo me lança un regard étrange et regarda dans la direction de Noah, essayant de comprendre ce qui clochait.

« Tu le connais ? », il me demanda.

« Ouais, une vieille connaissance », je mentis.

« Tu devrais aller lui parler dans ce cas, ça fait toujours du bien de revoir des visages familiers », il m'encouragea.

Il pensait probablement que c'était une bonne personne de laquelle je m'étais éloignée avec le temps et voulait que je recolle les morceaux pour me donner un pied à terre. Il était si loin de la vérité, mais je n'avais pas la force de parler de tout cela pour le moment.

Je fis signe à Noah de me rejoindre à l'extérieur de la cantine et il me répondit par un signe de tête. Cela plût à Mathéo, il sourit quand il nous vit nous lever.

« Tu fais quoi ici putain ? », je chuchotais mais criais à la fois.

« Un pote m'a vendu pour se sortir de la merde, c'était ça ou un vrai procès. J'ai pas tenté ma chance, j'ai accepté le compromis direct », il répondit.

« Ne t'approche pas de moi ou des gens que je fréquente, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi »

« Je comprends ta colère vu tout ce que tu as perdu, mais je n'ai jamais voulu cela. Je croyais qu'on avait une relation plus forte que ce genre de choses, je pensais qu'on pouvait se pardonner »

« On s'est assez pardonnés, je t'ai déjà pardonné des milliers de fois, je n'ai plus la force de te donner sans recevoir. Désormais je veux juste que tu disparaisses de ma vie et ça aurait été bien plus simple si tu n'avais pas été envoyé ici. Mais il semblerait que tu me suives où que j'aille comme la peste »

« Je te promets que je vais me racheter, je m'en veux terriblement pour mes erreurs et les conséquences de celles-ci. Je suis une meilleure personne aujourd'hui »

« J'en doute très fortement après notre dernière conversation. Lâches l'affaire, vraiment »

« Tu sais très bien que je ne peux pas, on a vécu trop de choses ensemble, je peux pas juste faire comme si on était des inconnus, tu me manques »

« Tu ne m'a pas manqué une seconde depuis que je suis ici, tout ce que j'ai fait c'est te haïr. J'ai tout perdu en te suivant à travers toutes tes folies, t'es un chat noir et tu ne t'en rends même pas compte. Laisse-moi faire mon deuil de mon côté, trouves toi des amis et fous moi la paix »

Il semblait si triste, ses yeux brillant de cette lueur qui m'avait faite craquer de nombreuses fois auparavant, mais ce n'était plus le cas. Désormais je ne pouvais plus le voir en peinture, il ne faisait que me rappeler le décès de ma mère et tous les mauvais choix que j'avais faits dans ma vie. Il était la personnification de mes erreurs et j'avais du mal à le regarder en face pour cette raison précise.

Saint GeorgesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant