Chapitre 11

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Quand j'entrai dans la chambre, le groupe entier était là, discutant et rigolant. Je les ignorai et m'enfermai dans la salle de bain. J'avais besoin de temps seule avec moi-même, parce que si personne n'était de mon côté, je me devais de l'être. Je regardai mon visage dans le miroir, ne parvenant pas à reconnaître cette Zoé, je la connaissais, mais en même temps, elle semblait si loin, comme un fantôme. Il y avait eu des jours meilleurs, des sentiments positifs illuminant ce visage.

J'avais besoin d'avoir davantage confiance en moi. Si je voulais aller mieux je devais progresser, me pardonner. C'était étrange à dire et la plupart des gens ne comprendraient pas, mais c'était crucial. Malheureusement, même après avoir fait cela pendant un quart d'heure, rien ne changea. Je ne pouvais juste pas le faire, le masque était trop confortable, même devant mes propres yeux. Ça m'avait même rendue plus désespérée, envoyant les émotions dans ma direction comme un train à grande vitesse.

« Bien joué Zoé, putain d'idiote », je marmonnais à moi-même.

Je rinçais mon visage à l'eau froide, respirant doucement pour calmer mes nerfs. Quelqu'un toqua à la porte de la salle de bain et j'indiquais à la personne d'entrer. Je pensai que Cass aller rentrer, mais c'est Mathéo qui apparut et referma la porte derrière lui. Il avait cette expression sur le visage, je savais qu'il était inquiet, et cela me prit de court. Il n'était pas du genre à montrer ce genre d'émotions aux gens en dehors de son cercle proche.

« A chaque fois que t'as une visite tu disparais pour la journée », il déclara, appuyé contre la porte.

« Je déteste les visites », je répondis en essuyant mon visage avec une serviette, faisant semblant de ne pas être affectée.

« C'était qui cette fois ? »

« Mon tuteur, il est venu voir où j'en étais, si j'avais montré des progrès. On va dire qu'il était sans surprises, déçu... », je répondis avec un faux rire.

« Mais tu as progressé », rétorqua Mathéo, ses sourcils froncés par la confusion.

« Où ? Sérieusement, ne nous mentons pas à nous-mêmes »

« Tu as commencé à parler de tes sentiments, tu t'es battue contre l'addiction à la drogue et t'es devenue sobre, tu t'es éloignée de Rayan et tu as démarré une amitié avec Cass. C'est déjà pas mal nan ? », il détailla sincèrement.

Son ton était si sincère et réaliste, le mauvais garçon était bien loin actuellement. Je restai silencieuse pendant quelques secondes, parce que c'était la première fois depuis que j'étais ici qu'on me disait que j'avais montré un changement positif. Je n'avais pas réalisé combien de choses j'avais taclées et commencées.

« T'avais pas réalisé ? », il finit par demander, surpris devant mon expression, ses yeux grandissant sous le choc.

Je ne répondis toujours pas, je me sentais débile pour ne pas l'avoir remarqué.

« Zoé... Pourquoi t'es si silencieuse ? », il demanda doucement en s'approchant de moi.

« C'était juste compliqué aujourd'hui, la visite s'est pas bien passée »

« C'est-à-dire ? »

« Mon tuteur était énervé contre moi donc il n'a pas fait attention à ses mots, il a dit des choses qu'il n'aurait pas dus et ne s'est pas excusé. Il sait tout, il sait pourquoi j'agis comme cela. Pourquoi réagir comme un enfant ? »

« Peu importe ce qu'il a pu dire, ne le crois pas. Quand les gens sont énervés, ils disent des choses qu'ils ne pensent pas, ces mots sont vides », déclara Mathéo, à côté de moi.

Saint GeorgesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant