Chapitre 22

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Mon stock commençait à s'amenuir et j'avais besoin de trouver Noah pour un réapprovisionnement. Mais avec l'enquête de Rayan, je me devais d'être discrète, c'est pourquoi je l'attendrai devant sa classe au lieu de l'attraper dans la cantine.

« Zoé ? », il semblait surpris de me voir ici.

« J'ai besoin d'un nouveau stock »

« Ok, viens, on va pas faire ça au milieu du couloir »

On s'éloigna de la foule et il sortit les sachets de son sac, me les donnant sans rechigner alors qu'on ne s'était pas parlés depuis un moment.

« J'ai entendu dire que t'avais recontacté ton père. Tout va bien ? », il me demanda d'un ton inquiet.

« Quoi ? Comment t'es au courant ? »

Je n'en avais parlé à personne d'autre que Mathéo.

« J'ai fait ami-ami avec les secrétaires pour qu'elles ne vérifient jamais mes colis. Elles m'ont dit que t'étais passée chercher son numéro, elles savent qu'on est amis », il expliqua.

Noah n'était pas la personne la plus intelligente que je connaisse, mais pour ce qu'il s'agissait du trafic de stupéfiants il avait au moins les bases.

« Qu'est-ce qu'il a dit ? »

« Ce que tu m'avais dit. Il ne m'en veut pas »

« Alors pourquoi tu viens rechercher ta dose Zoé ? »

« Parce que grâce à toi j'ai un bras en charpie », je mentis à moitié, mon ton froid et tranchant.

« Ok ok », il répondit en essayant d'apaiser la situation. « J'ai vu que tu t'étais réconciliée avec tes amis »

« Et ? »

« Nan rien »

« Je te l'ai dit depuis le début Noah, je te contact seulement pour la drogue, y'avait aucune ambiguïté depuis le début. En plus, avec l'enquête de Rayan il vaut mieux qu'on ne nous voit pas ensemble si tu ne veux pas te faire choper »

« Je sais, je sais »

« Faut que j'y aille, bonne journée »

« Bonne journée... »



Alors que je retournais au dortoir, j'entendis quelqu'un m'appeler et des pas pressants allant dans ma direction. Je me retournais pour voir Timothée s'arrêter devant moi.

« Zoé ! », il lança.

« Oui Tim ? »

« Je voulais discuter un peu avec toi »

« Vas-y, je retournais aux dortoirs de toute façon, on peut parler sur la route »

Il hocha la tête affirmativement et se mis à marcher à mes côtés. Il faisait ma taille et ses cheveux étaient blonds et bouclés, il avait l'air bien plus jeune que son âge. Il était difficile de croire qu'un garçon comme lui pouvait trainer la chaine et le boulet de l'addiction derrière lui. Il avait ce visage bienveillant, de grands yeux marrons, presque noirs, qui brillaient sous les néons.

« Je voulais te parler de la drogue... Je sais que c'est difficile pour toi ces temps-ci concernant ce sujet, je sais que tu as replongé... Et je voulais te dire... c'est pas grave. L'addiction c'est ça, de la sobriété et des rechutes jusqu'au jour où la sobriété prendra toute la place », il commença et je pouvais sentir la passion dans son discours. « C'est pas parce que tu rechutes que tu ne t'en sortiras jamais, faut vraiment pas que tu te décourages. Et si parfois tu veux parler de tes combats actuels avec la drogue, je suis là comme tu l'as été pour moi. Je ne jugerais pas »

Saint GeorgesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant