Cette fois, c'est Astou

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— J'hésite entre ouvrir la porte et retrouver mon lit. Mais elle insiste. Elle continue à pester. Elle me montre un désir ardent d'entrer. Je tente une dernière fois de la raisonner. Il fait tard Nabou. C'est dangereux. Que veux-tu ?
— Ouvre cette putain de porte, bon sang. Elle n'a pas, décidément, froid aux yeux cette petite. Je ne sais pas si c'est une bonne chose d'ouvrir la porte. En tout cas, je n'ai aucune autre idée. Je finis par lui ouvrir la porte.
C'est Nabou qui referme d'ailleurs la porte. Elle était à deux doigts de casser la serrure. Je ne peux rien dire franchement. Je ne suis qu'un simple boy et les ordres des patrons sont à exécuter. Elle s'approche de moi. Elle me rejoint dans mon lit. Non, dans ce lit qui appartient à sa famille, qui lui appartient. Je la laisse faire. Je prends mon pantalon pour me rhabiller. Elle me donne l'impression d'être fâchée. Je laisse tomber. J'enfile uniquement mon sous-vêtement.
— Pourquoi, as-tu pris tout ce temps pour m'ouvrir ?
— Je suis désolé. Je ne sais même pas pourquoi. Mais il se fait très tard, tu devais être dans ta chambre.
Je suis dans une situation critique. D'une part, j'ai envie de discuter avec elle. D'autre part, je veux qu'elle sorte de ma chambre. Toutefois, je ne suis qu'un bon à rien, je suis là pour exécuter les ordres de mes patrons, de ma patronne Nabou.
Nabou se lève. Elle fait des va-et-vient dans la chambre. Elle ne porte qu'une petite et courte jupe. Ce qu'elle porte d'en haut ressemble à un soutien-gorge. Comme suis-je fou. C'est juste un petit vêtement très sexy. Je regarde Nabou faire ses manœuvres. Je comprends bien son jeu. Elle veut me faire tressaillir. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je meurs d'envie de me lever et de la placarder au mur pour lui montrer qui suis-je vraiment et ce dont je suis capable. Je sais que c'est une mauvaise chose mais que puis-je faire face aux tressautements qui envahissent mon entre-jambe. Je ressens des sensations fortes. Je pense à une maxime wolof qui dit que « góor góor la ». Encore une fois, je dois rester muet et ne rien faire car je suis un subalterne. À la moindre erreur, Tata Chimène va me renvoyer. J'espère juste que Nabou va arrêter ses manigances et sortir pour de bon. Je suis entre le marteau et l'enclume. Combien les filles sont puissantes. Elles sont comme des singes, quand elles veulent cueillir des mangues haut dans le manguier, ce ne sont pas des hommes comme moi qui peuvent changer la donne. La saloperie, elles savent bien la jouer. Je m'excuse toutes les femmes ne sont pas comme Nabou mais toutes sont capables d'être comme elle. Qu'attend-elle pour sortir ? Je veux aller dans la salle de bain mais je ne peux pas. Sitôt que je me me lève, sitôt elle verra mon caleçon et « mon homonyme », « le petit Boulaye », qui a déjà pris forme, il est comme un militaire en pleine conquête dans le Darfour et qui n'attend que l'ordre du capitaine pour attaquer. Cette petite chose qu'enveloppe mon caleçon veut m'humilier mais elle n'a qu'à se calmer.
— La prochaine fois, ne tarde pas à ouvrir. Bonne nuit et s'il te plaît, donne à ce que cache ton caleçon sa chance. Ne sois pas méchant avec ta bite. Je suis certaine qu'elle n'est pas encore au repos. Malheureusement pour elle, la viande s'est refroidie. Une prochaine fois peut-être. Bonne nuit mon chéri.
Elle est une vermine cette fille. Comment elle a compris ce que je ressens ? Elle a raison, je suis très stupide. Pourquoi, je n'ai pas réagi à chaud avant que la viande ne se refroidisse. Malheur à moi.

Je prends trente minutes avant de dormir. Je prends ma main que je masse toujours sur cette petite chose. Je vais sur Google et je regarde une vidéo pornographique. C'est bien d'éjaculer pour un homme. Quand ce liquide sort, les lois physiques et naturelles perdent leur sens, l'homme devient comme un mouton qu'on immole. Je ne suis pas le seul à avoir regardé une vidéo porno. D'ailleurs, où apprend-on à faire l'amour ? À l'école ? Au marché ? On l'apprend par l'entremise des vidéos pornographiques. Sauf que moi, on m'a mis sur un plateau d'argent de la viande chaude et je n'ai pas voulu manger. C'est du gaspillage. Nabou a gagné la guerre. Peut-être que  la bataille comporte d'autres guerres. Je l'espère bien.

Ce matin, à l'heure du petit-déjeuner, j'ai toutes les peines du monde pour regarder la mine de Nabou. Quand mon regard a croisé celui de Nabou, j'ai cru voir Satan. Comme je suis un menteur. Je n'ose pas rencontrer un jour Satan. Les autres qui sont assis sur la table à manger ne comprennent rien. Deux personnes connaissent ce que tracassent les mystères de la nuit mais seulement deux personnes. Nabou se moque de moi à sa manière. Sa maman pense que ce sont juste des blagues. Elle n'a rien compris. Toute la journée, j'ai prié pour que la nuit venue le même scénario se présente. Nabou s'est très tôt endormie. Elle a des maux de ventre. C'est ce que m'a dit sa jumelle. Assurément, elle est en période de menstruation. « Bilahi man ma degër fitt ». Cette fille est composée de sacrilèges et de sortilèges.

REVANCHEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant