Les membres de la famille sont tous là. La psychose est générale. Chacun perd la parole. La teneur et la contenance de cette découverte macabre rendent aphone tout un chacun. Je me trouve dans la même situation que les autres. Je me demande qui peut bien faire une absurdité de cette sorte. La source du suicide me vient inévitablement à l'esprit. J'oublie cette possibilité car ce couteau qui reste cloué dans le ventre d'Astou ne peut pas justifier un quelconque suicide. Tonton Birima appelle la gendarmerie. Les limiers arrivent et sont suivis par les pompiers. La maison devient le point de ralliement de tout le quartier. Les voisins prennent congé de Morphée. Ils arrivent comme des oiseaux sentant le crépuscule venir. Le lieutenant nous ordonne de sortir. Un de ses éléments delimite la scène de crime. La scène de crime ou scène d'infraction selon la dénomination de la Gendarmerie Nationale s'il ne s'agit pas d'un crime au sens strict, comprend à la fois les lieux où s'est produit un crime, un délit ou un accident d'origine éventuellement criminelle, mais aussi l'état de ces lieux. Le mot crime est pris au sens anglophone, lui-même fidèle au sens latin crimen (« chef d'accusation »). En anglais, l'expression crime scene peut concerner aussi bien le lieu d'un crime que d'un délit, d'un accident exigeant des investigations, d'une explosion ou d'un incendie d'origine douteuse. En français soutenu, on recourt parfois à l'expression « théâtre d'un crime » ou « lieu d'un crime ». La « scène » en question comprend donc l'ensemble des différents lieux où se sont produits un ou des événements donnant lieu à l'intervention de la police technique et scientifique ou celle d'un expert en criminalistique, leur état au moment de l'intervention et tout élément physique présent sur ces lieux : butin, preuves, indices, traces. Je sais que parmi vous, il y a certains qui ne comprennent pas cette expression. Lire les romans policiers et suivre les documentaires m'ont permis de connaître ce que cela veut dire. J'essaie de calmer Nabou qui est dans tous ses états. Tata Chimène a les yeux rouges. Elle doit ressentir une douleur inqualifiable. Elle repense sûrement au jour où elle a donné naissance à Astou. J'ai fait une erreur. Je dois dire qu'elle pense au jour où elle a mis bas Astou. Certes ce sont les animaux qui mettent bas, mais sont-ils loin des bêtes de la brousse. Je ne peux pas affirmer le contraire. Tonton Birima et Yamar n'exposent pas ouvertement leur malheur. Ils gardent leur courage montrant qu'ils sont des hommes. Je n'aime pas cette qualification insensée des sentiments. Les ressentiments émotionnels, encore une fois, ne connaissent pas le sexe de la personne.
— À qui appartient cette montre ?
La voix du lieutenant tintinnabule dans la maison. Cette question retentit dans ma tête. Je vois cette montre, elle ressemble beaucoup à la mienne. Je regarde mon avant bras et je n'y trouve pas ma montre. Je pense l'avoir oubliée, tout à l'heure, dans la chambre d'Astou. Je me mène en direction du lieutenant. Des palpitations cardiaques frappent tout mon corps. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'un malheur est sur le point d'arriver.
— Elle m'appartient. Je suis le propriétaire de cette montre.
Je réponds au lieutenant et je lui dis que cette montre m'appartient. Il appelle un de ses éléments. Il veut m'apeurer, j'ai le sentiment qu'il veut m'apeurer.
— Vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre d'Astou ? Passe-lui les menottes.
Ce scénario, je ne l'ai jamais vu venir. Je mets mes mains derrière. Ce petit gendarme de merde me met les menottes. Tout cela se passe devant les membres de la famille et les voisins du quartier. Je ne vois personne m'aider. J'avance, commandé, par les gendarmes. Je regarde Tata Chimène qui me dit.
— Comment as-tu pu faire ça ? Criminel que tu es.
Je hoche la tête et fuis ses remontrances. Je regarde Nabou. Celle-ci me menace d'un ton virulent.
— Tu vas me le payer cette mort. L'âme de ma jumelle ne reposera en paix tant que tu n'auras pas payé. Criminel sans âme. T'es une pourriture.
Heureusement que les gendarmes sont là, sinon je n'allais pas sortir de cette maison vivant. Je regrette ce que j'ai fait. Ces personnes qui me regardent avec leurs gros yeux n'ont pas pitié de moi. Il est un criminel chantent tous en cœur.
VOUS LISEZ
REVANCHE
Mystery / Thriller« Il n'y a que moi qui connais ce que j'ai vu et ce pourquoi je suis comme ça. Je veux que tout le monde paie. Je veux ma revanche » dit Boulaye. Si vous voulez voyager avec un récit d'une exemplarité sans doute, lisez l'histoire de Boulaye.