REVANCHE

Je t'aime maman

— Ah ça me fait vraiment plaisir. Tu ne sais même pas combien tu as manqué à toute la famille.
Je te conseille de profiter de tes derniers instants sur terre. Tu ne mérites pas de vivre. Tu as construit ton empire financier autour du mensonge,  de la traîtrise, de la haine, de la violence. Aujourd'hui, tu vas regretter d'avoir été si barbare avec ma mère.
— Je t'assure que la famille me manquait. Et Nabou ? Elle va bien j'espère ?
Ma question est très pointue on dirait. Tata Chimène se tait comme si Nabou n'est plus. Je ne veux pas qu'elle lui arrive du mal. Elle a été manipulée, mentie et violentée pendant tout ce temps. Elle mérite de goûter aux délices de la vie. Quelles délices ? J'ai oublié qu'elle attend un bébé de Tonton Birima. Heureusement qu'il n'est pas son père biologique.
— Je sais que tu connais la vérité à propos de son enfant.
Tata Chimène est-elle au courant que je ne suis pas le père de cet enfant ?
— Quelle vérité tata ? Je ne suis au courant de rien.
— Elle n'attendait pas ton enfant mais celui de Tonton Birima.
— Quoi ? Je ne te suis pas maman ?
Plus que te suivre, je me moque de ta douleur. Tu as pensé que tu étais le centre d'impulsion du monde. Tu te crois plus dupe et rusée que les autres ; tu te trompes malheureusement car des personnes sans cœur comme toi on en compte beaucoup.
— Après la mort de Yamar, elle a avalé une quantité importante de comprimés. Elle s'est suicidée. Nabou est morte par overdose de médicaments. Elle m'a laissée une lettre sur laquelle elle me raconte toute l'histoire.
— Je suis vraiment désolé maman. Tu ne mérites pas une humiliation de cette sorte. Pourquoi Tonton Birima a pu faire une telle bestialité à sa propre fille, à son sang.
Sérieusement, je sais jouer avec une comédienne comme Tata Chimène. Je ne laisse rien apparaître. Mes joues se gonflent en un claquement de doigts. Mes yeux deviennent rouges comme si je déverse toutes mes larmes. Je suis un manipulateur comme elle. Je suis un imbécile comme Tata Chimène.
— Mon fils, il y a beaucoup de choses que les jeunes ne peuvent pas comprendre. Parfois, nous commettons des erreurs et nous sommes obligés en ce moment de vivre avec nos mauvais actes. Il y a beaucoup de choses qui ont devancé mes enfants. Mon mariage avec Tonton Birima n'a pas toujours été rose. Mais c'est de l'histoire ancienne, son âme doit se libérer de ses péchés, qu'elle repose en paix.
Kon mou yomb deug ! Son âme va reposer en enfer. On a une autre vie qui nous attend en enfer. On va tous y aller. Tu vas être la prochaine visiteuse.
— C'est vrai maman. En tout cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. Ton protecteur est de retour et il va te protéger contre l'adversité.

J'entre dans la maison. J'y passe deux jours. Chaque nouvelle heure, je perds mes nerfs et je désire tuer Tata Chimène. Je veux la plus pénible mort pour elle. Je prends un couteau et je prends la direction de sa chambre. Je n'arrive pas à continuer mon chemin. Je fais bouillir de l'eau pour l'ébouillanter mais je n'y arrive pas. Je ponds pas mal d'idées toutes saugrenues pour que cette cougar paie ses actes déloyaux mais je n'arrive pas à réussir. Je suis sur le point de dormir et elle m'appelle dans sa chambre. Je sais que vous résumerez mon histoire avec les mots suivants : porte, chambre, appeler, mensonge. Je suis très pris par la solennité de cet appel que je n'ai pas le temps de vous donner tous les mots. J'entre dans sa chambre. Je suis certain que tous ceux qui sont là depuis le début de mon racontar savent comment m'a accueilli Tata Chimène. Ils peuvent me dire sans que je m'y attelle l'habillement de Tata Chimène. Comme d'habitude, elle osé porté un accoutrement laissant apparaître ses vieilles rondeurs. Ne riez pas mais Tata Chimène ressemble aux actrices pornographiques des années trente. Elle me fout la haine  cette femme.
— Waouh ! Tu es ravissante Tata Chimène.
— Tout ça c'est pour toi. Je n'ai jamais oublié la dernière fois. Je veux revivre ce moment d'extase avec toi. Rien ne constitue de barrière aujourd'hui. Je suis une veuve, je n'ai de compte à rendre à personne.
— Il y a une idée qui me vient à l'esprit Tata Chimène ?
— Laquelle, je suis toute ouïe. Dis-moi juste ce que as en tête. Je suis tout à toi. Je te le répète.
— Je veux attacher tes mains à l'aide d'une corde. Je veux que tu sois bien ligotée comme ça tu n'oublieras jamais cette nuit. Je veux qu'on fasse toutes les conneries qui existent sur cette terre.
— J'ai une idée plus croustillante Boulaye. Attends je reviens.
Elle sort et revient avec des menottes.
— Tiens, tu peux me menotter. La clé est à toi ; tu peux m'enchaîner et me faire ce que tu veux. Je suis là pour combler tous tes désirs.