— Je ne vais pas être comme toi pour te rappeler tout ce que tu as fait de mal dans cette vie. Je vais te laisser vivre dans la catastrophe jusqu'au jour où tu sauras que la cupidité n'aboutira qu'à la déchéance morale. Ne t'arrêtes pas ; continues d'être une personne aigrie sans scrupule ; ton combat ne te mènera à rien ; je t'ai trompé une seule fois, chose dont je ne suis pas fière ; malheureusement ton esprit revanchard et chevaleresque t'a conduit dans des fleuves saugrenus ; tu portes un fardeau lourd celui de la honte ; ton enfant Yamar est comme toi ; il a aussi couché avec ta gouvernante.
— Je m'en fiche de tes sottises. Je t'ai prévenue et tu as voulu me faire mal. Pourquoi ? Uniquement parce que je t'ai dit la vérité. Je ne t'ai jamais aimée. Ce mariage ne devrait pas nous lier. Mais c'est toi qui as voulu que les choses dégénèrent. On a commis une erreur avec la naissance de Yamar. On pouvait l'accepter et ne pas forcer le destin. On ne s'est marié pas en étant amoureux. On s'est marié car chacun nourrissait envers l'autre un sentiment de dégoût et de mépris. Oui je te le dis une énième fois, la plus grande erreur de ma vie c'est de t'avoir rencontrée sur mon chemin. Tu connais, je connais. Tu connais la seule femme que j'ai réellement aimée. Tu connais ce que tu m'as poussé à lui faire. La malédiction qui a hanté notre vie est la conséquence de ce mariage. Tu ne connais même pas avec qui t'as affaire. Rien ne m'a surpris dans ce mariage et rien ne m'y surprendra.
— La fautive c'est moi ? Tu te trompes lourdement et oui lourdement je te dis mon cher époux. Je n'ai rien fait à part protéger ce qui m'appartient. C'est toi qui as amené cette prostituée dans ma maison. Tu me l'as présentée comme une femme qui cherchait du travail et qui était dans une précarité sans mesure. Tu as tout fait pour que je la prenne dans ma maison et qu'elle y travaille comme gouvernante. Chose promise chose faite. J'ai pris cette femme dans ma maison, je l'ai aidée, nourrie, payée jusqu'au jour où j'ai appris qu'elle attendait un enfant de toi. Tu pensais vraiment que j'allais accepter qu'un bâtard naisse dans ma maison. Tu es cynique, tu es l'homme le plus bête et sauvage du monde. Eh oui, tu as enceinté ta propre sœur, tu m'as cachée que tu en avais, tu ne m'as jamais avouée que tu avais une petite sœur. Ça ne s'arrête pas là mon cher, tout à l'heure tu m'as dit que tu ne m'as jamais aimée, que ton seul et véritable amour était cette femme. Malheur à toi, malheur au frère qui considère sa petite sœur comme son seul amour. Je ne peux même pas te décrire Birima. Tu te décrédibilises de jour en jour.
— C'est parce que tu ne connais rien de l'amour. Personne ne t'a aimée dans la vie. C'est pourquoi tu ne comprends pas ce que signifie l'amour. Cette femme est ma petite sœur, je l'accepte. Je suis tombé amoureux de ma petite sœur, je l'accepte. J'ai nourri une relation incestueuse avec ma propre sœur, je suis d'accord. Mais comme toujours, il y a une part de vérité dont je garde pour moi afin de l'utiliser contre des prédateurs comme toi. Tu peux me qualifier de prédateur sexuel, je n'y trouve aucun mal. Je suis sorti trois ans avec cette femme, trois ans durant lesquels j'ai été bercé dans le bonheur, la gaieté, la confiance, le respect, la tendresse, mais surtout dans l'amour. Cette femme a toujours été là pour moi. Quand je suis sorti de l'orphelinat où j'ai passé toute mon enfance, c'est elle qui a été la première à me trouver dans la rue pour m'aider. Pourtant, elle n'avait que quinze ans. C'est le jour de mon vingt-deuxième anniversaire que j'ai su que sa mère avait osé tromper mon père, elle a conduit mon géniteur à la démence, elle a causé sa mort, elle a confisqué tout mon héritage, elle m'a fait interner dans un orphelinat. Je ne vais pas te dire comment j'ai su la vérité car ça importe peu. Sa mère, mégère qu'elle est, avait quitté le Sénégal pour convoler de nouvelles noces avec un homme d'affaires sénégalais vivant en France. Elle a laissé cette femme avec une de ses cousines. Eh oui, j'ai voulu prendre ma revanche, chose qui était facile car je sortais déjà avec cette femme, ma petite sœur de même mère. Une haine me décimait, un amour me torpillait. T'es venue toi aussi après me dire qu'on attendait un enfant. C'était juste un moment de flirt et tu m'as fait part de ta grossesse. Je t'ai demandé d'avorter, tu as refusé. Je t'ai demandé d'accepter cet enfant, Yamar, mais de ne pas me marier avec toi. Contre vents et marées, tu m'avais dit que j'avais deux options ; me marier avec toi ou bien tu m'accuserais de viol. J'ai accepté de me marier avec toi et jusqu'à aujourd'hui le doute persiste quant à ma paternité concernant Yamar. Il y a des choses que tu connais, d'autres que tu ignores ; il y a des choses que connais et d'autres que j'ignore. La mère de cette femme s'appelle Philomène ; elle a causé tout cela car c'est elle qui a réveillé la solitude et le silence qui sommeillaient en moi.
— Tu ne te justifies pas Birima, tu essaies de soupeser ta colère, tu essaies de te victimiser. Ta vengance a touché tout le monde, des innocents en ont péri, tu as transformé ta vie en chaudière à gaz, il n'y a qu'une évaporation de fumée. Tu pouvais tout régler si t'avais accepté le destin en considérant Mélanie Chimène comme ta propre sœur, en oubliant ton amour pour elle, en acceptant ce que cette Philomène a eu à te faire. La vengance n'est pas la meilleure des conseillères. Elle obscurcit tout et embrume le cœur. Tu as perdu tout, tu ne seras jamais joyeux. De même, je ne connaîtrais jamais la joie. Pour Yamar, tu peux tout faire, un test ADN si tu veux, mais il est ton fils. Mélanie Chimène, ta propre sœur, ton amante, ta gouvernante, a quitté cette maison à cause de moi. J'ai payé des gaillards pour qu'ils la tabassent. Je lui ai dit qu'elle est la plus mauvaise personne du monde, elle qui a été enceintée par son propre frère. Aujourd'hui, on ne sait pas ce qu'ils sont devenus elle et son enfant. J'espère juste qu'ils croupissent en enfer.
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REVANCHE
Mystery / Thriller« Il n'y a que moi qui connais ce que j'ai vu et ce pourquoi je suis comme ça. Je veux que tout le monde paie. Je veux ma revanche » dit Boulaye. Si vous voulez voyager avec un récit d'une exemplarité sans doute, lisez l'histoire de Boulaye.