Chapitre 22

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La rédaction du texte fut relativement longue entre les nombreuses reformulations, le temps que Lucie et Kilari pouvaient accorder à cela entre leurs deux boulots respectifs, ce n'est que deux mois après leur première rencontre à ce sujet qu'elles trouvèrent enfin le résultat satisfaisant.

Le mois de Septembre était déjà bien installé. Kilari avait repris contact doucement avec ses anciens amis, et si au début ce fut un peu dur, notamment pour Fubuki qui avec le temps avait fini par découvrir presque une soeur en la jeune femme. Et aussi rancunière que soit la brune, elle avait fini par accepter de parler à nouveau avec Kilari, et l'avis de Seiji avait un peu aidé. De toute façon, même si elle n'allait certainement pas l'avouer, leur complicité lui manquait, la jeune femme lui manquait. 

Mi-août, Lucie et Kilari s'étaient arrangées pour avoir une conversation téléphonique avec Hiroto, Seiji et Fubuki, qui avaient du mal à se déplacer jusqu'à la France entre tous leurs rendez-vous professionnels, et le trajet France-Japon était trop long pour ne faire le déplacement que pour une journée. Finalement, tout était réglé, de leur côté, Kilari avait trouvé un vol qui était prévu pour le lendemain, le texte était prêt et n'attendait plus qu'à être posté, ses amis l'attendrait quand elle reviendrait. Avec leur influence, leur réputation n'était plus à faire, surtout quand ils s'étaient plus ou moins tenu à carreau pendant de longues années et qu'ils n'avaient plus besoin de la renommée de leur agence pour travailler puisque leur seul nom attirait le monde. Ce n'était pas quelque chose d'aisé dans ce milieu, mais apparemment, leur détermination a fini par payer. Ils n'avaient donc pas peur de contraindre leurs supérieurs à les écouter. Les trois artistes étaient donc prêts à partager le message de Kilari à l'instant où il serait en ligne, à l'accompagner dans tout ce qu'elle avait décidé d'entreprendre, à afficher leur soutien que ce soit face à leurs agences ou encore aux journalistes, la seule chose qu'ils souhaitaient était de soutenir leur amie. 

Alors quand à dix heures ce matin-là, après avoir mis le texte en page, l'avoir séparé sur plusieurs fonds noirs, avoir préparé les publications sur tous ses comptes sur les réseaux, elle appuya sur envoyer, à peine quelques secondes plus tard, la publication était repartagée par ses trois amis, sans compter le nombre de like qui augmentait. 

Elle avait oublié de désactiver les commentaires, alors elle se contenta de couper à nouveau les notifications sur tous ses réseaux. Depuis quelques années, elle n'avait plus eu besoin de le faire pour la simple raison qu'elle n'était plus active sur ses comptes. Elle les avait même désactivés. Elle ne les avait remis que la veille. 

Elle posa son téléphone face contre la table et se tourna vers Lucie.

- Bon ! Maintenant que ça, c'est fait, tu veux boire un truc ? Enfin, tu veux un autre café ? 
- Merci, mais c'est bon. Un seul m'a suffit, lui sourit-elle. 

Une ombre passa sur son visage, lui faisant perdre un peu son sourire alors que son regard était toujours dirigé vers la silhouette de Kilari qui retournait dans la cuisine. Elle ne regretterait jamais cette superbe rencontre. Elle avait un peu peur de l'avenir, ç'avait toujours été le cas. Mais aux côtés de ses proches l'avenir était moins effrayant. Et le fait de penser au fait que leurs chemins semblaient prêts à se séparer, elle eu un pincement au coeur. Mais elle était contente pour son amie. Elle ne voulait juste pas penser à son départ le lendemain et au fait qu'elle pouvait potentiellement ne jamais la revoir. 

En pensant à cela, elle se demanda alors si c'était ça qu'avaient ressenti tous les gens qu'elle avait laissé là-bas en découvrant sa disparition. Elle se sentit alors au moins chanceuse d'avoir l'occasion de lui dire au revoir. Mais elle ne voulait plus y penser, elle savait qu'elle laisserait s'échapper des larmes sinon. 

- Tout va bien ? l'interrogea Kilari en revenant à côté d'elle, toujours aussi tendue, avec une tasse de thé entre les mains. 
- Tout va bien. Je pensais juste à... Au fait que j'étais contente de te rencontrer, lui sourit-elle faiblement. 

Se doutant des soudaines interrogations qui semblaient prendre son amie, la jeune femme se tourne complètement vers elle après avoir posé sa tasse sur la petite table devant son canapé. 

- Tu sais que nous nous reverrons ? Je ne pars pas définitivement demain. C'est ici qu'est ma vie maintenant. J'ai un travail, un chez moi, des amis...
- Oui, mais là-bas tu as la même chose, sans oublier ton petit-ami et ta famille, lui rappela Lucie en tentant de ravaler les larmes qui lui montaient aux yeux. Parce que même avec le temps qui passe et les années qui nous font grandir, les aurevoirs sont toujours aussi compliqués à digérer. 
- Certes. Mais j'ai été claire avec Hiroto et avec tout le monde. Je rentre afin de m'occuper des derniers problèmes que je devais gérer. Après ça, je rentre ici. Ce sera peut-être dur de ne pas voir Hiroto, et même Seiji, Fubuki, ma famille tous les jours, mais regarde, Subaru est aux Etats-Unis, ma mère... Je crois aussi ? Et même si c'est vrai que mon père est au Japon, j'ai plus ou moins toujours eu l'habitude de vivre à distance des gens que j'aime. J'ai connu ma mère très tard, mon frère a vite quitté la maison, quand Hiroto et Seiji sont partis aux Etats-Unis aussi... Nos métiers nous ont appris cette vie-là. Un jour, peut-être que je rentrerai au Japon. Ou que j'irai faire le tour du monde. Personne ne le sait. Un jour, Hiroto me rejoindra peut-être ici pour que nous nous installions ici, on ne le saura pas avant que ce soit fait. Alors ne t'inquiète pas, je serai bientôt de retour, lui sourit tendrement Kilari avant de lui tendre ses bras pour qu'elle puisse l'enlacer. 

Les deux jeunes femmes laissèrent tomber quelques larmes en cette matinée. Mais tout s'est accéléré après cela. 

La machine était en marche. L'ancienne artiste se remercia d'avoir pensé à ne donner son numéro qu'à peu de monde. Ainsi son téléphone ne sonna pas. Sauf le fix. Parce que son frère s'inquiétait. Et qu'Hiroto aussi. Seiji et Fubuki s'étaient contentés d'un rapide message en lui disant à quel point ils avaient hâte de la revoir. Ils auraient tout le temps de dialoguer deux jours plus tard, lorsqu'elle arriverait sur place. Parce qu'entre le temps de vol et le décalage horaire, elle ne serait pas arrivée avant deux jours heure japonaise. 

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Bonjour ! J'espère que vous allez bien. 

Je me répète, mais je suis sincèrement désolée des délais entre chaque chapitre. 

Je suis en terminale cette année. Entre les épreuves blanches que je vais avoir en janvier, puis les épreuves en mars puis une autre épreuve blanche en avril ou mai, je pense, avant d'avoir les dernières épreuves en juin, l'année est assez chargée pour moi. 

Merci infiniment à ceux qui me lisent, qui votent ou commentent de temps en temps. 

Prenez soin de vous. 

Sarah.

[Kilari] RévolutionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant