Chapitre 23

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Quand elle sortit de l'avion, c'était étrange. Elle reconnaissait cet aéroport qu'elle avait tant emprunté pour ses tournées, ses divers voyages à l'étranger. Mais elle ne s'était pas attendue à remettre les pieds à Tokyo aussi rapidement, si elle pouvait dire cela ainsi. C'était vrai. Malgré les quelques années qui s'étaient écoulées, elle ne se voyait pas revenir. Et elle savait déjà qu'elle ne revenait pas définitivement. Sa vie était désormais en France. Elle était soulagée que son retour n'ait pas fuité. Mais elle savait qu'à rester dans le hall de l'aéroport, immobile, sa présence ne resterait pas secrète très longtemps. Elle avait déjà prévu le taxi, il ne restait qu'à le trouver. Elle aurait pu dire que son angoisse était à son paroxysme, ses sens étant en alerte depuis qu'elle avait posé le pied à l'aéroport Charles de Gaulle. Elle avait peur qu'avant d'entrer dans l'avion, elle ne soit reconnue et qu'ainsi, les journalistes soient prévenus de son arrivée prochaine par des photos sur quelconque réseau social ou média. Mais malgré le fait qu'aucun journaliste ou paparazzi ne semble présent, elle ne pouvait s'empêcher d'être sur le qui-vive. 

Elle trouva vite son taxi et se glissa à l'intérieur. Elle donna l'adresse d'Hiroto au chauffeur puis tenta de se détendre, essayant de relâcher ses muscles. Parmi Hiroto, Fubuki, Seiji et Subaru, aucun n'avait pu venir la chercher, pour la simple raison qu'ils avaient du travail, et il était hors de question pour Kilari de déranger leurs emplois du temps respectifs. Hiroto lui avait confirmé qu'il avait laissé un double des clés sous le paillasson. Vivant dans un appartement dans une résidence parfaitement sécurisée, il n'y avait presque aucun risque que la clé ne soit trouvée par quelqu'un d'autre. La jeune femme pensa qu'elle aurait tout de même pu passer chez son père avant, mais la valise qu'elle tenait au bout de son bras lui rappela qu'elle devait d'abord poser ses affaires. Elle n'avait pas voulu arriver comme une fleur devant son père en lui demandant de l'héberger alors qu'elle avait disparu depuis si longtemps. Au vu du tempérament gentil et calme de Takashi, elle se doutait qu'il aurait probablement accepté, mais elle ne trouvait pas cela correct de sa part. 

En entrant dans l'appartement, elle se fit la remarque qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de voir les lieux dans lesquels Hiroto avait pu habiter jusque là. Il y avait tant de choses qu'elle réalisait avoir manqué... Elle laissa d'abord sa valise dans l'entrée, retirant ses chaussures et fut surprise lorsqu'une voix appela le brun qui n'était évidemment pas présent dans l'appartement. En pénétrant dans le salon, elle découvrit l'aîné des frères de Hiroto, débout devant le canapé. 

- Oh. Alors là... Pour une surprise... Souffla Nagumo, choqué de découvrir la jeune femme qui se tenait devant lui.
- Nagumo... 

Il resta bouche-bée quelques secondes avant de finalement se reprendre.

- Je comprends mieux la clé sous le paillasson. Dit-il simplement. 

Une discussion revint soudainement en mémoire de Kilari. Elle se revit quelques années plus tôt, Nagumo l'ayant appelé pour lui parler, quelques heures ou jours, elle ne saurait pas dire précisément, avant qu'elle ne décide de partir pour la France, lui demandant s'il pourrait lui parler. 

- Hm... Je... Tu ne t'en souviens peut-être pas, mais avant que je parte, tu m'avais appelée pour me parler. C'était avant que je ne décide de partir. Et j'ai quitté le pays avant de pouvoir te parler, je suis désolée. 

Il balaya les excuse d'un geste de la main, comme pour dire que c'était oublié. 

- Je suppose que mon frère sait que tu es là ? Interrogea-t-il. 

Kilari hocha la tête pour toute réponse. 

- Evidemment, suis-je bête, je viens de dire que je comprenais pourquoi il avait laissé les clés sous le paillasson. Bref. Je te serre à boire ? 

[Kilari] RévolutionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant