Quand elle se réveilla le lendemain matin, Kilari observa le décor dans lequel elle se trouvait pendant un instant. Elle finit par comprendre qu'elle était dans sa chambre. Cela ne lui arrivait pas souvent mais de temps en temps elle se réveillait sans aucun repère, complètement perdue. Comme si tout ce qui l'entourait lui était étranger, même si c'était rarement le cas.
En tournant la tête, elle s'étonna de ne pas trouver son frère à ses côtés. Il se réveillait souvent plus tard qu'elle, surtout quand il était en vacances. Elle se redressa doucement, pour ne pas avoir de vertiges, récupéra ses vêtements et fila dans la salle de bain. Elle se doutait que son frère devait être devant la télé ou dans la cuisine à manger ou préparer quelque chose. Elle prit sa douche tranquillement, se prépara de manière à être présentable, mais sans faire trop d'efforts, à quoi bon ? Elle allait simplement rester chez elle. Ce n'était que le lendemain qu'elle devait sortir pour voir Hiroto.
En arrivant dans le salon, elle trouva une assiette de crêpes sur la table basse, mais pas Subaru. Elle vit rapidement la petite note qui dépassait de l'assiette. Elle la lut vite et ne sut pas comment réagir. D'un côté, elle était tentée de s'énerver quand il rentrerait parce qu'il était sorti voir Seiji, mais d'un autre, elle se rappela qu'elle était adulte maintenant, et qu'elle devait arrêter de se comporter en enfant.
Elle mangea quelques crêpes, mais pas toutes, elle avait perdu de l'appétit à force de ne pas manger suffisamment. Elle consulta enfin son téléphone et vit qu'elle avait un message de Fubuki qui l'interrogeait sur sa disponibilité aux alentours de quinze heures trente. Elle lui répondit qu'elle ne faisait rien mais que son frère était là, bien que sortit avec Seiji, et la brune répondit quelques minutes plus tard en disant qu'elle passerait entre deux rendez-vous pour prendre des nouvelles. Elle précisa qu'un tournage avait été annulé, sans doute celui dans lequel la blonde devait jouer, se dit-elle. Elle envoya un message à son frère pour le prévenir qui lui répondit vite en disant que Seiji rentrerait avec lui, il se chargerait d'emmener Fubuki à son prochain rendez-vous.
La jeune femme soupira, ce n'était décidément pas aujourd'hui qu'elle passerait une journée tranquille. Entre le vendredi soir durant lequel Hiroto l'avait récupérée à son agence pour lui parler, le samedi pendant lequel elle avait croisé Seiji et Subaru qui débarquait en soirée, et aujourd'hui où elle verrait Fubuki et Seiji... Surtout que le lendemain elle verrait Hiroto ! Elle n'était pas vraiment prête mentalement.
La jeune femme commençait à désespérer d'avoir ne serait-ce qu'une journée tranquille. Mais elle n'en voulait pas à Fubuki. Elle était son amie, et elle était heureuse de la voir. Et puis ça lui ferait un peu de compagnie agréable. Elle regarda l'heure, chose qu'elle n'avait pas fait depuis qu'elle s'était levée, mais en voyant qu'il était quatorze heures dix, elle comprit pourquoi son frère était déjà levé quand elle s'était réveillée. Pour une fois, c'était elle qui s'était levée tard.
Elle s'occupa comme elle le pouvait jusqu'à entendre la sonnette de son appartement retentir. Elle se hâta pour ouvrir et Fubuki la prit dans ses bras pour la saluer. Kilari la fit entrer et elles se posèrent dans le canapé, un verre de sirop dans la main. Elles prirent des nouvelles, même si les congés de Kilari étaient encore récentes et la blonde ne fut pas surprise de savoir que son amie avait décroché un contrat avec une marque de vêtements de luxe, mais aussi un rôle pour la nouvelle série d'un réalisateur reconnu. Elle s'inquiéta de l'emploi du temps de la brune, mais elle balaya ses remarques d'un revers de main. Une demie-heure plus tard, la porte de l'appartement s'ouvrit et les deux jeunes femmes virent arriver dans la pièce le frère de Kilari accompagné de son ami. Polie, Kilari le salua, mais ne fit aucun effort pour paraître agréable, ce qui attira un regard triste de Subaru sur elle.
Quand le couple repartit, Kilari se laissa retomber dans la canapé tandis que Subaru restait debout, mais il vint se poster devant elle.
- Kilari..
- Quoi ?
- Tu sais très bien ce que je vais te dire.
- Non.
- Ne te moque pas de moi. Tu le sais très bien.
- Non.
- Tu aurais pu te montrer plus aimable avec Seiji. Il...
- Déjà, j'ai dit bonjour.
- Ce n'est pas comme ça que tu repartiras sur de bonnes bases avec lui.
- Qui te dit que c'est ce que je veux ?
- Kilari. Arrête de faire la gamine. Tu dois voir Hiroto, demain, non ? Alors cesse tes enfantillages. Vous allez vraiment rester pendant une heure dans un café à ne rien dire ?
- J'en sais rien. On verra ça en temps voulu.
- Je ne peux pas croire que vous n'ayez plus rien à vous dire. Tu étais leur meilleure amie. Que ce soit Seiji ou Hiroto. Pour Hiroto, tu étais sa meilleure amie avant d'être celle qu'il aime. Je suis certain que tu manques à tout le monde. J'ai aperçu Nagumo et Kota tout à l'heure, quand j'étais avec Seiji. Ils m'ont demandé de tes nouvelles. Ils m'ont aussi dit que tu leur manquais.Kilari baissa simplement les yeux vers ses cuisses. Ils lui manquaient aussi. Elle s'était prise d'affection pour toute la fratrie Kazama dès qu'elle les avait rencontré. Même leur mère était adorable. Elle fut prise d'une culpabilité soudaine en songeant à eux. Ce n'était pas la première fois, évidemment. Mais c'était a première fois qu'elle se rendait compte de l'impact que pouvait avoir ses actes sur eux. Elle aurait aimé les revoir, mais après ce qu'elle avait fait à Hiroto, c'était impensable pour elle. Enfin, ce qu'elle avait fait à Hiroto... tout était relatif !
- Ils me manquent aussi. Que ce soit ses frères ou sa mère, il me manquent, mais ils doivent tous savoir que je ne parle plus à Hiroto depuis un moment et ça m'étonnerait bien qu'ils veuillent me revoir.
- Eh bien laisse-moi te dire que tu te trompes. Je leur ai laissé ton numéro. Je ne sais pas ce qu'ils en feront, mais au moins ils l'ont. Comme ça ils pourront te contacter si l'envie les prend.Kilari regarda son frère un moment, interdite. Finalement, elle relâcha tous ses muscles. Tant pis. Elle abandonnait. Ils feraient bien ce qu'ils veulent, tant que ce n'était pas pour lui envoyer un message rempli d'insultes, quoi qu'après réflexion, elle se dit qu'elle le mériterait et qu'ils seraient totalement en droit de le faire.
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[Kilari] Révolution
FanfictionKilari Tsukishima, 20 ans, a arrêté sa carrière artistique pendant ses études de manager pour quitter l'agence Muranishi et rejoindre l'agence adverse, l'agence Higashiyama. Mais qu'en est-il des Ships ? De son ancienne agence ? Ont-ils quelque chos...