Chapitre 21

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Les aurevoirs avaient été durs, mais ils étaient nécessaires. Hiroto avait beau vouloir rester plus longtemps, Kilari lui avait demandé de rentrer. Elle ne voulait pas que sa personne empiète sur son travail. Oui, Hiroto l'aimait, elle aussi, évidemment, mais elle n'oubliait pas sa passion, et tant qu'il resterait en France, il mettait sa carrière entre parenthèse, mais ce n'était définitivement pas ce qu'elle voulait pour lui. 

Déterminée à faire avancer toute cette histoire au plus vite, Kilari rejoignit Lucie le week-end suivant, comme prévu initialement. En entrant dans son appartement, elle retrouva ce décor qui lui était maintenant familier et la rassurait, la mettait à l'aise. De ce qu'elle avait compris en rencontrant les amies de la jeune femme qui étaient devenus les siens avec le temps, le lieu faisait l'effet à beaucoup de monde. 

- Déjà en tant que personne, Lucie met tout le monde à l'aise très facilement, et quand elle nous laisse entrer dans son intimité, qu'on découvre son appartement, c'est un endroit super chaleureux et on s'y sent tous bien dès la première fois que nous venons, avait confié Amélia, lorsque Kilari l'avait rencontrée. 

Les deux jeunes femmes s'étaient rapidement installées dans la pièce principale sur le canapé, l'ordinateur de Lucie sur les genoux alors que Kilari avait rapidement préparé du thé qu'elle servirait directement dans des tasses déjà disposées sur la table basse du salon. Une fois fait, elle pu enfin s'asseoir aux côtés de Lucie. Elle était à la fois excitée et angoissée. 

- Bon, on commence par où ? questionna Lucie, le regard rivé sur son écran avant de le détourner vers Kilari dont les yeux semblaient plongés dans le vide.
- Je sais pas moi-même par où commencer pour tout t'avouer... 

Elles prirent le temps de réfléchir quelques instants de leur côté, avant que Lucie ne demande à son amie de lui exprimer tout ce qu'elle voulait dire, tout ce qu'elle voulait dévoiler. Kilari ne perdit pas plus de temps, elle lui lista tout un tas de choses qu'elle devait mettre au clair avant de pouvoir revenir, elle parla d'abord des menaces de son ancien manager, puis de sa rancoeur envers ses anciens supérieurs, envers ses anciens amis, expliquant par la même occasion son départ de l'agence Muranishi pour rejoindre Higashiyama, les raisons qui l'ont poussée dans ce sens et pour finir, ce fameux contrat qu'elle a accepté pour le film, et son départ avant même la sortie de ce dernier. 

- Eh bien voilà, on a notre fil conducteur. On va détailler tous ces points comme tu le souhaites, et tu as déjà réfléchi à la façon dont tu voudrais le diffuser ? 
- Pour être honnête, j'hésite encore entre reposter tel quel le texte qu'on aura rédiger sur mes réseaux à l'écrit ou faire un live pour tout expliquer... 
- Tu te sens de tout dire à voix haute, face caméra, devant toutes ces personnes ? Je ne dis pas ça pour te décourager, loin de moi cette idée, vraiment, mais je veux être sûre que tu en sois capable. N'oublie pas l'impact que tes mots pourront avoir... Je m'inquiète un peu, pour être honnête... 

Kilari sourit doucement, touchée par les paroles de son amie. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle se sente si concernée. 

- Lucie, tu es adorable, merci beaucoup, mais tu n'as pas à t'inquiéter. Il y a plus de chances que je poste le texte plutôt que je fasse un live, comme tu l'as dit, je sais pas si je serai capable d'assumer. Enfin, dans tous les cas, je devrai assumer, j'en suis consciente, mais ce que je veux dire, c'est que je ne sais pas si j'arriverai à dire tout ça à voix haute, même si ça reste derrière un écran, je ne peux pas m'empêcher de me dire que des gens me regarderont. Par contre, j'ai une autre peur. Celle que personne ne soit là pour m'écouter et que je raconte mon histoire pour rien, que les gens n'en aient plus rien à faire, enfin, je sais très bien que dans ce milieu tout est éphémère. Je m'étais battue pour en arriver là où j'en étais arrivée et me rendre compte, maintenant, que j'ai tout abandonné à cause de lui, ça me rend malade. Non, je m'en fous en fait, de savoir si des gens m'écouteront, je vais parler. Je vais parler pour toutes celles qui ne peuvent pas le faire. Je me suis battue, je l'ai toujours fait. J'ai juste pensé que j'étais trop jeune et que personne ne me croirait. Mais aujourd'hui, je sais, j'ai vu des gens qui m'ont cru. Alors oui, des gens continueront de douter, ne me croiront sûrement pas, mais du moment que ma famille et mes proches me croient, c'est le plus important. 

Des larmes de rage bordaient les yeux de Kilari. Elle avait fermé les yeux sur la situation pendant si longtemps, mais il était hors de question qu'elle reste dans la peur, cachée, une seule seconde de plus. Si elle s'écoutait, elle serait peut-être même capable de sortir son téléphone, réactiver tous ses réseaux tout de suite, et tout balancer. Mais elle devait être raisonnable. Elle n'avait pas réfléchi à tout ça pour tout foirer sur un coup de tête. Non, elle devait être plus intelligente que lui. 

Lucie était fière. Fière parce qu'elle se souvenait encore de son amie si hésitante, elle voyait le chemin qu'elle semblait avoir parcouru, même si elle avait peur que ce soit trop d'un coup. Mais elle n'était personne pour juger et si Kilari voulait le faire, elle ne pouvait que la soutenir. Elle serait à fond derrière elle, elle avait été là avant, elle serait là pour l'aider à écrire et publier son histoire, et enfin, elle serait là après pour la soutenir après, peu importe les retombées, elle serait là. Tant que Kilari aurait besoin d'elle, elle serait là. Et Lucie savait très bien que ce serait réciproque. C'est pour cette raison qu'elle n'hésita pas une seule seconde à commencer à écrire ce que Kilari souhaitait vraiment dire avant d'y ajouter les formes en voyant à chaque étapes si tout lui convenait. 

- Bon, on a bien avancé, déjà, si ça te va, une de mes amies a fait des études de droit, elle s'y connaît pas mal, je vais voir s'il y a des choses à faire pour te protéger au cas où. Normalement, ça m'étonnerait qu'il la ramène, mais on ne sait jamais. Il y aura toujours des cons pour porter plainte pour diffamation sur conseil de leur avocat alors qu'ils savent pertinemment que ce dont on les accuse est vrai. J'espère sincèrement qu'il ne viendra pas le faire, mais c'est un risque qu'il ne faut pas oublier. Désolée de ne pas t'avoir parler de ça avant, je t'avoue que ça m'était sorti de la tête...
- On va faire ce qu'il faut. Et si je dois aller en justice pour avoir dit la vérité, eh bien que j'aille en justice. 

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Bonsoir ! J'espère que vous allez bien.

Je suis sincèrement désolée pour ma longue absence, je l'ai déjà dit il me semble, mais j'ai un autre compte et c'est vrai que j'écris plus sur l'autre mais passons. Voici enfin la suite de Révolution, elle touche bientôt à sa fin. Je dois avouer que ça me fait bizarre de me dire que cette fiction que j'avais commencé il y a quelques années mais que je n'ai jamais terminé pour des raisons personnelles va enfin se terminer. 

Enfin, bref. 

Prenez soin de vous. 

Sarah. 

[Kilari] RévolutionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant