onze.

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« Amoureux incompris, torture de jour comme de nuit. » - Paul Carvel.

Je ne saurais décrire le sentiment qui s'empare de moi à l'instant où je la vois. Elle est posée contre le pont, les mains dans les poches et la capuche sur la tête. Ses cheveux bouclés dépassent légèrement et de la fumée sort de sa bouche.

Je prends une inspiration et m'avance doucement en sa direction. Elle ne bouge pas d'un millimètre, si ce n'est pour porter la cigarette à ses lèvres.

- Désolé.

Ce sont les seuls mots qui réussissent à sortir de ma bouche. Elle ne dit rien, elle se contente de souffler sa fumée en ma direction.

- C'était compliqué pour moi, ces derniers jours, puis, toi aussi tu ne te pointais pas.
- Je sais.

Je ne dis rien. Elle ne s'excuse même pas, et je me sens bête d'avoir attendu des excuses alors qu'elle ne me doit rien. J'ai été con, elle a eu raison.

- Tu veux bouger ?

Elle se redresse du mur sur lequel elle était posée et baisse sa capuche.

- Oui, d'accord, je dis.

On marche pendant une dizaine de minutes, dans le silence. Sa main frôle la mienne à chaque mouvement de marche, et je dois dire que j'apprécie plus que je ne le pensais.

*
J'avais l'impression qu'être avec elle, à ce moment précis, me libérait d'un poids. Je comprenais pleinement et je l'acceptais.

l'amour des morts - nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant