dix.

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« Solitude : douce absence de regards. » - M. Kundera

Aujourd'hui, c'était un jour sans. Je n'arrivais à rien, je ne me sens pas bien. J'ai l'impression de la voir à chaque battement de cils, et je dois dire que mon esprit n'en est que perturbé.

Je ne l'ai pas encore revue, et ça me manque. Je déteste l'admettre. Je déteste m'être attaché aussi rapidement à ce rituel. Je déteste m'être attaché encore plus rapidement à elle.

Je fixe le plafond en attendant -im-patiemment la sonnerie de mon alarme. Cette sonnerie qui me donne l'espoir de la revoir, mais qui me retourne le ventre à l'idée de m'y retrouver seul.

Le bruit strident de l'alarme retentit et je me hâte à mettre ma paire de Cortez. Je prends le temps de me recoiffer et me presse sur le palier. J'ai l'impression que tout ce processus dure une éternité.

Le froid parisien frappe de plein fouet mon visage découvert, une typique nuit d'hiver. J'entame mon itinéraire que je connais maintenant bien plus que par cœur. Mais je m'arrête.

L'angoisse de ne plus la revoir me paralyse. J'hésite à faire demi tour, mon corps ne demande que ça. Mais ma tête, elle, ne demande qu'à continuer. Je reste figé, au beau milieu de la nuit, en plein Paris.

C'est trop dur.

Mais, je réussis à reprendre le dessus. Mes pieds foulent enfin le bitume de ce fameux pont.

Et elle est là.

                                               *

C'était comme un soulagement, un apaisement. Je ne ressentais plus aucune anxiété, tout s'était évaporé à sa simple vue.

l'amour des morts - nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant