dix-huit.

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« De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles. » - E. Brontë

Cela fait moins de 35 minutes que je suis parti de chez elle quand j'entre enfin dans le studio. Hugz est assis, son casque autour du cou en train de trier ses dossiers.

- T'as vu, je suis même là en avance.

Il se retourne sur sa chaise avant de me balancer le coussin qui se logeait derrière son dos jusque là. Je ris et il sourit.

- Dépêche toi, qu'on puisse au moins enregistrer quelque chose aujourd'hui, il me dit.

Je retire ma veste et la pose sur le canapé. D'habitude, je prends mon temps en buvant un thé pour préparer ma voix, mais j'aurais trop peur qu'il l'ait empoisonné. J'entre dans la cabine d'enregistrement et place le casque sur mes oreilles.

Aujourd'hui, on travaille sur l'album du $-Crew. C'est le premier morceau qu'on enregistre pour l'album, et j'ai envie de tenter de nouvelles choses. Choses qui ne plaisent pas à Hugz, ni aux gars qui l'ont rejoint. Ok, je suis pas Rihanna, mais si on ajoute de l'auto tune, je chante quand même bien.

J'abandonne l'idée et sort enfin de la cabine après deux heures non stop. Je me pose à côté de 2zer qui me tend une cannette de Coca. Je la prends et la bois quasi instantanément tant ma gorge était sèche.

- Franchement mec, je pense y'a des bonnes prises de fou.

Je souris, satisfait de moi-même. C'est rare de faire des prises quasiment parfaites du premier coup. Mais au moins, il pourra pas me râler dessus et mettre ça sur le compte de mon retard. Et empêcher Hugz de faire son activité préférée, ça vaut tout l'or du monde.

On discute pendant deux bonnes heures avec les gars, Framal et sa meuf ont finalement rompu, enfin, ils sortaient pas vraiment ensemble d'après ses dires. 2zer nous parle de la meuf qu'il rêve de pécho depuis des mois, et moi...

- Je pense que je suis prêt.

Ils savent de quoi je parle. 2zer a un sourire encourageant.

- Vraiment ?
- Vraiment.

*
Mettre des mots concrets sur ma pensée était ce qui m'avait le plus aidé. J'avais réellement pris conscience qu'il le fallait. J'avais enfin accepté pleinement que je devais vivre sans.

l'amour des morts - nekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant