« Aimer, ce n'est pas se rechercher soi, c'est se quitter, faire abnégation de soi-même pour se livrer à l'autre. » - Finet
Je prends une grande inspiration en la regardant droit dans les yeux. Je ne m'attendais pas à cette réponse. Je m'attendais à ce qu'elle me demande des choses banales, qu'on pose lorsque l'on rencontre quelqu'un. Mais non. Elle me demandait de tout lui raconter. Et je ne sais pas pourquoi, mais l'envie de lui mentir n'était pas présente. J'ai l'impression de pouvoir réellement tout lui raconter. Enfin, presque. Je ne me sens pas prêt à parler d'elle, du moins, pas dans ce détail. Alors je préfère éviter ce sujet.
Je lui raconte mes histoires d'enfance, mes conneries d'adolescence. Je lui dépeins ma passion pour l'écriture et la musique. Je lui raconte même mes journées à l'aimer et mes nuits à la pleurer, nos semaines à se blesser et nos soirées à se réconcilier. Elle a fait partie de moi, et c'est elle qui m'a forgé tel que je suis aujourd'hui, alors je me devais d'en parler.
Et je pense que, même sans lui dire, elle a compris.C'est ce que j'aime avec elle, les mots ne sont pas nécessaires pour se comprendre. Elle lit en moi et ça en est plus que perturbant et excitant.
Je l'écoute ensuite me raconter ses histoires et ses bêtises. Ses histoires d'amours bien moins dramatiques que la mienne, et ses rêves. La journée passe tellement vite que j'en oublie presque mon rendez-vous au studio que j'avais programmé avec les gars. Mon téléphone, lui, ne l'a pas oublié et retentit.
- Je vais devoir y aller, je dis.
Elle hoche la tête et ne dis rien. Je pose l'argent sur la table et me lève. Elle fait de même et s'avance vers moi, je la regarde quelques secondes et pose mes lèvres sur les siennes. C'était comme inévitable, cela devait se passer. Et ça me plaisait.
*
C'était à cet instant que j'avais accepté le passé. Elle avait effacé chaque doute qui persistait en moi, et je pouvais commencer à avancer.
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l'amour des morts - nekfeu
FanfictionElle était l'un de ces regards qu'on oublie pas, une sorte de fantôme du passé qui me permettait de combler et oublier. Et pourtant, je ne pourrais jamais l'oublier. « C'est précieux une vraie souffrance, on y tient comme à un trésor, on la protège...