La cérémonie se termine bientôt et je reçois l'ordre de l'alpha Jurik d'aller le rejoindre dans son lit.
Voulant gagner un peu de temps, je demande à d'abord aller enlever tous ses bijoux dans ma chambre ce qu'il accepte en me précisant que je n'avais pas intérêt à tarder et que je devrais être là-bas d'ici la fin de la cérémonie soit dans une heure à peine.
Je m'empresse donc d'aller dans ma chambre, enlevant tous ses ornements dorés et soufflant une dernière fois devant mon miroir, j'essuie une larme qui menace de s'échapper avant de sortir de ma chambre pour traverser les couloirs sombres de cette allée pourtant d'habitude très éclairée.
Mes pas se font de plus en plus lents au fur et à mesure que je me rapproche de cette fameuse porte. L'allée est vide, il n'y a ni bruit ni lumière rendant l'atmosphère très lugubre presque sinistre.
Pourtant je suis surtout effrayé de devoir toquer à cette porte que je vois au fond du couloir.Mes vêtements très légers et à peine couvrants m'arrachent un frisson de froid lorsqu'un courant d'air frais me parvient. La boule au ventre j'avance. Ma panique me retourne l'estomac maintenant que je ne suis plus qu'à quelques pas de ma plus grande crainte.
Mes jambes se mettent à légèrement trembloter. Mon coeur lui ne cesse d'accélérer. Mes dents claquent de froid ou de peur je ne saurais le dire, je suppose que c'est un peu des deux.
J'arrive enfin devant l'entrée et retenant mon souffle je dépose trois petits coups à la porte en espérant qu'il ne les ait pas entendu tout en sachant que je n'aurais jamais le courage de retaper.
Les secondes se font longues et j'attends toujours une autre réponse que ce silence angoissant qui parcourt tout le palais.
Ne voulant pas taper à nouveau sur la porte, je me mis à parler assez fort
Moi : votre majesté, j-je..
Ma voix tremblante ne laisse aucun doute sur ma frayeur mais ne voulant surtout pas l'énerver, je m'efforce à reprendre
Moi : vous m'av-vez..
Sentant un liquide touché mon pied, je baisse la tête et vois, grâce à la lumière de la lune, une rivière de sang s'extirper par la porte.
Mes mains viennent se poser sur ma bouche, étouffant le cri cassant que je n'ai pu retenir en comprenant qu'à l'intérieur quelqu'un est en train de se vider de son sang. Tétanisé par ce spectacle des plus effroyables, je n'arrive même pas à bouger, m'écartant seulement de la porte en reculant de quelques pas.
L'alpha Jurik venait-il vraiment d'assassiner quelqu'un dans sa propre chambre ? Mais surtout, j'avais été témoin de ce meurtre, alors que me réservait-il comme punition... ?
J'entendis alors la porte grincer signe que la personne, encore vivante, à l'intérieur de la pièce m'avait entendu.
Voulant sauver ma vie, je fis ce qu'on m'avait appris à faire : je posais mes genoux au sol en priant pour qu'on me pardonne d'avoir été là.
Mes vêtements tombaient de mes épaules, me dévoilant sans que je n'y prête attention.
Mes larmes se préparaient à couler mais je vis la silhouette d'un autre loup que l'alpha Jurik renforçant ma peur.
Je relève donc la tête et croise le regard de cet homme avec qui je discutais durant la cérémonie, celui me souriait et riait près de moi. Son apparence a bien changé, il est désormais couvert de quelques taches de sang, ses cheveux collant son front signe qu'il avait dû se battre avec acharnement avant d'atteindre cette pièce.
Un air sérieux et concentré au visage, il dépose finalement son regard sur moi qui, je l'avoue, ait une apparence minable : les yeux remplis de larmes, les vêtements mal ajustés et le corps tremblotant.
Nous nous regardons alors sans relâche, éclairés par la pureté de la lune qui se dressait dans un ciel sans nuage avant qu'il ne laisse son arme tombée au sol dans un fracas et, s'agenouillant face à moi, il se mit à contempler mon visage de plus près
Loup : c'est fini Ashera, tout va bien maintenant.
Et en un rapide mouvement, il m'entoura de sa veste avant de me prendre dans ses bras.
Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi, serrés l'un contre l'autre comme si nous étions dans notre propre monde alors que nous n'étions que de simples inconnus.
Inconnu qui connaît ton prénom apparemment...
Je n'essaye pas d'échapper à cette étreinte, à vrai dire je n'en ai jamais eu d'aussi chaleureuse alors, aussi surprenant que cela puisse être, je préfère savourer ces quelques minutes de douceur que cet homme veuille bien m'offrir.
Un soldat, qui semble être sous les autres de ce général qui me semble aussi terrifiant qu'héroïque, s'approche de nous et fais ce qui semble être un rapport. J'avoue ne pas avoir vraiment écouté ce qu'ils se disaient, préférant me concentrer sur ce sentiment rassurant d'être protégé qui grandissait en moi.
Notre étreinte prit malheureusement fin mais alors que nous nous relevions, il fit glisser sa main sous mes genoux et, toujours entouré par sa veste, il me porta à travers ce long couloir qui me terrifiait il y a encore quelques instants.
J'osais à peine le regarder mais, séduit par son apparence lors de notre première rencontre, j'entreprends de lever ma tête vers lui qui, remarquant mon léger mouvement, tourna à son tour sa tête vers moi en me souriant tendrement comme pour me rassurer.
C'est vrai.. en perdant l'alpha Jurik, j'avais aussi perdu toute utilité dans cet endroit. En temps que chef de la rébellion, allait-il juste récupérer tous les biens de notre ancien chef ou allait-il ne garder que ce qui lui plaisait ?
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Tu m'as sauvé de moi-même - Tome 1
RomansaUn jeune oméga se retrouve dans une situation assez difficile mais éduqué pour devenir un oméga tel que l'imagine la société, il n'a aucun moyen de se défendre. Lorsqu'il est finalement sauvé, il s'imagine alors une vie des plus romantiques. Mais...