Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]

30. Prendre des risques

Gabe embrassa ma main, ses doigts noués aux miens me rassurant, et me rendant heureuse.

Je me concentrai de nouveau sur la route, sachant qu'on arrivait bientôt. Plus vite on récupérera les huit derniers prisonniers de leur peuple, plus vite l'alliance sera honorée.

Plus vite mon assurance que Gabe reste à mes côtés me sera donnée.

— On arrive bientôt, annonçai-je enfin. Vous restez ici avec les gardes, j'y vais seule.

Gabe ne me lâcha pas la main, la mienne se posant sur sa joue.

— Attends-moi là.

Je courus rapidement vers un coin sombre après son approbation pas très convaincante, mon couteau à la main, aux affûts. Je passai la tête derrière un mur, pour m'assurer que la voie soit libre. D'après Marc, les otages étaient dans les chambres du haut, mais étant donné que j'allais passer par le même endroit que la dernière fois, je pourrais vérifier si depuis le temps, ils n'avaient pas été enfermés au cachot.

Je me retournai et sursautai en voyant l'ombre devant moi, mon arme se levant tout de suite.

— Chut, c'est moi, Gabe.

Je pu enfin reprendre ma respiration et il s'accroupit à côté de moi.

— Ils sont combien ?

— Je t'avais dit de m'attendre.

— Hors de question que je te laisse y aller seule. De plus, si je suis avec toi, ils nous suivront.

Bien que je ne voulais pas le reconnaître, en effet, y aller seule était un risque qu'ils ne croient pas que je veuille les aider, et donc un risque d'échec de la mission.

— Tu m'écoutes, chuchotai-je fermement. Tu me désobéis pas et tu restes à mes côtés.

Il hocha la tête, un sourire apparaissant sur ses lèvres, les voyant se rapprocher des miennes. Mon doigt se posa dessus.

— Première règle : ne pas mélanger la mission avec le personnel.

Il soupira mais abandonna, et je lui fis signe de me suivre.

Lorsque j'entendis du bruit on fit demi-tour pour se cacher dans un immeuble. Une lumière apparut et j'arrêtais de respirer pendant quelques secondes, mon cœur battant la chamade.

Au moment où je m'apprêtai à ressortir, j'entendis du bruit dans les escaliers. Un des garde arrivait. Je tournai sur moi-même et poussais Gabe sous les escaliers, ses bras passèrent autour de ma taille, me collant contre lui. Ma tête avança, essayant de voir quelque chose, le voyant à l'entrée de l'immeuble. Je me reculai de nouveau, fermant les yeux en priant les Almerinan de nous en sortir vivant, tous les deux.

On attendit un temps interminable avant de ressortir. Dehors, le calme était présent, pas une personne en vue, ce qui était inhabituel. Je jetai un coup d'œil pour être sûre qu'on soit bien seuls et continuais d'avancer.

On mit bien cinq minutes avant d'arriver à l'endroit que je voulais. On rentra dans le tunnel et je priai pour ne rencontrer aucun ennemis. On descendit les escaliers, sachant qu'ils n'étaient pas utilisés sauf en cas d'attaque, donc on avait peu de chances de tomber sur quelqu'un.

Mon regard se posa rapidement sur les prisonniers. Ils étaient enfermés, ce qui me faciliterait le travail, je n'aurais pas à m'aventurer dans le bâtiment. Mais une fois devant, je me rendis compte que je ne pouvais pas ouvrir.

Bien évidemment.

— Mon dieu, souffla Gabe.

Ils n'étaient pas tous en bon état, en effet.