1. Rencontres inattendues

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Jaffa courait juste derrière moi. Ses pas rapides et légers se faisaient entendre ainsi que sa respiration forte à cause de l'effort. Les silhouettes des arbres se dessinaient plus clairement lorsque l'on passait à côté, les branchettes nous éraflant le visage et les mains en cette nuit sombre.

L'air qui rentrait dans mon corps me brûlait, encore plus que la morsure de mes muscles en action qui commençaient à s'échauffer. Mes jambes, bien qu'elles soient habituées à l'effort physique, me donnaient l'impression de me crier à chaque impulsion qu'il fallait que je m'arrête. Pourtant, je n'avais pas le choix, autrement je ne pourrais plus jamais ne serait-ce que marcher ou prendre une inspiration.

Le bruit de pas et les cris se faisaient entendre derrière nous, émient par les nuisibles, pour signaler entre eux notre position. La nuit noire ne nous aidait pas dans notre fuite, mais la connaissance des lieux était un avantage. Le ressenti du danger, de la proie traquée par le prédateur, ajoutait de l'adrénaline à mon corps en action.

Et ce fut au moment où nous étions presque arrivées, que je l'entendis crier, m'arrêtant net. Jaffa avait été attrapée, le bras de l'homme derrière elle lui enserrant le cou, un geste que je pris pour de la provocation.

Ma main gauche agrippa mon manche et déjà l'homme qui tenait mon amie s'effondrait par terre, un couteau dans la jambe. Jaffa donna un coup à un autre à côté d'elle et un craquement dans le membre se fit entendre. Il s'effondra de douleur, son arme étant expédiée dans un coin inaccessible. 

Nous reprîmes notre course, débarrassées de nos assaillants les plus proches, mais pas de tous. Nous arrivâmes aux rodan*(1), attendant que le piège soit prêt. Un sourire amusé se dessina sur mon visage. Ils croyaient encore qu'ils avaient l'avantage mais ce n'était pas le cas, on venait tout juste d'entrer dans notre terrain de jeu.

Des voix se firent entendre et des faisceaux de lumière apparurent. Je vis de grandes silhouettes se déplacer et des cris retentirent. Au milieu des anciens bâtiments, un petit groupe d'hommes se tenait en un cercle serré, méfiant. Ils n'étaient pas plus nombreux que nous, mais on n'avait pas l'avantage de leurs armes, qui étaient plus qu'efficaces. 

Cachée derrière un vieux pilier circulaire, j'attendais que les ombres sortent de leurs pénombres, elles qui étaient jusqu'à maintenant invisibles aux yeux étrangers, mais pourtant bien percevables si on connaissait leurs emplacements exactes.

Tels des jouets pris dans un filet, les ennemis devant nous commencèrent à utiliser leurs armes, résonnant tel le tonnerre dans le ciel. Leurs munitions s'épuisaient de manière fulgurante, les doigts des hommes s'activaient d'une façon incontrôlable sur la partie déclenchant le tir des armes bruyantes, nerveux de ne jamais toucher ce qu'ils n'arrivaient pas à apercevoir. 

Mais, pendant que ces incapables étaient en train de s'occuper de leurs armes, tremblants plus qu'étant efficaces, nos hommes se chargèrent d'eux.

Rapidement, les inconnus ne furent plus que trois à être conscient, à genoux, une lame sous la gorge chacun, complètement désarmés.

Ashia passa devant moi et d'une voix dure, elle questionna nos ennemis :

— Où est votre chef qui nous a attaqué ?

— Je vous en supplie, laissez-nous partir ! implora un homme dont les larmes coulaient sur ses joues.

Ashia ferma son poing, juste à côté de sa tête, et le signal fut reçu. Aussitôt, une flèche fusa à côté de moi et se planta dans le cœur du faible, s'écroulant immédiatement, la bouche ouverte. Le premier à mourir ce soir, et j'espère le dernier. Ils avaient tué l'un des nôtre, le compte venait de s'équilibrer.

Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant