Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]

22. Incertain

Je traversais le village en resserrant ma veste, mon souffle faisant de la buée tellement il faisait froid. Je partis à l'écart, plus qu'une seule habitation étant présente.

Je me stoppais devant la porte, ma main se posant dessus, ne la poussant pas. Est-ce que je devais frapper ? Est-ce qu'il m'attendait réellement ?

Je collais mon front contre la porte, soupirant. Je me retournai, regardant les habitants de loin. Personne ne m'avait vu. Je fis un signe de tête pour me donner du courage, puis je poussais le bois.

Mon regard se posa sur le feu allumé, puis sur Gabe, se relevant de sur la chaise.

Je refermai, la fraîcheur passant très légèrement avant la fermeture totale.

— T'es venue, souffla-t-il.

Je fis un hochement de tête, regardant les bambous séchés. La cloison qui cachait le lit.

Il se rapprocha de moi, ses mains se posant sur mes épaules.

— Tu vas avoir froid, viens devant le feu.

Il me guida doucement jusqu'à la cheminée, mon regard se posant sur les flammes. La chaleur me faisait du bien, énormément.

— Elle m'a pas donné le choix, soufflai-je.

Il hocha la tête, ma main se posant sur la sienne, ne voulant pas qu'il recule, voulant m'assurer qu'il reste à mes côtés.

— Mais elle dictait pas ce que je ressentais. J'ai voulu te le dire, plusieurs fois, tu m'en n'as pas laissé le temps. Je suis désolée.

— S'il te plait, me dit pas que je t'ai forcé à avoir des rapports intimes avec moi, me dit pas que mon touché t'insupporte. Dis-moi que les sentiments que je ressens ne sont pas juste fondés sur des mensonges. Que je suis pas le seul à les ressentir.

Ma main glissa sur sa joue, me rapprochant de lui, son regard croisant le mien. Je n'avais plus rien à perdre, je lui avais déjà dévoilé mes faiblesses, je ne pouvais pas tomber plus bas.

— C'était mon choix. Ce qu'on a fait était mon choix. Notre premier baiser nous appartient entièrement, elle m'avait rien demandé avant que t'arrives au village.

Il secoua négativement la tête et posa sa main sur celle qui était sur sa joue, ayant peur qu'il me repousse. Mais il se contenta de me l'embrasser, ne réchauffant pas seulement ma peau, mais aussi mon âme toute entière.

— C'était plus que des ordres, continuai-je. Je te voulais, et si elle était pas arrivée après ce merveilleux moment, je serais allée jusqu'au bout.

Ses lèvres frôlèrent les miennes, mes yeux se fermant. Pour la première fois depuis des semaines, je ne me sentais plus vide. Mon cœur battait pour lui. J'essayais d'oublier ses mots blessant, espérant réellement qu'il les ait dit sur la colère, sachant très bien qu'elle pouvait dicter des actes qui n'étaient pas les nôtres. Il avait lui-même déclenché une partie de moi que je ne voulais pas.

Ma main se posa sur sa nuque, me collant entièrement contre lui, approfondissant notre baiser. Son touché m'avait manqué à un point inimaginable.

Ses mains se resserrèrent sur ma taille, me collant un peu plus contre lui, m'abandonnant entièrement à ses bras. Je le sentis faire un pas de côté, la frustration m'envahissant en comprenant qu'il allait reculer. Mais il n'en fit rien, il passa une main sous mes genoux, me portant contre lui, scellant de nouveau nos lèvres. Mes mains s'aventurèrent dans ses cheveux, l'autre lui caressant la joue, puis la mâchoire.

Il se redécolla à bout de souffle, me posant sur le lit sans que je l'ai sentis s'en rapprocher. Il passa sa main sur mon cou. Mes yeux se fermèrent, des flaches du couteau me revenant, un léger mouvement  de recule m'échappant. Je me figeai instantanément, il s'arrêta, soupirant.