Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]

25. Invasion

Un cri étouffé m'échauffa la gorge, me débattant contre une prise bien trop puissante. J'essayai de retourner mon couteau contre lui, mais ce fut un échec. On me balança au sol, mon bras tremblant sous la douleur, ayant la peau lacérée.

Les lumières m'indiquèrent où était tombée l'arme, me mettant à quatre patte pour me précipiter dessus. A peine mes doigts s'étaient refermés dessus que l'assaillant se jeta de nouveau sur moi, roulant tous les deux au sol. J'entendis vaguement mon prénom être crié, mais avec tout le brouha qu'il y avait dehors, je n'étais sûre de rien. Le vent soufflait dans mes oreilles, camouflant les bruits de lutte.

L'arme se planta dans son ventre, l'entendant hurler de douleur. Mon pied repoussa violemment l'homme de sur moi, qui ne bougeait plus. Je me relevai, Gabe me contemplant d'un air complètement paniqué, son arme à la main.

Il fit un pas dans ma direction lorsque je fus balayée au sol, tombant sur le dos en me coupant la respiration. L'homme que je pensais avoir tué m'attrapa par les cheveux, j'essayai de me défaire de sa prise, mais il était trop fort pour moi.

Il posa un couteau sur ma gorge, essayant de calmer ma respiration pour ne pas m'entailler moi-même la peau.

— T'approches je lui tranche la gorge !

J'entendis Gabe lui demander de me laisser partir, mais rien ne se passa, si ce n'est que je sentie la lame être encore plus présente, au point que c'était douloureux.

J'essayai de trouver un moyen de lui échapper, mais je ne voyais rien.

Je redoublais d'efforts, luttant contre la prise qui me maintenait, entendant un déclic bien connu maintenant. Gabe avait son arme avec lui, et s'il tirait, il aurait du sang sur les mains.

Le son fut assourdissant, un cri m'échappant en sentant la lame trancher. Mes mains n'amortirent pas ma chute. Un son sourd se répercuta dans ma tête, voyant flou. Je sentis des mains sur moi, me retournant sur le dos. Gabe posa quelque chose sur ma gorge, la blessure me piquant.

— Ça va aller, ça va aller.

Je ne me vidais pas de mon sang. Je clignais des yeux, comprenant qu'il n'avait pas dû faire plus qu'une petite entaille.

— Je reviens.

Je le regardai se diriger vers la fenêtre pour fermer le bois, essayant de m'asseoir. Un grésillement me fit sursauter, cherchant la source.

— La radio.

Gabe grimpa les marches plus vite que mon regard ne put capter, ma main se posant sur ma tête douloureuse.

Je me relevai doucement, me tenant à la surface plane à mes côtés. J'essayai de suivre le même chemin que Gabe.

— Non, on n'est pas au bunker.

Je glissai contre le mur, écoutant ce qu'il disait.

— Oui, on vient de recevoir une visite, on va bien, c'est bon.

— Gabe, je sais pas s'il vaudrait pas mieux que tu rentres, avec Augna. Il est en colère, on aura essayé de l'empêcher, mais c'est pas nos affaires. On n'y peut rien, elle a accepté, elle doit assumer maintenant.

Je me relevai, comprenant que l'homme qui était mort était un des envoyés du Minoriaga. Et que je n'arriverais pas à éviter plus longtemps le mariage.

Je retournai à côté du corps, ma main se posant sur ses yeux pour les fermer. Je le tirais jusqu'à la porte, ne voulant pas que Gabe ait à faire ça.

Il était lourd. J'eu du mal à atteindre mon objectif. J'ouvris, le froid s'engouffrant dedans. Il avait plu, énormément, le corps adhérait à la boue, mes pieds glissaient, me dirigeant vers la gauche, essayant de le cacher pour que Gabe ne le voit pas. Les animaux sauvages se chargeront de lui.