Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]

20. Jeu

"Pleurer, c'est pour les lâches, je veux plus jamais que tu sois autant faible."

Des paroles d'Ashia me revinrent, me rappelant que je ne devais pas craquer, peu importe la situation. Je pris de grandes inspirations, fermant les yeux en me concentrant sur l'air dans mon corps, essayant de garder le contrôle.

"Le contrôle de soi est le plus important."

Je fis un signe de tête, ouvrant doucement les yeux au bout de quelques secondes. Je me déshabillai rapidement, l'appel de l'eau étant d'un seul coup comme un besoin.

Je rentrais doucement, les caresses du liquide aidant mes pensées à s'apaiser. Ma main passa sur mon corps pour me nettoyer, me sentant sale à un point inimaginable. 

Je secouai négativement la tête en évitant de penser à Gabe, me figeant en voyant mon reflet dans l'eau. Ma main glissa sur mes lèvres, me rappelant de la sensation de celles du brun sur les miennes. Mes mains passèrent dans mes cheveux, les tirant en arrière en essayant de me concentrer. Il fallait que je passe à autre chose, mais au fond de moi, je savais que je n'y arriverais pas.

Mon regard croisa celui de mon reflet, me demandant comment j'avais pu espérer que Gabe m'aime réellement. Peut-être que c'était à cause d'Ashia, parce qu'elle disait savoir ce qu'il voulait, mais elle ignorait à ce moment quel homme c'était.

Un monstre, c'était souvent un terme qui était venu me définir dans ma vie. A cause de mon physique. Mes yeux étaient trop clairs, mes cheveux aussi, et maintenant mes cicatrices étaient trop nombreuses. 

Trop différente des autres.

J'arrêtai de me frotter énergiquement la peau, étant toute rouge. Je regardai mes cicatrices, étant innombrable. Lorsqu'on regardait Gabe, sur aucune partie du corps il en avait, sauf une petite au genoux datant de son enfance. Il me l'avait montré, je l'avais touché, et maintenant, je n'osais même plus croiser son regard.

Je fermai les yeux, sachant qu'il fallait que je me change les idées, c'était tout ce qui comptait.

Je rentrai au camp un moment après, les cheveux encore trempés. J'attrapais une couverture pour cacher mes bras, me sentant mise à nue, la mettant sur mes épaules. Ma chevelure mouillée me donnait froid, un frisson me traversa, resserrant l'habit autour de moi. Je me dirigeai vers l'abri à nourriture, décidant d'aider à saler la viande.

Mes pensées étaient souvent détournées, trouvant toujours une tâche à faire pour éviter de penser à Gabe et pour être utile. Mais lorsque je l'aperçu, je me maudis d'avoir levé la tête. Il fit un pas, puis se stoppa, comprenant qu'il abandonnait. 

Je détournais le regard et finis rapidement ma tâche.

Jaffa se trouva dans mon champ de vision, décidant d'aller la voir. Elle m'évitait, je le sentais, quelque chose n'allait pas.

— Jaffa, attend !

Je me plaçais devant elle pour qu'elle s'arrête.

— Pourquoi tu m'ignores ?

Elle croisa les bras sur sa poitrine, détournant son regard sur les arbres.

— T'es occupée. Mais j'aimerais bien que tu me préviennes quand ça sera plus le cas.

— On va rentrer en période de guerre J, tu sais bien que c'est pas facile. Et j'ai... des problèmes à résoudre.

— C'est pas de la guerre dont je te parle.

Mes sourcils se froncèrent, ne comprenant pas.

— Tu veux qu'on passe plus de temps ensemble, c'est ça ?