32. Peur

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Le lendemain matin je me réveillais plus reposée que ce que j'aurais pensé. Mais à ma plus grande surprise, Gabe n'était pas là.

Je me levais à moitié endormie, buvant avant de sortir. Les lueurs du matin étaient plus que présentes, il faisait même soleil. Je cherchais Gabe du regard, mais ne le trouvant pas je compris qu'il était de l'autre côté du camp.

— Tu t'entraînes aujourd'hui ?

Je sursautai à la question d'Ashia. Elle avait surgis de nul part.

— Demain on part pour la bataille, maintenant que Marc a récupéré son peuple, l'alliance peut enfin être honorée. Si tu sens que t'as encore des mouvements à perfectionner, on peut s'entraîner ensemble si tu veux.

Je réfléchis attentivement à sa question, puis je fis un signe négatif.

— Je pense que faire autre chose que penser aux combats me serait plus bénéfique.

— Tu penses à Gabe ?

J'haussais les épaules, mais elle souriait légèrement. 

— Peut-être.

— Je te laisse y aller, alors.

Je la remerciais en me dirigeant vers les tentes, espérant qu'il sera libre pour passer du temps avec moi. Mais lorsque j'arrivais à le trouver, je me figeais.

Il était avec sa sœur. Aujourd'hui, il ne devait même pas penser à moi, il avait retrouvé une personne de sa famille, je n'avais pas le droit de me l'accaparer.

Elle tourna la tête vers moi, s'arrêtant dans sa conversation. Elle me dévisageait de la tête aux pieds, et je me sentis mal à l'aise.

— Augna ?

Je secouais négativement la tête en regardant Gabe. Il m'observait, mais bien sûr que je dérangeais. Il m'avait dit m'aimer, mais jamais je ne serais aussi importante qu'elle. Je passerais toujours en dernier.

— Je... juste pour te dire que tu me verras pas de la journée, je serais occupée.

Il fronça les sourcils et je me retournais, partant en direction des combats. Je passais deux bonnes heures à observer les moindres mouvements, essayant de prédire quelle faute fera que le combat sera perdu.

Au bout d'un moment, une cohue infernale se fit entendre, vers les écuries. Je me dirigeais vers ces dernières. J'aperçu une petite fille qui était devant l'entrée, s'approchant pour voir ce qu'il se passait. Mon regard se posa sur le nouvel étalon qui ruait, Laumon essayant de le calmer. Mais il échappa les rennes, et je vis alors avec horreur le cheval courir au galop. 

Je me dis pendant ces secondes interminables que jamais je n'arriverais à temps. C'était insupportable de savoir que je ne pouvais pas aller plus vite. Mon corps entra en collision avec le plus petit en entendant des hurlements, et tout en roulant sur le côté j'espérais que la petite n'était pas blessée.

Un martellement de sabots se fit entendre dans mes oreilles, et je vis avec effrois l'arme meurtrière ne passer qu'à deux centimètres de nous.

Tout redevint calme en une seconde, et lorsque je relevais la tête pour regarder l'enfant, un soupir m'échappa. Ce ne fut que lorsqu'on bougea que j'entendis tout le monde se remettre à respirer. Ce fut une mère en pleurs qui tomba à genoux, à nos côtés. Elle me remerciait inlassablement tout en serrant son enfant en état de choc dans ses bras.

Je relevai la tête lorsqu'une ombre me cacha la vue, Zabirgue restant immobile devant nous. Je me relevai, les jambes légèrement tremblantes. Je me mis devant lui, essayant d'attirer son attention.

Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant