16. Proposition

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— J'ai besoin d'un héritier, de la même façon que j'ai hérité mon titre de mon père.

Mon regard l'examina un long moment, ayant peur de comprendre ce qu'il voulait.

— Tu veux reproduire avec moi ?

Dites moi que c'est une blague...

***

Il s'approcha, haussant les épaules.

— A vrai dire, il m'en faudrait un vrai. J'imagine que j'ai déjà plusieurs bâtards dans mon peuple. Mais aucune d'entre elles était mon épouse, aucun n'aura réellement le droit de prendre ma place lorsque je ne pourrais plus diriger.

Il tourna sur lui-même, puis s'installa sur son lit.

— Je te demande de devenir mon épouse, et de me donner des descendants.

Ma voix ne sortit pas, mon cœur accélérant en criant au danger, me rendant compte que j'étais venue seule, qu'Ashia m'y avait envoyé seule.

— Est-ce qu'Ashia est au courant ? demandai-je faiblement.

Il fronça les sourcils.

— Non, pas pour l'instant. Mais elle le sera lors de notre mariage.

— Je dois déjà diriger un peuple, soufflai-je en faisant un pas en arrière, me maudissant de m'être autant enfoncée à l'intérieur.

Il se releva en me voyant reculer, se doutant que j'étais en train d'essayer de me rapprocher de la sortie. Sa main se referma brutalement sur mon poignet, en un éclair, se retrouvant devant moi, un cri de douleur m'échappant.

— Tu préfères écarter les cuisses pour un qui n'est même pas d'ici ? Tu crois pouvoir jouer avec moi longtemps comme ça ?

Je grimaçai mais ne bougeai pas, sachant comment il fallait agir avec un prédateur. La fuite était ce qui leur plaisait, qui activait leur côté de chasseur.

— Lâche-moi, soufflai-je calmement malgré la douleur qu'il me procurait.

Il leva les mains et fit un pas en arrière. Il me tourna le dos, n'osant pas faire un geste pour fuir, je n'étais pas au bon endroit pour le faire.

— Je suis désolé de m'être emporté.

Je ne répondis pas, ne sachant pas s'il était sincère ou non.

— Tu pourras passer la nuit ici si tu le souhaites, avant de retourner chez toi. Je te promet que tu es en sécurité.

— Les rapports sont interdits avant le mariage.

Il m'avait parlé comme à une catin.

Il me fit un signe de tête, bien que je me doutais que chez lui ce ne soit pas le cas.

— Navré de t'avoir parlé comme ça, j'ai passé une mauvaise journée. Mais j'aimerais que tu réfléchisses à ma proposition.

— On a besoin de ton peuple pour gagner cette guerre. On est prêts à t'offrir des récoltes, ou des terres fertiles, des moyens pour cultiver, conserver les réserves ou construire.

J'attendis patiemment sa réponse, et il appela des gardes.

— J'y réfléchirais, si toi aussi tu réfléchis de ton côté. Emmenez-la à une couche sécurisée.

Je les suivis de manière empressée, ne voulant pas rester enfermée avec lui trop longtemps, bien qu'il se soit excusé pour son comportement.

La tente où on m'emmena était plus grande que la plupart. Je n'étais pas obligée de rester baissée pour être dedans. Je m'installais sur la couche pour la nuit, bien que j'avais peur de ne pas trouver le sommeil.

Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant