Un Trône Brisé Tome 1 : Apprends-moi [terminé]

3. Algaria

Lorsque la nuit tomba, on fit une pause, n'étant plus très loin de la Citadelle.

Je m'éloignai dans la forêt pour avoir de l'intimité et je pus enfin soulager ma vessie, écoutant malgré tout les sons alentours, sur mes gardes. Il ne fallait pas oublier que lorsqu'on sortait, on était plus vulnérables qu'au village.

Lorsque je revins, Gabe me regarda. Avait-il surveillé mes faits et gestes ? Ou s'assurait-il que ce coup-ci, je ne revienne pas avec de la compagnie ? Il n'était pas bête, j'attirais la malchance depuis un moment, il devait s'en être rendu compte avec juste une attaque, étant donné que j'étais celle qui avait annoncé l'arrivée de nos ennemis.

Ashia me donna une ration de nourriture et je la remerciai d'un signe de tête, mon estomac ayant bien besoin d'être rempli. Je m'approchai du bord de la falaise prudemment, tout en mangeant, regardant les bâtiments délabrés bien visibles d'ici. Ils laissaient apparaître quelques façades plus grandes que d'autres, certaines étant sûrement recouvertes de plantes grimpantes. La Citadelle était belle, et encore en bon état contrairement aux autres villes que j'avais pu visiter.

Je pris une grande bouffée d'air frais, sentant la chair de poule courir sur mes bras en cette heure tardive. L'odeur des arbres atteignait mes narines, une senteur qui avait facile à changer suivant les endroits où on se trouvait. Je fermai les yeux, écoutant la nature qui avait bien repris ses droits. 

Ma main se posa sur ma taille et j'en détachai ma veste, me couvrant avec. Les journées étaient encore douces, mais la nuit pouvait être fraîche, et ça de plus en plus, l'hiver approchait à grands pas.

L'herbe et les feuilles dansaient au rythme du vent, et les oiseaux de la nuit communiquaient entre eux, un son rassurant, prouvant qu'il n'y avait pas de danger aux alentours. Je lâchai un long soupir, mes yeux s'ouvrant, retrouvant de nouveau la réalité. J'entendis qu'on allait repartir, et j'attendis que tout le monde soit en marche pour suivre, quittant la solitude apaisante qui m'avait accueillie.

On arriva au sein du peuple en quinze minutes environ. Nous nous dirigeâmes vers le centre de la Citadelle, la foule étant de moins en moins présente en cette heure tardive. Ce soir, nous dormirons dans un bâtiment abandonné et principalement occupé par les voyageurs. 

La Citadelle était la seule ville à être en état dans notre ladonie, les autres ayant des bâtiments s'étant fragilisés au fil du temps ou étant occupées par des gens sans peuple. C'était pour ça qu'elle était plus que remplie, j'avais de la chance d'être née dans un village, c'était loin d'être étouffant, mais malheureusement, on avait moins de défenses en cas d'attaque.

Ce soir, les gens étaient soit rentrés dans leurs habitations, soit en groupe autour d'un feu. 

On trouva rapidement un logement assez calme, un ancien immeuble ayant subi des réparations au niveau de la porte et des escaliers que l'on commençait à apercevoir sans même être rentrés.

— Il n'y a pas de lit ?

Tiens, le leader parle, ça faisait un moment qu'on ne l'avait pas entendu.

— C'est seulement où les voyageurs dorment, donc non. On a un toit, l'endroit est sûr, c'est déjà rare dans les villes.

Son hochement de tête me confirma qu'il se contentera de ça.

Je partis vers les marches et commençai à les gravir. Au premier étage se trouvait une dizaine de personnes. On tomba sur une salle calme qu'au quatrième niveau. Je m'installai dans un coin et la pièce fut vite remplie de mes compagnons.

Un des gardes se plaça à l'entrée, ce qui me rassura. La Citadelle était sûre mais il pouvait toujours y avoir quelques indésirables, on n'était jamais assez prudents, et j'avais vraiment besoin de dormir, ne l'ayant pas fait la nuit dernière.